vendredi, mars 29, 2024
AccueilActualitésActualités: NucléaireLe Conseil de sécurité de l'ONU examine des sanctions limitées contre Téhéran

Le Conseil de sécurité de l’ONU examine des sanctions limitées contre Téhéran

par Philippe Bolopion

Le Monde – Le projet de résolution contre l’Iran présenté au Conseil de sécurité vendredi 25 janvier, et qui doit être étudié lundi, prévoit peu de nouvelles sanctions destinées à convaincre Téhéran de renoncer à son programme d’enrichissement d’uranium, qui, selon les pays occidentaux, pourrait masquer la mise au point d’une arme nucléaire.

Le texte, finalisé mardi à Berlin, et qui s’appuie sur les résolutions du Conseil adoptées en décembre 2006 et mars 2007, est le fruit d’un compromis difficile entre, d’un côté, les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne, adeptes d’une ligne dure, et, de l’autre, la Russie et la Chine, désireuses de préserver leurs échanges avec l’Iran.

La plupart des nouvelles dispositions envisagées seraient non contraignantes. Le projet de texte, dont Le Monde a obtenu une copie, appelle ainsi les Etats "à faire preuve de vigilance" lorsqu’ils offrent à leurs entreprises ou à leurs ressortissants des crédits ou garanties à l’exportation vers l’Iran. L’objectif est "d’éviter de contribuer à la prolifération d’activités nucléaires sensibles".

Même vigilance concernant les activités financières "avec toutes les banques domiciliées en Iran, en particulier avec les banques Melli et Saderat". Les Etats-Unis ont toutefois dû renoncer au gel des avoirs de ces institutions financières, qu’ils avaient pu obtenir en mars 2007 pour la banque Sepah.

Le document demande en outre aux Etats "d’inspecter les cargaisons en provenance et à destination de l’Iran" à bord des navires ou avions affrétés par Iran Air Cargo ou Islamic Republic of Iran Shipping Line, lorsqu’il y a "des bases raisonnables pour penser" qu’ils transportent des biens prohibés.

Le texte allonge la liste des personnes et entités iraniennes dont les avoirs ont été gelés, en raison de leur implication dans les activités nucléaires ou balistiques "sensibles". La résolution élargirait aussi l’embargo sur les biens et les technologies à "double usage" qui pourraient aider l’Iran dans ses activités nucléaires controversées. Un embargo sur les ventes d’armes à Téhéran, voulu par Washington, a été rejeté par Pékin et Moscou.

En cas de suspension par l’Iran de l’enrichissement d’uranium, le document souligne la volonté des cinq membres permanents du Conseil et de l’Allemagne de nouer un "dialogue direct" avec Téhéran.