La vague de protestations se poursuit à travers l’Iran malgré la répression brutale du régime. Selon l’opposition iranienne, plus de 400 manifestants ont été tués, pour la plupart des adolescents.
Pourtant, le déploiement complet des pasdaran (CGRI) et ses attaques brutales contre les manifestants n’ont pas réussi à endiguer la marée de ce que de nombreux observateurs pensent avoir le potentiel de se transformer en une révolution qui menacerait l’existence même du régime. Ce n’est pas la première fois que le CGRI lance une série de tueries pour sauver le régime des mollahs. La force est responsable de la répression brutale des soulèvements de ces dernières années, comme la manifestation de novembre 2019 qui a fait plus de 1 500 victimes.
Contrairement à certains récits d’experts selon lesquels Khamenei n’a pas fait appel au CGRI pour faire face à une situation de plus en plus précaire, toutes les preuves indiquent la présence généralisée du CGRI, même si beaucoup d’entre eux ont revêtu des vêtements civils pour camoufler leur rôle dans la répression.
Le 30 septembre, les forces de sécurité ont ouvert le feu sur des prières et des manifestants non armés à Zahedan, tuant des dizaines de civils. Des manifestations ont suivi et les habitants se sont affrontés aux forces oppressives. Au cours de ces affrontements, comme l’a confirmé plus tard le régime, deux hauts commandants locaux du CGRI ont été tués, dont Ali Mousavi, le commandant adjoint du renseignement du CGRI au Sistan et au Baloutchistan. Mousavi et d’autres forces du CGRI opéraient en tant qu’agents en civil, tirant sur des manifestants non armés.
Des images publiées sur les réseaux sociaux montrent de longues files d’ambulances et de bus devant les bases du CGRI, démontant des manifestants arrêtés. Les Iraniens publient régulièrement des rapports et des images sur Internet concernant des officiers du CGRI qui participent activement à la répression.
En un mot, le CGRI est la principale force d’oppression. Plusieurs facteurs expliquent la situation actuelle.
Premièrement, le CGRI est en effet très faible. L’ensemble de l’entité est criblé de corruption et de crise. Ses soi-disant «commandants à un milliard de dollars» s’inquiètent pour leur avenir à l’approche de l’effondrement du régime. L’organisation est remplie de fissures et de lacunes dans le renseignement, et le récent limogeage de Hossein Taeb, le commandant de longue date et de confiance de l’organisation du renseignement de l’IRGC, en témoigne. La méfiance règne dans ses rangs, comme en témoigne le limogeage du chef de la sécurité de Khamenei, Ebrahim Jabbari. Les atteintes à la sécurité qui ont conduit à l’assassinat de hauts responsables de l’État en sont un autre témoignage.
Deuxièmement, apprenant de leurs expériences passées, en particulier en 2019, les manifestants sont beaucoup mieux organisés, agiles et créatifs. L’expansion des unités de résistance affiliées aux Moudjahidine du peuple d’Iran (MEK, OMPI) a grandement contribué à l’organisation et à la longévité des manifestations, comme l’ont admis de nombreux responsables du régime dans les branches exécutive, législative et judiciaire.
Les activités cohérentes et continues des unités de résistance visant les symboles, les bases et d’autres centres du régime ont agi comme un marteau contre le mur de la répression. Une grande banderole affichée au sommet d’une autoroute disait : « Nous n’avons plus peur. Nous continuerons à nous battre. »
Le vent semble tourner. Les puissances occidentales devraient sérieusement modifier leur politique d’investissement dans ce régime, qui dure depuis des décennies. Ils devraient investir dans l’avenir de l’Iran. Parier sur les mollahs, c’est comme parier sur un cheval perdant. À cette fin, la communauté internationale devrait reconnaître le droit du peuple iranien à l’autodéfense pour poursuivre son combat pour la liberté.