jeudi, mars 28, 2024
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Les Six sont prêts à renforcer les sanctions contre Téhéran

Par Natalie Nougayrède

Le Monde – Les négociations progressent entre les six puissances traitant le dossier nucléaire iranien (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Russie, Chine et Allemagne), en vue d’aboutir à une nouvelle résolution du Conseil de sécurité de l’ONU sanctionnant l’Iran pour la poursuite de ses activités nucléaires, ont indiqué les diplomates vendredi 2 mars.

Selon le département d’Etat américain, la préparation du nouveau texte pourrait commencer dès la semaine prochaine à l’ONU. Commencés formellement le 26 février à Londres au niveau des directeurs politiques, les contacts devaient se poursuivre samedi entre les Six. Les pays participants sont "pleinement d’accord sur le cadre" d’une nouvelle résolution, a déclaré le chef de la diplomatie française, Philippe Douste-Blazy.

Les mesures supplémentaires envisagées contre l’Iran porteraient notamment sur un élargissement des listes d’entités et de responsables iraniens visés par des gels d’avoirs et des interdictions de visas. Il s’agit de renforcer, sans les élargir de façon notable, les sanctions déjà contenues dans la résolution 1737 votée le 23 décembre. Placée sous l’article 41 du chapitre VII de la Charte de l’ONU, celle-ci autorise des sanctions, mais pas le recours à l’action militaire. Un porte-parole du département d’Etat américain a commenté, vendredi, que "même des petits pas", en matière de sanctions, s’avéraient efficaces puisque des hésitations auraient commencé à se faire jour, côté iranien, sur la poursuite d’une attitude de confrontation.

DOUBLE SUSPENSION

Après la Russie, qui a multiplié les mises en garde, ces derniers jours, contre le danger d’un incident militaire entre les Etats-Unis et l’Iran, le premier ministre français, Dominique de Villepin, a déclaré, dans un entretien publié, samedi, par le journal arabe Al-Hayat, qu’une "frappe militaire contre l’Iran aurait des conséquences imprévisibles, profondément déstabilisatrices pour l’ensemble de la région". Il a réitéré l’idée, déjà formulée en septembre 2006 par Jacques Chirac, d’une "double suspension" comme issue possible à la crise : "Si l’Iran fait le geste de suspendre ses activités d’enrichissement (d’uranium), le Conseil (de sécurité de l’ONU) pourra suspendre en contrepartie les sanctions", a-t-il dit.