
L’Iran a connu une forte augmentation des manifestations, des grèves et des affrontements à travers le pays la semaine dernière, alors que divers groupes sociaux – des retraités aux travailleurs, en passant par les agriculteurs et les vendeurs ambulants – ont exprimé leur colère croissante face aux difficultés économiques, à la corruption du gouvernement et à la répression systématique. Ces manifestations nationales mettent en lumière une crise plus profonde qui se prépare au sein de la société iranienne à l’approche de la Journée internationale des travailleurs.
Le 27 avril, des retraités de la Sécurité sociale se sont rassemblés à Shush, Ahvaz et Kermanshah, scandant : « Du Khouzistan au Gilan, honte à ces dirigeants ! » et « Le Conseil suprême du travail soutient les riches », exigeant des retraites plus élevées et des services de base. Les retraités des industries sidérurgiques et minières ont organisé des manifestations coordonnées à Téhéran, Ispahan et Kerman, dénonçant les retards de paiement, les politiques injustes et la dégradation du niveau de vie, avec des slogans tels que « Vol colossal, misère publique » et « Ce n’est que dans la rue que nous gagnerons nos droits ». Dans la province de Yazd, les chauffeurs routiers de Behabad ont protesté contre le bail de 20 ans de la mine de Chah-Gaz à des entreprises extérieures, dénonçant une menace pour l’emploi local.
April 27—Shush, southwest Iran
Retirees of the Social Security Organization hold protest rally, reiterating their demands for higher pensions and basic services.
"From Khuzestan to Gilan, shame on these managers," protesters chant.#IranProtestspic.twitter.com/n2a42WFLXh— People's Mojahedin Organization of Iran (PMOI/MEK) (@Mojahedineng) 27 avril 2025
Le 26 avril, les travailleurs de la mine de titane de Kahnuj, dans la province de Kerman, ont protesté contre le licenciement de plus de 70 employés autochtones, exigeant leur réintégration et la priorité à l’embauche locale. À Téhéran, les clients escroqués de Farda Motors, une entreprise liée au régime, ont organisé un grand rassemblement devant le siège de l’entreprise pour protester contre la non-livraison de véhicules prépayés, dénonçant la fraude et la corruption systémiques.
Le 25 avril, des agriculteurs de Garmsar et d’Aradan, dans la province de Semnan, ont bloqué des autoroutes pour protester contre le refus du gouvernement de libérer l’eau du barrage de Namrud, alertant sur la destruction imminente de leurs récoltes. À Bakhtegan, des villageois de Dehmord ont manifesté contre les activités minières menaçant leur environnement et leur santé. La province du Lorestan a été le théâtre d’affrontements violents entre les habitants et les forces de sécurité du régime au sujet de la destruction de leurs cultures.
April 27—Ahvaz, southwest Iran
Retirees of the Social Security Organization resume protests as the regime ignores their demands for higher pensions and basic services.
"The Supreme Labor Council supports the rich," protesters chant#IranProtestspic.twitter.com/TbkRD09qkX— People's Mojahedin Organization of Iran (PMOI/MEK) (@Mojahedineng) 27 avril 2025
Le 24 avril, des manifestants à Malekshahi, dans la province d’Ilam, ont dénoncé le détournement des ressources en eau vers d’autres régions. Les ouvriers de l’entreprise sidérurgique Alborz à Abhar, dans la province de Zanjan, ont déclenché des grèves pour dénoncer l’exploitation du travail. Les chauffeurs contractuels de la compagnie gazière du Lorestan ont débrayé pour réclamer un emploi permanent. À Bandar Genaveh, dans la province de Bushehr, les propriétaires de bateaux ont protesté contre de nouvelles restrictions économiques draconiennes qui menacent leurs moyens de subsistance. À Kermanshah, les chauffeurs routiers indépendants se sont mobilisés contre les péages et les commissions excessifs. À Shiraz et Kermanshah, la répression violente contre les petits vendeurs a provoqué une vive réaction de la population, avec des slogans « Déshonorant ! Déshonorant !» scandés contre les forces du régime.
Le 23 avril, les agriculteurs de la plaine de Chah-Hashem, dans la province de Delgan, au Sistan-Baloutchistan, ont lancé une grève générale contre l’incapacité du régime à assurer une distribution équitable de l’eau, interrompant ainsi les expéditions agricoles. Les déposants escroqués par la société Unique Finance de Téhéran ont manifesté devant la justice, tandis que les enseignants formés à l’université Farhangian se sont mobilisés contre les promesses non tenues en matière de droits du travail.
PMOI Resistance Units in Zahedan mark anniversary of Dr. Kazem Rajavi’s assassination https://t.co/ewdTbdoaqT
— People's Mojahedin Organization of Iran (PMOI/MEK) (@Mojahedineng) 26 avril 2025
Le 22 avril, des enseignants recrutés par l’Université Farhangian se sont rassemblés à Téhéran, soulignant le manquement du régime à ses obligations légales envers plus de 20 000 enseignants et accusant le ministre de l’Éducation de manquement à ses devoirs.
Le 21 avril, les agriculteurs de la plaine de Chah-Hashem, dans le département de Delgan, ont intensifié leurs actions de grève, bloquant les transports et exigeant une intervention immédiate du gouvernement face à la dégradation de la situation économique.
Tout au long de ces manifestations, les autorités du régime ont réagi par la négligence, la répression, les expulsions et l’intimidation. Cependant, la colère de la population n’a fait que s’intensifier. Agriculteurs, retraités, travailleurs, enseignants et petits entrepreneurs de tout l’Iran continuent de dénoncer les défaillances systémiques, la corruption et la mauvaise gestion du régime, refusant de garder le silence. Les promesses ponctuelles de réformes des autorités sont de plus en plus perçues par les manifestants comme une rhétorique creuse visant à apaiser le mécontentement sans apporter de changements significatifs.
À l’approche du 1er mai, l’ampleur des manifestations souligne l’ampleur et la profondeur des griefs du peuple iranien – des griefs qui ne restent plus isolés mais convergent vers un mouvement national contre l’injustice, la répression et l’effondrement économique.