vendredi, mars 29, 2024
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L’Iran fait face à une dangereuse crise de manque d’eau

Selon les chiffres officiels, les réservoirs d’eau en Iran ne sont remplis qu’à 40 pourcent de leur capacité et dans neuf villes, dont la capitale du pays, des

restrictions en matière de consommation d’eau pourraient être mises en place.
Plusieurs lacs et cours d’eau en Iran sont menacés d’assèchement, notamment le lac Oroumieh (au nord-ouest de l’Iran, proche de la frontière turque) et la rivière Zayandeh-roud (au centre du pays).

Le lac Oroumieh (avec une longueur d’environ 145 km et une largeur d’environ 48 km) est le plus grand lac d’eau salée en Iran. Le niveau des eaux de ce lac baisse de plus en plus.

A Ispahan (ancienne capitale de la l’Iran connue pour ses merveilles architecturales), la rivière Zayandeh-roud qui passe au milieu de cette ville est quasiment asséchée.

Le manque d’eau est la conséquence de la mauvaise gestion et de l’utilisation excessive de l’eau. Les eaux de la rivière Zayandeh-Roud sont stockées dans un barrage et sont utilisées pour la consommation domestique et industrielle. Les onze ponts au sein de la ville d’Ispahan sur cette rivière asséchée sont des symboles montrant ce qui manque.

L’assèchement de la rivière Zayandeh-Roud va avoir des conséquences néfastes pour la province d’Ispahan. Les analystes disent que plusieurs dizaines de milliers d’hectares de terres agricoles vont progressivement se transformer en désert. Dans cette province, pendant les quatre dernières années, plus de 500 millions d’arbres sont morts. Dans certains endroits, le niveau des nappes phréatique a baissé jusqu’à un mètre et cette ville historique est désormais menacée par la pénurie d’eau.

Ali-Ahmad Keikha, l’adjoint du directeur de « l’Office de l’environnement et de biodiversité » a dit au journal Financial Times : « Nous aurions pu faire face à la sécheresse, si nous avions une gestion de l’eau plus efficace. »

Mais la situation à Ispahan n’est qu’un exemple de la crise de manque d’eau partout en Iran.

La situation est particulièrement préoccupante à Sistan-et-Baloutchistan (province située au sud-est de l’Iran et limitrophe avec l’Afghanistan et le Pakistan). Dans cette province où vivent des populations appartenant à la minorité sunnite, le niveau des eaux de la rivière Helmand et des lacs Hamouns ne cesse de baisser.

Issa Kalantari, un ancien ministre de l’agriculture dans les années 1990 a déclaré l’année dernière : « L’Iran – qui a une histoire de plus de 7000 ans – ne sera plus viable dans un délai de 20 ans si la destruction des ressources en eau et la baisse du niveau des nappes phréatiques continuent avec le rythme actuel.»

Il a avertit que la crise d’eau aura pour l’Iran des conséquences plus graves que la crise nucléaire.
Source : AFP, Financial Times