vendredi, mars 29, 2024

Isolement, pas invasion

Par Brian Binley, député britannique conservateur

Une attaque préventive d’Israël ou des forces de la coalition contre les installations nucléaires de l’Iran aurait des conséquences désastreuses pour les intérêts de l’Occident. Huffington Post, 4 novembre – Bien qu’encore au stade de rumeur et de rhétorique, si de telles pensées devenaient réalité, elles représenteraient un revers important pour les ambitions démocratiques de la population iranienne déterminée à parvenir à des changements sans aucune intervention internationale. Tout aussi important, elles pourraient avoir un impact massif sur les démocrates dans les pays du Printemps arabe qui œuvrent à instaurer des régimes démocratiques à travers les urnes. 

 

Remettons de telles pensées dans leur contexte. Pendant trop longtemps, l’Occident a avancé sur la pointe des pieds autour des ambitions nucléaires de Téhéran, en fermant les yeux sur le programme d’armes atomiques de l’Iran. A maintes reprises, des dirigeants britanniques et américains ont voulu satisfaire les mollahs et les gardiens de la révolution et chaque pas sur ce chemin, fait dans le vain espoir que le régime puisse en quelque sorte être modéré, a tout simplement renforcé l’opinion du régime que l’Occident est à la fois faible et vacillant. En fait, ils ont à l’inverse encouragé réellement le régime.

Maintes et maintes fois, on nous a dit que l’engagement avec Téhéran est la seule solution. Maintes et maintes fois, Téhéran est venu à la table des négociations nucléaires, a pris toutes les carottes offertes, puis utilisé le bâton légendaire pour nous punir en soutenant le terrorisme en Irak, en Afghanistan et ailleurs.

Nous devrions, bien sûr, traiter avec le régime iranien d’une manière énergique et significative en utilisant tous les outils à notre disposition à la limite de l’intervention militaire. Mais ce n’est pas le moment de franchir cette ligne.

L’ambition de l’Occident semble avoir porté sur seulement deux options en essayant de faire face à la menace nucléaire iranienne. La première est la complaisance et la seconde la guerre. Les deux sont dangereuses et ne doivent pas être considérées comme des solutions pratiques.

La troisième option, à laquelle peu de réflexion a été accordée, tourne autour de la solution offerte par la dirigeante de la résistance iranienne, Mme Maryam Radjavi. Incidemment, elle est soutenue par un grand groupe de parlementaires britanniques et impliquerait d’isoler le régime par des sanctions ciblées, tout en soutenant activement le mouvement d’opposition du peuple iranien dans le pays et à l’étranger.

La première étape doit être l’isolement politique et économique en utilisant les sanctions imposées contre l’ensemble de l’infrastructure du régime, ainsi que la radiation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI) de la liste des organisations proscrites aux Etats-Unis qui a été initialement adoptée dans le cadre du programme de complaisance lors de négociations antérieures sur le nucléaire.

Deuxièmement, nous devons cesser e parler de guerre qui ne peut que contribuer à faire taire la voix de l’opposition iranienne dans le pays. Nous devons cesser de parler de complaisance qui a amèrement déçu l’opposition iranienne à l’intérieur de l’Iran et au-delà et nous devons agir afin d’isoler le régime iranien tout en soutenant le mouvement de l’opposition démocratique du peuple d’Iran en reconnaissant la valeur du proverbe chinois qui veut que « l’ennemi de mon ennemi est mon ami ».

C’est la troisième voie pour induire un changement de régime à l’intérieur et réduire à néant les ambitions nucléaires de Téhéran.

La grande question est de savoir pourquoi l’Occident n’a pu reconnaître cette option.