lundi, juin 23, 2025
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Le Hezbollah expulsé de l’aéroport de Beyrouth, l’État libanais reprenant le contrôle sur le proxy iranien

Le Hezbollah expulsé de l’aéroport de Beyrouth, l’État libanais reprenant le contrôle sur le proxy iranien
La chaîne de télévision Al-Hadath a diffusé un reportage sur les récentes mesures de sécurité visant les cargaisons du régime iranien au Liban.

Dans un renversement de pouvoir spectaculaire qui pourrait redéfinir le paysage politique libanais, le gouvernement du Premier ministre Nawaf Salam a réussi à expulser des agents liés au Hezbollah de l’aéroport international Rafic Hariri de Beyrouth, reprenant ainsi le contrôle de l’aéroport au profit de l’État libanais, avec le soutien direct des États-Unis.

« Des dizaines d’employés de l’aéroport soupçonnés d’affiliation au Hezbollah ont été licenciés », a déclaré un haut responsable de la sécurité libanaise à Al Arabiya, décrivant cette opération comme s’inscrivant dans le cadre d’une campagne plus vaste visant à démanteler l’emprise du groupe pro-iranien sur des infrastructures critiques.

Cette opération répond aux inquiétudes de longue date selon lesquelles le Hezbollah, fortement soutenu par le régime iranien, aurait transformé l’aéroport de Beyrouth en un corridor logistique pour le trafic d’argent, d’armes et même d’or depuis Téhéran. Portant un coup dur à ces réseaux, le Wall Street Journal a rapporté que les autorités libanaises ont récemment déjoué une tentative de contrebande de plus de 22 kilos d’or, prétendument destinés à la branche armée du Hezbollah. « Les autorités libanaises ont réussi à déjouer une tentative de contrebande d’une cargaison d’or via l’aéroport de Beyrouth, soupçonnée d’être liée au Hezbollah », a indiqué le rapport, citant des responsables libanais et occidentaux.

Par ailleurs, les vols directs entre Téhéran et Beyrouth, auparavant utilisés pour le transport de fonds et d’agents, sont suspendus depuis février. Selon Okaz, tous les vols, y compris ceux en provenance d’Iran, sont désormais soumis à des contrôles de sécurité rigoureux. Le personnel de l’aéroport a confirmé qu’il n’avait plus pour instruction d’exempter les vols ou les passagers de toute inspection.

Les nouvelles mesures comprennent une technologie de surveillance basée sur l’IA, conçue pour détecter les opérations de contrebande et suivre les flux financiers. Ces systèmes s’inscrivent dans le cadre d’une initiative plus vaste, soutenue par les États-Unis, visant à endiguer le financement illicite du Hezbollah et à restaurer l’autorité de l’État sur les nœuds stratégiques.

S’adressant au Wall Street Journal, le Premier ministre Nawaf Salam a déclaré : « Pour la première fois depuis des années, on sent la différence », ajoutant que la lutte contre la contrebande a obtenu des résultats visibles.

Les implications symboliques et opérationnelles de ce changement sont profondes. L’aéroport, longtemps considéré comme un bastion du Hezbollah, a été l’un des principaux points d’importation de ressources du groupe. Alors que les routes terrestres via la Syrie sont compromises après la chute de Bachar el-Assad en décembre 2024 et que la contrebande maritime devient de plus en plus difficile, la perte de l’accès à l’aéroport de Beyrouth constitue un revers majeur pour le groupe.

Des responsables américains ont exprimé leur ferme approbation des mesures prises par le gouvernement libanais. « Il y a des raisons d’espérer », a déclaré un haut responsable américain à Al Arabiya, soulignant les progrès rapides dans la consolidation de l’État. Ce responsable, membre du comité international de surveillance du cessez-le-feu au Sud-Liban, a ajouté : « Il y a six ou sept mois, je ne croyais pas que nous en arriverions là. »

Le slogan « Reconquérir le Liban », désormais repris par le cabinet technocratique de Salam, a pris une forme concrète. Les forces libanaises ont également pris le contrôle de postes frontaliers informels et démantelé plusieurs dépôts d’armes du Hezbollah, signalant une offensive plus vaste contre l’État parallèle de la milice soutenue par le régime iranien.

Bien que le Hezbollah exerce encore une influence dans certaines régions du pays, les analystes s’accordent à dire que son expulsion de l’aéroport de Beyrouth marque un tournant historique. Avec des finances sous pression, des alliances régionales fracturées et des lignes d’approvisionnement perturbées, le Hezbollah traverse l’une des phases les plus difficiles de son existence depuis sa fondation dans les années 1980.

La pérennité de cet élan reste à démontrer, mais pour l’instant, l’État libanais a porté son premier coup décisif.