
L’Arabie saoudite a temporairement suspendu la délivrance de visas pour la Omra et les visites familiales aux citoyens iraniens, invoquant la nécessité de gérer les foules et d’assurer la sécurité des pèlerins avant la saison du Hajj 2025. Selon Khabar Online et ISNA, le gouvernement saoudien a annoncé que cette suspension, en vigueur depuis le 13 avril, est une mesure de précaution et restera en vigueur jusqu’à la fin du Hajj.
L’interdiction temporaire concerne les demandeurs ne disposant pas de permis officiel pour le Hajj, mais ne s’applique pas aux pèlerins titulaires d’un visa officiel pour le Hajj ou d’autres types de permis d’entrée autorisés. Les pays concernés par cette suspension sont l’Iran, le Nigéria, le Yémen, l’Éthiopie, le Kenya, la Somalie, le Tchad, le Niger, le Mali, la République démocratique du Congo, la République centrafricaine, la Libye, le Soudan et le Pakistan.
Les autorités saoudiennes ont également émis des avertissements stricts contre les violations des visas, menaçant de lourdes amendes, d’emprisonnement ou d’expulsion en cas de non-respect. Ces mesures, ont déclaré les responsables, s’inscrivent dans une politique plus large visant à garantir la sécurité de l’un des plus grands rassemblements religieux au monde.
Cette décision intervient dans un contexte de tensions croissantes entre Riyad et Téhéran, malgré les récents efforts de normalisation des relations. Le ministre saoudien de la Défense s’est récemment rendu à Téhéran pour des entretiens de haut niveau avec des responsables iraniens. Cependant, les tensions ont refait surface suite à des incidents provocateurs en Iran, notamment des insultes récentes contre les musulmans sunnites à la télévision d’État iranienne – un acte largement condamné par les communautés sunnites de la région.
Les appréhensions saoudiennes sont alimentées par des inquiétudes de longue date concernant la politisation du pèlerinage du Hajj par le régime iranien. En mai 2024, le Guide suprême du régime, Ali Khamenei, a déclaré que le Hajj à venir serait un « Hajj de répudiation », reprenant ainsi la rhétorique des débuts de la République islamique. Son discours a établi un parallèle avec le tragique incident du Hajj de 1987, lorsque des agents iraniens ont tenté d’inciter à l’agitation pendant le pèlerinage, causant la mort de plus de 400 personnes.
De plus, l’année dernière, les autorités saoudiennes ont expulsé six membres d’une équipe de médias iraniens affiliée au bureau de Khamenei, les accusant d’avoir enfreint le protocole en filmant à proximité de sites religieux sans autorisation. Cette expulsion a été largement perçue comme une mesure de précaution contre d’éventuelles activités clandestines déguisées en journalisme.
Dans une nouvelle escalade, l’Arabie saoudite a révoqué la licence de vol de la compagnie iranienne Mahan Air à la mi-2024, invoquant des violations de sécurité. Mahan Air est depuis longtemps accusée de transporter des armes et du personnel lié au Corps des gardiens de la révolution islamique iranien.
L’Arabie saoudite a souligné que les restrictions de visa actuelles étaient temporaires et qu’elles seraient levées après la fin de la saison du Hajj. Cependant, compte tenu du long historique du régime iranien en tant que principal État soutenant le terrorisme au monde et de son historique de politisation du pèlerinage, les observateurs régionaux considèrent ces mesures comme s’inscrivant dans le cadre des efforts plus vastes déployés par Riyad pour maintenir un contrôle strict et protéger le Hajj des menaces potentielles pour sa sécurité.