The Daily Telegraph – Par Con Coughlin – La Corée du Nord aide lIran à se préparer à un essai nucléaire souterrain similaire à celui qua mené Pyongyang lannée dernière.
En vertu des termes du nouvel accord entre les deux pays, les Nord-coréens ont accepté de partager avec les scientifiques nucléaires de Téhéran toutes les données et informations obtenues à la suite de leur essai réussi opéré en octobre dernier.
Un haut responsable européen à la défense a déclaré au Daily Telegraph que la Corée du Nord avait invité une équipe de scientifiques nucléaires iraniens à étudier les résultats de son essai souterrain doctobre, afin daider Téhéran à préparer son propre essai, qui aura vraisemblablement lieu avant la fin de cette année.
Des informations non confirmées suggèrent quune équipe iranienne était présente au moment de lessai nucléaire coréen. Des conseillers militaires iraniens se rendent régulièrement en visite en Corée du Nord pour participer à des tests de missiles.
Désormais, la coopération militaire de longue date entre les deux pays a été étendue au nucléaire.
Par conséquent, les hauts officiers militaires occidentaux sont extrêmement préoccupés par la supériorité technique de la Corée du Nord et craignent que cela permette aux Iraniens daccélérer le développement de leur propre bombe atomique.
« Les Iraniens travaillent en étroite collaboration avec les Nord-coréens et étudient ensemble les résultats de lessai nucléaire mené lannée dernière par la Corée du nord », a affirmé le haut responsable européen à la sécurité.
« Nous avons décelé une activité croissante dans tous les sites nucléaires en Iran depuis la fin de lannée », a-t-il annoncé.
« Tout indique que les Iraniens travaillent dur pour préparer leur propre essai nucléaire souterrain. »
La découverte dune coopération nucléaire entre la Corée du Nord et lIran survient au moment où Téhéran semble aller au devant de laffrontement avec lOccident en raison de son programme nucléaire, bien quil insiste sur le fait que son programme est entièrement pacifique.
Les deux pays ont été désignés par le président George W. Bush comme appartenant au fameux « axe du mal » dans son discours sur létat de lUnion en 2002.
Le Conseil de sécurité des Nations Unies a décidé à lunanimité dimposer des sanctions « intelligentes » contre lIran.
Cette décision a été prise en raison du refus de lIran de suspendre son programme denrichissement duranium qui, selon la plupart des agences de renseignement occidentales, fait partie dun programme darmes nucléaires clandestin.
Hier, la France a fait part de son inquiétude quant à la décision de lIran dinterdire 38 inspecteurs nucléaires de lONU en Iran et a suggéré que Téhéran semblait avoir exclu les occidentaux de léquipe dinspection.
Les prévisions du renseignement varient sur la durée nécessaire à Téhéran pour développer une ogive nucléaire. Mais les hauts responsables à la défense, qui surveillent la coopération grandissante entre la Corée du Nord et lIran, estiment que les Iraniens pourraient être en mesure de tester un engin de moindre puissance (inférieure à une demie kilotonne) dans les douze mois à venir.
La localisation précise du site de test iranien est inconnue, mais il semblerait quil se situe dans une région montagneuse où il est difficile pour les satellites-espions de déceler une activité anormale.
Téhéran est parvenu à dissimuler lexistence de plusieurs sites nucléaires (comme le complexe controversé denrichissement duranium à Natanz) jusquau jour où leurs emplacements ont été divulgués par des dissidents iraniens il y a trois ans.
Les agences de renseignement européennes ont observé une augmentation du nombre de scientifiques nord-coréens et iraniens voyageant entre les deux pays.
Cette coopération nucléaire accrue a débuté en novembre dernier lorsquune équipe de scientifiques nucléaires iraniens a rencontré des homologues nord-coréens pour étudier limpact technique et politique de lessai nucléaire de Pyongyang.
Les Iraniens auraient été encouragés par labsence de mesures punitives contre la Corée du Nord, malgré le tollé général qua suscité cet essai secret.
Cet événement a fini de persuader le régime iranien de poursuivre son propre programme nucléaire dans le but de tester un engin de moindre puissance que les inspecteurs internationaux auraient du mal à détecter.