vendredi, mars 29, 2024
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Le conseil de l’AIEA face à l’impasse du nucléaire iranien

AFP, 1 juin – Le conseil des gouverneurs de l’AIEA se retrouve à partir de lundi aux prises avec le dossier du nucléaire de l’Iran, qui continue de défier la communauté internationale en étendant ses activités d’enrichissement d’uranium.

Dans son dernier rapport, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a fait état d’une accélération de l’installation de centrifugeuses plus modernes sur un site d’enrichissement d’uranium à Natanz (centre).

Même si ces équipements ne sont pas encore opérationnels et seront destinés, selon l’Iran, à produire de l’uranium faiblement enrichi à des fins pacifiques, la nouvelle a nourri les inquiétudes des occidentaux.

Washington a déploré une « étape regrettable », Paris a prôné une réponse permettant « d’accroître la pression diplomatique » sur le pays.

Mais concrètement, les délégations des 35 pays membres du conseil -qui se réunissent à huis clos pendant une semaine à Vienne- ne devraient pas épingler l’Iran dans une résolution, selon plusieurs sources diplomatiques.

Selon le rapport de l’AIEA, Téhéran a produit au total 324 kg d’uranium enrichi jusqu’à 20%, donc largement plus que les 240 kg estimés nécessaires à la fabrication d’une bombe et qui serait aussi la « ligne rouge » définie par l’Etat hébreux avant une éventuelle intervention militaire.

Mais le pays en a converti une partie, environ 40%, afin selon lui de créer du carburant pour son réacteur de recherche.

« Cette conversion d’uranium enrichi à 20% est un rayon de lumière, mais il reste beaucoup de nuages noirs », indique à l’AFP Shannon Kile, de l’Institut international de recherche pour la paix de Stockholm (SIPRI).

Elle cite notamment les progrès réalisés par les autorités dans la construction d’un réacteur de recherche à eau lourde à Arak, avec lequel elles pourraient, craignent les occidentaux, produire du plutonium utilisable à des fins militaires.

Le gendarme de la non prolifération nucléaire a aussi regretté dans son récent rapport l’absence d’avancée sur un accord devant lui permettre d’obtenir un accès plus large à des sites, individus ou documents à même de l’aider à vérifier si l’Iran a tenté ou non de développer l’arme atomique avant 2003, voire ensuite.

Elle demande depuis plus d’un an, en vain, d’accéder au site militaire de Parchin, près de Téhéran, où elle soupçonne le pays d’avoir procédé à des tests d’explosion conventionnelle applicable au nucléaire.

A la mi-mai, la dixième réunion entre les deux parties s’était de nouveau soldée par un échec. Aucune date n’avait été fixée pour une nouvelle rencontre.