Par Laurent Bertagnolio
La Nouvelle République du Centre Ouest, 18 octobre 17 juin 2003 : plus de 1.000 policiers bouclent Auvers-sur-Oise, près de Paris, lieu dimplantation de la communauté iranienne de France, pour une gigantesque rafle musclée et à coups de portes enfoncées. Le maire est prévenu au moment des faits, les médias lont été la veille !
Par Laurent Bertagnolio
La Nouvelle République du Centre Ouest, 18 octobre 17 juin 2003 : plus de 1.000 policiers bouclent Auvers-sur-Oise, près de Paris, lieu dimplantation de la communauté iranienne de France, pour une gigantesque rafle musclée et à coups de portes enfoncées. Le maire est prévenu au moment des faits, les médias lont été la veille !
Lopération aboutit à 170 interpellations dIraniens relevant tous de lorganisation des Moudjahidine du peuple iranien (OMPI), et du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI). Les deux structures sont parfaitement connues des services de la DST, la surveillance du territoire. Quelques heures plus tard, quasiment tout le monde est relâché faute de preuves dappartenance à des milieux terroristes. Le lendemain, trois personnes simmolent par le feu à Paris.
Au procès, les Iraniens raflés ce jour-là, racontent aussi les tortures quils ont subies dans leur pays, leurs parents morts assassinés dans les pires conditions. Sous le régime intégriste religieux actuel de Téhéran, mais aussi sous celui, tout aussi dictatorial du chah, grand ami de la France comme on disait, qui affichait sa bonne mine dans les revues « people » dalors.
« Nous sommes réfugiés politiques et notre coalition uvre pour la restauration dune démocratie laïque en Iran. Nous avons été reconnus par les différents gouvernements français »
Sauf que létiquette terroriste leur colle toujours aux basques, même si lEurope les a rayés récemment des listes. On a vu les Moudjahidine il y a quelques années faire signer dans les rues leurs pétitions à Orléans, Tours, Poitiers Sils organisent la reprise du pouvoir, ils sont aussi une source de renseignement pour les services français. Cités par la défense, Alain Vivien, grand connaisseur du monde des sectes, qui fut secrétaire dEtat aux Affaires étrangères, est formel : « les accusations sectaires et terroristes ne sont pas fondées ».
Des gages donnés mais à qui ?
Dans le cas présent, ceux raflés à Auvers « ont été pris à revers alors que la France leur donnait lasile politique ».
Il ne plaisante pas sur le sujet, la France ayant une tradition daccueil, même si ce dernier sest appliqué par le passé à layatollah Khomeiny.
Lautre témoin est Yves Bonnet. Ancien directeur de la DST sous Mitterrand, il désavoue carrément son successeur, Pierre de Bousquet de Florian, à la direction en 2003. Le président du tribunal : « les directeurs de la DST se suivent ». « Et ne se ressemblent pas forcément », enchaîne Yves Bonnet alors quon reste aujourdhui dubitatif car aucune menace navait été décelée.
A-t-on voulu donner des gages et à qui ? », sinterroge-t-on encore en rappelant quaux Affaires étrangères, Dominique de Villepin, était allé en Iran quelques semaines plus tôt. Il y a eu des accords économiques et mardi les Iraniens citaient lun deux concernant Total pour lexploitation dun nouveau gisement en Iran.