Reuters, 15 juin – Une cinquantaine de pays sont sur le point de condamner l’Iran au Conseil des droits de l’homme pour la répression violente des dissidents et des opposants politiques après les élections de l’an dernier, ont déclaré lundi des diplomates et des militants.
Les États-Unis et la Norvège font fortement campagne auprès d’autres États pour s’associer à la déclaration en termes vigoureux, que la délégation d’Oslo devrait présenter officiellement mardi à l’organisme basé à Genève, disaient-ils.
«Nous ne pouvons pas laisser cette session du Conseil des droits passer sans marquer le premier anniversaire de ces événements ce mois-ci », déclare un projet de déclaration, obtenue par Reuters.
Les manifestations de rue postélectorales de 2009, les pires troubles depuis la fondation de la République islamique en 1979, ont été réprimées violemment par les Gardiens de la Révolution. Des arrestations massives ont suivi. Deux personnes ont été pendues et des dizaines de détenus restent en prison.
L’opposition iranienne affirme que le scrutin a été truqué pour assurer la réélection du président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad. Les autorités nient les accusations, affirmant qu’elles font partie d’un complot occidental visant à renverser le régime islamique.
La démarche au Conseil des droits de l’homme fait suite à l’interdiction de Téhéran à un rassemblement de l’opposition pour l’anniversaire des élections samedi dernier. Il ajouterait à la pression des sanctions approuvées par le Conseil de sécurité des Nations unies punissant l’Iran pour son programme suspecté d’armes nucléaires.
Le projet de texte s’inquiète du fait que lors des événements « y compris la violente répression de la dissidence, les détentions et les exécutions hors des normes juridiques, une grave discrimination envers les femmes et les minorités, y compris les gens de la foi bahaïe et les restrictions à la liberté d’expression et de religion. »
Téhéran devrait permettre les libertés d’expression, des médias et de réunion, protéger les minorités religieuses, respecter des droits des prisonniers et assurer l’égalité du traitement des femmes et des filles, dit le texte, appelant également l’Iran à mener « une enquête indépendante » sur les exécutions, les arrestations et les détentions depuis les élections.
Le texte exhorte aussi l’Iran à tenir sa promesse d’autoriser les visites des inspecteurs des droits de l’homme de l’ONU.
« C’est une déclaration politique forte », a déclaré un militant (…)
Le projet de déclaration serait lue par la Norvège au nom d’une cinquantaine d’Etats-membres du Conseil ainsi que les Etats observateurs – y compris les 27-membres de l’Union européenne, ont indiqué des diplomates.
Contrairement à une résolution, elle ne serait pas soumise à une adoption formelle par consensus ou vote.
(traduction de l’original en anglais – NDLR)