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Iran- La politique et les politiques : Ahmadinejad fait des siennes

ImageUPI, Washington, 15 décembre – par CLAUDE SALHANI, Rédacteur en chef international – Le monde doit-il prendre le président radical iranien, Mahmoud Ahmadinejad, au sérieux ? J’ai bien dit au sérieux !
Examinons ses derniers exploits : D’abord, Ahmadinejad a déclaré en octobre à un groupe d’étudiants à Téhéran qu’ « Israël devait être rayé de la carte ». Israël le prend bien sûr au sérieux.

Comme si cette déclaration n’avait pas été suffisamment de mauvais goût, et avant même que le scandale qu’il a provoqué n’ait le temps de se dissiper, le président iranien a suggéré qu’Israël soit déplacé en Europe, quelque part entre l’Allemagne et l’Autriche. Maintenant l’Europe le prend au sérieux.
« Ce qu’est en train de faire Ahmadinejad, ce sont des déclarations bien étudiées avec un objectif très clair en tête », a affirmé Alireza Jafarzadeh, président de Strategic Policy Consulting et ancien porte-parole du parlement iranien en exil, le Conseil National de la Résistance Iranienne.

C’est Jafarzadeh qui, en août 2002, a dévoilé au monde que les Iraniens construisaient des usines nucléaires à Natanz et à Arak.
« Ahmadinejad essaie de se rallier le soutien total des gardiens de la révolution et des éléments les plus radicaux du régime, et de leur remonter le moral », a déclaré Jafarzadeh à United Press International.
En même temps, Ahmadinejad tente aussi d’étendre son influence à la population musulmane du monde arabe. D’où la visite à Téhéran la semaine dernière du leader du Hamas, Khalid Mashal.

« Ahmadinejad a été placé à la tête de la République islamique par le guide suprême Ali Khamenei avec pour intention une confrontation avec les États-Unis », dit Jafarzadeh.
« Je pense que, lorsqu’il a été choisi par Khamenei, on lui a assigné une mission », soutient Jafarzadeh. Sa mission est double.
– Que l’Iran se dote le plus vite possible et quoiqu’il en coûte sa première arme nucléaire.

– Établir une république islamique en Irak, ou tout du moins, avoir une grande influence sur les affaires irakiennes.
Si Khamenei n’envisageait pas une confrontation, il n’aurait pas choisi Ahmadinejad comme président, il aurait soutenu un candidat moins conservateur comme Hachemi Rafsandjani.

« La négociation ne fait pas partie de la mission d’Ahmadinejad, explique Jafarzadeh, mais la confrontation oui. C’est ce qu’il est en train de faire avec le nucléaire et c’est ce qu’il est en train de faire dans la région toute entière ».
Tandis que Jafarzadeh pense qu’Ahmadinejad a une mission bien précise, certains experts se demandent si Ahmadinejad contrôle entièrement ses émotions. Voyez cette conversation, enregistrée sur vidéo, entre Ahmadinejad et un ayatollah de haut rang après son retour de New York où il s’est adressé à l’Assemblée Générale des Nations Unies en septembre :
« Le dernier jour où je me suis adressé à l’Assemblée (Générale des Nations Unies), une personne de notre groupe m’a dit que lorsque j’ai commencé à dire ‘Au nom de Dieu, le Tout-puissant, le Miséricordieux’, il a vu une lumière autour de moi, je me trouvais à l’intérieur de cette aura et je l’ai senti moi-même. J’ai senti que l’atmosphère avait soudain changé et, pendant ces 27 ou 28 minutes, les dirigeants du monde n’ont pas bougé d’un cil. Quand je dis qu’ils n’ont pas sourcillé, je n’exagère pas, parce que je les regardais et ils étaient absorbés », a dit Ahmadinejad.
Ahmadinejad peut en effet sentir que par moment il projette une aura et captive son public. Et grâce à ses liens étroits avec les ayatollahs, il pourrait croire qu’il est plus près du divin que toute autre personne. Cependant, cela ne l’empêche pas de refuser de prendre le risque que ses prières restent inexaucées, et préfère compter sur ses sales tours pour s’assurer que ses candidats remportent les élections en Irak.
Juste la veille des élections en Irak, la police des frontières a saisi un camion en provenance d’Iran qui essayait de passer des milliers de faux bulletins de vote, d’après un article du New York Times paru mercredi (…)
Alors un tel homme doit-il être pris au sérieux ? Les Irakiens le font certainement désormais.