vendredi, mars 29, 2024
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« L’Iran, principal défenseur de l’extrémisme islamique dans le monde », Lord Taverne

« L’Iran, principal défenseur de l’extrémisme islamique dans le monde », Lord TaverneCNRI – Lors du débat sur l’Iran qui s’est déroulé à la Chambre des Lords britanniques le 9 février, Lord Taverne est intervenu sur la politique agressive des mollahs et l’urgence de stopper leur programme nucléaire.

Lord Taverne : Messieurs, le noble Lord Hurd a fait une introduction bien pessimiste de ce débat ; quant à moi j’adopterais une position encore plus morose. Certaines personnes se font des illusions à propos de l’Iran, et en particulier, avec tout le respect que je lui dois, mon noble ami Lord Phillips of Sudbury.

Premièrement, on pense que l’Iran est une sorte de démocratie. Je ne me laisserai certainement pas duper par le résultat des dernières élections qui se monterait à 60 % en faveur du régime iranien ;  le premier chiffre était beaucoup plus bas. Quelle sorte de démocratie est-ce lorsque les candidats à la présidentielle, selon les dispositions spécifiques de la loi électorale, doivent montrer que dans leur cœur et dans leurs actes ils sont fidèles au guide suprême ? Qui décide s’ils sont loyaux au guide suprême sinon le guide suprême lui-même ? Puis ils doivent de plus recevoir l’approbation des gardiens de la révolution. Quelle étrange démocratie !

Malheureusement, c’était le cas pour Khatami, avant Ahmadinejad, qui n’était pas le personnage si noble et démocrate que beaucoup de gens en Occident décrivaient. Il représentait beaucoup trop d’espoirs. Ahmadinejad, l’actuel président, a révélé la nature réelle de ce régime. Bien sûr, il soutenait l’insurrection en Irak bien avant d’arriver au pouvoir. Il semblerait que le régime applique la loi de la charia, mais c’est ce que fait l’Arabie Saoudite et nous nous somme faits une raison, il ne s’agit pas d’un régime déraisonnable. Depuis la révolution, le vrai pouvoir est entre les mains d’un petit groupe de personnes qui sont théocratiques, extrémistes et qui désirent exporter leur révolution ailleurs. Ce n’est pas comme l’Arabie Saoudite qui est un royaume conservateur mais qui ne semble pas avoir la moindre ambition d’exporter son influence. Ce n’est malheureusement pas le cas du régime en Iran. En tant qu’État, c’est le principal défenseur de l’extrémisme islamique dans le monde.

Je ne crois pas que l’Iran se détourne un jour de ses ambitions nucléaires. Nous devrions peut-être ne nous en prendre qu’à nous-mêmes pour ces conditions et ces ambitions, je suis d’accord avec ma noble amie Lady Williams à ce propos ; et bien entendu nous devons prendre toutes les mesures raisonnables préconisées par le noble Lord Hannay. Mais il est évident, certainement depuis au moins 2003, que l’Iran a l’intention d’acquérir des armes nucléaires. Je ne crois pas que le pays abandonnera cette idée si nous sommes aussi avenants que nous puissions l’être avec lui. Je ne peux voir, et c’est pourquoi je suis aussi pessimiste, une quelconque chance de succès.

Qu’arrivera-t-il si l’Iran n’abandonne pas ses ambitions nucléaires ? Attendons-nous vraiment d’Israël qu’il reste à ne rien faire ? Je consens qu’une action militaire ou qu’une invasion de l’Occident aurait des conséquences effroyables. Mis à part le fait que l’Arabie Saoudite voudra certainement se procurer des armes nucléaires, est-ce qu’Israël va rester là à ne rien faire ? Je ne pense pas. S’il avait besoin de l’assistance des États-Unis, et les États-Unis en endosseront la responsabilité, je ne crois pas qu’ils lui refuseraient leur aide s’ils sentaient raisonnablement que l’avenir d’Israël était en danger.

Il me semble que notre seul espoir est un changement de régime provenant de l’intérieur. Celui-ci est tout à fait possible ou non. Des changements de régime inattendus se sont produits ailleurs, comme en Georgie où une révolution populaire a remplacé le régime dictatorial, en Serbie, en Ukraine et récemment il y a eu un soulèvement populaire inattendu au Liban. Ce qui parait invraisemblable dans ces circonstances, c’est que l’on puisse interdire et proscrire l’opposition à ce régime, que ce dernier regarde avec beaucoup d’appréhension dans le cas présent. Cette opposition pourrait bien ne pas être la solution, je suis d’accord avec ma noble amie Lady Williams, mais je n’en sais rien. Elle pourrait ne pas être plus digne de foi que Chalabi. J’en doute mais nous n’avons certainement pas proscrit Chalabi et les exilés irakiens. Cela aurait été de la folie. Cette proscription est le résultat d’un marché sordide conclu par le ministre des Affaires Étrangères en échange de la promesse des Iraniens qu’ils seraient raisonnables dans les négociations nucléaires. Ce fut, bien entendu, une illusion et on en a eu la preuve depuis.

Alors quelles sont les raisons de proscrire l’opposition ? J’espère que le ministre va répondre à cela, le noble Lord Waddington ayant prononcé un discours très convaincant à ce sujet. Le ministre doit prendre ces questions en compte. Qu’en est-il de la position exprimée par le noble et éminent Lord Slynn, qui a été absolument clair sur le fait que rien ne justifie la proscription de l’OMPI ? J’espère que le ministre va répondre à cela. La position ridicule adoptée par le ministre des Affaires Étrangères et le gouvernement britannique doit montrer le chemin au retrait de la proscription.