
Les éructations négationnistes du président iranien, pour qui l’Holocauste est un «mythe», Israël une «tumeur» et l’Occident un objet de «haine», ne relèvent pas de l’asile. Elles sont la version publique et (à peine) virulente d’un virus qui court dans la quasi-totalité des nations musulmanes. Il est propagé par des pouvoirs, des médias, des religieux et des intellectuels qui y trouvent une manière commode d’aveugler leurs peuples et d’esquiver leurs responsabilités dans l’arriération, la misère et la tyrannie qu’ils leur infligent.
Ce virus antisémite (y compris sous sa mutation «antisioniste») a été inoculé aux peuples du Moyen-Orient par les Européens eux-mêmes. Ce n’est pas une raison pour ne pas mettre en quarantaine les foyers d’infection. Même si l’Iran et son peuple ne peuvent être réduits à la caricature grimaçante d’un illuminé. Et même s’il faut éviter de tomber dans son piège, qui est d’asseoir son pouvoir fragile sur une escalade de la confrontation avec l’Occident en rendant impossible le dialogue sur le nucléaire que d’autres au sein du régime de Téhéran cherchent à préserver. Mais apaiser un ennemi pour avoir la paix mène, comme le remarquait Churchill, souvent au déshonneur, sans éviter la guerre.