vendredi, mars 29, 2024
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Summum du ridicule lors d’un « débat télévisé pour la présidentielle » en Iran

CNRI – Les candidats aux élections du régime iranien ont gravi sans peine le sommet du ridicule dans un débat télévisé où fleurissaient des questions particulièrement stupides.

La première partie de l’émission s’est transformée en expression d’amertume et de colère face aux questions et au format, retransmis en direct à la télévision nationale le 28 mai.

Le quotidien d’Etat Etemad s’est emporté en écrivant : « Le débat télévisé a fait de l’événement politique le plus important une émission de divertissement. »

Des députés du régime iranien ont fustigé le débat comme un «jeu télévisé» ou «comédie de Bazar ». Certains ont réclamé de la chaine gouvernementale des excuses pour ce spectacle grotesque.

Un député a tonitrué : « La majorité des gens en Iran se moque de l’émission. Ils disent, par exemple, qu’au prochain débat, on demandera surement aux candidats de faire un dessin.»

Un autre député a glissé que l’émission lui avait rappelé un show burlesque.

Le débat entre les huit candidats filtrés par le Conseil des gardiens non élus, a été d’une rare improvisation dans un événement que les autorités veulent encadrer étroitement.

Les débats directs ont été interdits et pour compenser, c’est l’animateur qui a posé des questions sur la situation économique et le programme nucléaire.

Mais c’est le format de l’émission qui est devenu la question la plus controversée lors de la diffusion.

Le candidat Mohammad Reza Aref a fulminé par la suite : «Ce débat n’était pas respectueux des candidats, nous aurions dû être autorisés à discuter les uns avec les autres, je suis resté par respect pour les téléspectateurs, mais je n’ai répondu à aucune des questions. »

Et Mohsen Reza’i, autre candidat, de renchérir : « La télévision d’Etat doit considérer chacun des huit candidats comme un président. J’ai été patient et tolérant. J’ai essayé de voir où ce procédé mènerait, mais des questions répétitives dans un temps aussi limité, ce n’était pas approprié. Si nous n’accordons pas dès à présent de l’importance au président, cela signifie que nous ne voulons pas mettre en place un gouvernement fort. Nous sommes en train de réfléchir si nous participerons ou pas dans de futurs débats. »

De son côté, Hassan Rohani, a taxé ce débat d’ «insultant» et Bagher Qalibaf, Saïd Jalili et Ali Akbar Velayati ont tous dit qu’on leur avait posé les mauvaises questions.

Les plus grandes objections portaient sur les questions à choix multiples, auxquelles ils devaient répondre en trois minutes. La séquence la plus désopilante a consisté à demander de commenter un diaporama où s’affichaient pêle-mêle un navire cargo, un bouchon de la circulation routière, une mine à ciel ouvert ou encore une horloge indiquant 07:15.

Aref a lâché à l’animateur : « Je ne réponds pas à ces questions. J’ai arrêté de répondre aux questions d’examen il y a 40 ou 50 ans.»

L’ancien négociateur nucléaire Hassan Rohani, a ajouté : «Vous auriez dû demander aux candidats de fournir les modalités du débat. »

Le second show est prévu le 5 juin et un dernier sur les questions politiques le 7 juin.