vendredi, mars 29, 2024
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Kouchner : « Il faut se préparer au pire » face à l’Iran

Le Figaro – Le chef de la diplomatie prône la négociation «jusqu’au bout», tout en se prononçant en faveur de sanctions européennes contre Téhéran.
 
«Il faut se préparer au pire», a déclaré Bernard Kouchner, au sujet de l’Iran, dimanche. Interrogé au Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI pour savoir ce que cela signifiait, le chef de la diplomatie a répondu: «c’est la guerre». «On se prépare en essayant d’abord de mettre au point des plans qui sont l’apanage des états-majors, et ça ce n’est pas pour demain», a-t-il poursuivi.

«Mais on se prépare en disant +nous n’accepterons pas que cette bombe (atomique iranienne) soit construite, suspendez l’enrichissement de l’uranium et on vous montre que nous sommes sérieux» en proposant «que des sanctions plus efficaces soient éventuellement mises au point». «Nous devons négocier jusqu’au bout», a dit le ministre. Mais la possession de l’arme atomique par Téhéran serait un «vrai danger pour l’ensemble du monde», a dit Bernard Kouchner, même si «aucun signe ne nous permet de penser en dehors des préparations militaires» qu’un bombardement de l’Iran soit proche. «Je ne crois pas que nous en soyons là» mais il «normal qu’on fasse des plans», a-t-il dit, en ajoutant que l’armée n’était pas associée à quoi que ce soit ni à aucune manœuvre que ce soit.
 
Les grandes entreprises françaises mises à contribution
 
Le patron du Quai d’Orsay a également souhaité que l’Union européenne prépare des sanctions contre Téhéran. «Nous avons décidé, pendant que la négociation se poursuit -et elle doit s’amplifier- de nous préparer à des sanctions éventuelles en dehors des sanctions de l’ONU, qui seraient des sanctions européennes», a-t-il déclaré. «Nos amis allemands l’ont proposé», a-t-il ajouté, en précisant qu’il s’agirait de «sanctions économiques à propos des circuits financiers» visant notamment «les grandes fortunes, les banques» en Iran, pas la population ordinaire.
 
Bernard Kouchner a indiqué à ce propos que Paris avait mis à contribution des grandes entreprises françaises, citant en particulier Total et GDF. «Nous avons déjà demandé à un certain nombre de nos grandes entreprises de ne pas répondre aux appels d’offre» iraniens (…) je crois que cela a été entendu et nous ne sommes pas les seuls à avoir fait cela».
 
Le dossier des sanctions contre l’Iran, avec la perspective d’une nouvelle résolution du Conseil de sécurité instituant de nouvelles mesures, sera au centre de visites de Bernard Kouchner à Moscou lundi et mardi puis à Washington en fin de semaine.
 
Téhéran ne reculera pas

 
Parallèlement, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a une nouvelle fois déclaré que l’Iran maîtrisait l’enrichissement d’uranium au niveau industriel et ne reculera pas face aux pressions de la communauté internationale, lors d’une interview à la télévision iranienne. «Bien sûr, nous ne reculerons pas», a déclaré le président Ahmadinejad en réponse à un téléspectateur qui lui demandait de ne pas céder sur le nucléaire. «Ils (les Occidentaux) parlent de nous imposer des sanctions. Mais ils ne peuvent pas le faire», a-t-il dit sans toutefois réagir aux déclarations du chef de Bernard Kouchner.