jeudi, juillet 17, 2025
AccueilActualitésActualités: Iran & MondeLes services de renseignement finlandais identifient le régime iranien comme une menace

Les services de renseignement finlandais identifient le régime iranien comme une menace

Pour la première fois, le Service finlandais de renseignement de sécurité (Supo) a officiellement répertorié la dictature cléricale en Iran comme un acteur étatique impliqué dans des activités d’espionnage contre le pays. Dans un rapport transmis à la chaîne publique finlandaise Yle le 30 mai, le Supo a déclaré : « L’Iran cible la Finlande avec une influence plus hostile qu’auparavant. »

Bien que l’agence n’ait pas révélé précisément le type d’informations recherchées par le régime, elle a averti que les États autocratiques, dont l’Iran, se livrent couramment à la surveillance des réfugiés politiques, en particulier ceux affiliés à des mouvements d’opposition.

« L’objectif est d’obtenir des informations sur ces personnes par différents moyens. Le renseignement humain est l’une des méthodes utilisées… Les proches résidant dans le pays d’origine de la cible d’espionnage sont utilisés comme moyen de pression », a déclaré Supo à Yle par courriel.

Selon l’agence, l’objectif de ces opérations est de faire taire les voix dissidentes à l’étranger, une tactique que Téhéran a employée à plusieurs reprises contre des figures de l’opposition, des journalistes et des militants en exil en Europe.

Supo a également tiré la sonnette d’alarme concernant un aspect potentiellement plus dangereux des tactiques iraniennes : le recours à des réseaux du crime organisé comme intermédiaires pour mener des actions sur le sol finlandais. « Le modèle opérationnel de l’Iran comprend le recours à des intermédiaires, tels que des groupes criminels organisés. De telles activités ne peuvent être exclues en Finlande.»

Cette évaluation fait écho aux inquiétudes croissantes en Europe. Ces dernières années, de nombreux complots terroristes ou de surveillance liés à l’Iran ont été découverts sur le continent, notamment une tentative d’assassinat ratée à Haarlem, aux Pays-Bas, et une autre à Madrid, en Espagne, toutes deux liées à des acteurs étatiques iraniens.

L’avertissement finlandais rejoint des alertes similaires émises par les autorités suédoises, qui ont signalé le recours par Téhéran à des réseaux criminels pour cibler des ennemis présumés du régime en Scandinavie. Le département du Trésor américain a également sanctionné des organisations criminelles liées aux services de renseignement du régime iranien opérant en Suède.

Selon Supo, ces méthodes, qui font appel à des acteurs tiers, sont devenues plus répandues, tant dans la collecte de renseignements que dans les sabotages, l’Iran cherchant à dissimuler son rôle direct dans ces opérations.

« Les États tentent d’utiliser des intermédiaires dans leurs actions pour brouiller les pistes », note le rapport, ajoutant que la menace a considérablement augmenté dans les pays nordiques.

Cette désignation officielle par les services de renseignement finlandais représente une escalade significative dans la perception qu’ont les agences de sécurité européennes de l’empreinte de la dictature cléricale en Occident. Cela marque également une détérioration croissante des relations déjà tendues de l’Iran avec les démocraties européennes, qui subissent une pression croissante pour répondre aux opérations extraterritoriales de Téhéran par des sanctions et des actions en justice coordonnées.

Alors que les réseaux de renseignement du CGRI et du régime iranien étendent leur influence grâce à l’espionnage secret et aux partenariats criminels, l’Europe pourrait être contrainte de repenser son engagement envers un régime qui a non seulement réprimé son peuple sur son territoire, mais menace désormais ouvertement les ressortissants et les institutions étrangers à l’étranger.