Un an s’est écoulé depuis le soulèvement national de 2022 en Iran, mais un élément particulier a marqué ce bouleversement qui a laissé secoué les dirigeantes et les médias du régime : la force motrice de la rébellion ont été les unités de résistance.
Depuis décembre 2017, lorsque l’étincelle des protestations nationales a été ravivée en Iran après des années de relative latence, des soulèvements importants ont eu lieu en Iran tous les deux ou trois ans, chacun avec une ampleure considérable.
La nature radicale et généralisée des manifestations de novembre 2019, déclenchées par la hausse du prix de l’essence, a ébranlé le paysage politique et social iranien, et les manifestations nationales de septembre 2022, en termes d’ampleur démographique et de protestations soutenues, ont été sans précédent dans l’histoire du régime théocratique.
Ces trois éléments importants – l’éfficacité, l’universalité et la nature implacable des soulèvements – découlent d’une lutte bien structurée et judicieusement dirigée, qui possède une structure organisationnelle et est bien ancrée dans la société iranienne.
Ce fait est souligné par les déclarations explicites et les avertissements permanents des responsables de l’appareil de sécurité du régime lors des soulèvements de 2017, 2019 et 2022. Il ne se passe pratiquement pas un jour sans que les autorités et les médias iraniens ne se lamentent sur l’action des unités de résistance affiliées à l’OMPI.
À l’opposé, le régime s’efforce perpétuellement de suggérer que ces formations organisées sont malavisées et finiront par « provoquer un scénario de type syrien en Iran ».
L’alarmisme de cette « syrianisation » est implicitement un premier aveu de l’anxiété du régime. Au cours des quatre dernières décennies, la dictature des mollahs a effectivement étouffé toutes efforts en faveur d’un changement pacifique, voire même de véritables réformes. Si ces tentatives se transformaient en une revendication révolutionnaire appelant à un changement fondamental et au renversement de l’establishment actuel, le régime verrait son existence menacée.
Cependant, le succès et l’efficacité de la stratégie des unités de résistance lors des soulèvements des dernières années résident dans sa nature organisée, s’appuyant sur une entité révolutionnaire bien coordonnée et structurée. Ce n’est que dans le cadre des unités de résistance, englobant les quartiers et les villes rebelles, qu’une force de cohésion aussi bien organisée et puissante peut résister efficacement aux forces armées du régime théocratique.
En raison de la composition diversifiée de ces unités, composées de citoyens ordinaires issus de classes sociales et d’horizons divers, les forces de sécurité de l’État ont rencontré des défis importants. Au cours des cinq dernières années, le nombre de nouvelles recrues dans ces unités a largement dépassé le nombre de personnes appréhendées par les autorités.
En l’absence d’unités de résistance et de structure organisée, la société doit payer un prix bien plus lourd dans sa lutte contre le régime. Dans le même temps, les forces répressives fortement organisées du régime rendront très improbable qu’une résistance non organisée porte ses fruits.
Par conséquent, on peut affirmer que les tactiques, les procédures et la stratégie des unités de résistance, bien structurées et soutenues par une direction unifiée, peuvent rapidement prouver leur efficacité contre les forces répressives.
Par conséquent, le régime des mollahs, utilisant ses services de renseignement, ses services de sécurité et ses médias sous son influence, poursuit systématiquement une approche visant à affaiblir les unités de résistance et à susciter la peur d’une résistance organisée. Il utilise sa machine de propagande pour prôner un récit d’actions « spontanées» et « symboliques », souvent qualifiées de « désobéissance civile », qui sont principalement promues par des alternatives concoctées à l’étranger.
Une démonstration évidente du vaste réseau et de l’agilité des unités de résistance a été l’adoption rapide et généralisée du slogan « A bas l’oppresseur, qu’il soit le Shah ou le leader ». Cette devise a effectivement démantelé un effort de propagande à grande échelle à l’étranger pour promouvoir les vestiges du régime du Shah et a réussi à révéler le véritable poids des alternatives trompeuses au sein de la société iranienne.
Ironiquement, l’entité même qui déclenche la violence est le système au pouvoir lui-même. S’il ne réprimait pas les revendications populaires de liberté, d’égalité et de justice, aucune âme sensée ne chercherait d’autres moyens pour apporter le changement.
Cependant, fortes du soutien mondial et de l’expertise d’un mouvement chevronné et doté de ressources suffisantes, les unités de résistance possèdent la capacité et la détermination nécessaires pour résister à un régime affaibli, qui ne se maintient que grâce à la diminution du pouvoir et à une corruption endémique.