vendredi, mars 29, 2024
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Essais nucléaires : La Corée du Nord apporte son aide à l’Iran

The Daily Telegraph – Par Con Coughlin – La Corée du Nord aide l’Iran à se préparer à un essai nucléaire souterrain similaire à celui qu’a mené Pyongyang l’année dernière.
 
En vertu des termes du nouvel accord entre les deux pays, les Nord-coréens ont accepté de partager avec les scientifiques nucléaires de Téhéran toutes les données et informations obtenues à la suite de leur essai réussi opéré en octobre dernier.

La Corée du Nord a provoqué un tollé général en lançant une bombe avec succès dans un site souterrain secret. Le renseignement occidental est convaincu que l’Iran travaille sur son propre programme d’armes.
 
Un haut responsable européen à la défense a déclaré au Daily Telegraph que la Corée du Nord avait invité une équipe de scientifiques nucléaires iraniens à étudier les résultats de son essai souterrain d’octobre, afin d’aider Téhéran à préparer son propre essai, qui aura vraisemblablement lieu avant la fin de cette année.
 
Des informations non confirmées suggèrent qu’une équipe iranienne était présente au moment de l’essai nucléaire coréen. Des conseillers militaires iraniens se rendent régulièrement en visite en Corée du Nord pour participer à des tests de missiles.
 
Désormais, la coopération militaire de longue date entre les deux pays a été étendue au nucléaire.
 
Par conséquent, les hauts officiers militaires occidentaux sont extrêmement préoccupés par la supériorité technique de la Corée du Nord et craignent que cela permette aux Iraniens d’accélérer le développement de leur propre bombe atomique.
 
« Les Iraniens travaillent en étroite collaboration avec les Nord-coréens et étudient ensemble les résultats de l’essai nucléaire mené l’année dernière par la Corée du nord », a affirmé le haut responsable européen à la sécurité.
 
« Nous avons décelé une activité croissante dans tous les sites nucléaires en Iran depuis la fin de l’année », a-t-il annoncé.
 
« Tout indique que les Iraniens travaillent dur pour préparer leur propre essai nucléaire souterrain. »
 
La découverte d’une coopération nucléaire entre la Corée du Nord et l’Iran survient au moment où Téhéran semble aller au devant de l’affrontement avec l’Occident en raison de son programme nucléaire, bien qu’il insiste sur le fait que son programme est entièrement pacifique.
 
Les deux pays ont été désignés par le président George W. Bush comme appartenant au fameux « axe du mal » dans son discours sur l’état de l’Union en 2002.
 
Le Conseil de sécurité des Nations Unies a décidé à l’unanimité d’imposer des sanctions « intelligentes » contre l’Iran.
 
Cette décision a été prise en raison du refus de l’Iran de suspendre son programme d’enrichissement d’uranium qui, selon la plupart des agences de renseignement occidentales, fait partie d’un programme d’armes nucléaires clandestin.
 
Hier, la France a fait part de son inquiétude quant à la décision de l’Iran d’interdire 38 inspecteurs nucléaires de l’ONU en Iran et a suggéré que Téhéran semblait avoir exclu les occidentaux de l’équipe d’inspection.
 
Les prévisions du renseignement varient sur la durée nécessaire à Téhéran pour développer une ogive nucléaire. Mais les hauts responsables à la défense, qui surveillent la coopération grandissante entre la Corée du Nord et l’Iran, estiment que les Iraniens pourraient être en mesure de tester un engin de moindre puissance (inférieure à une demie kilotonne) dans les douze mois à venir.
 
La localisation précise du site de test iranien est inconnue, mais il semblerait qu’il se situe dans une région montagneuse où il est difficile pour les satellites-espions de déceler une activité anormale.
 
Téhéran est parvenu à dissimuler l’existence de plusieurs sites nucléaires (comme le complexe controversé d’enrichissement d’uranium à Natanz) jusqu’au jour où leurs emplacements ont été divulgués par des dissidents iraniens il y a trois ans.
 
Les agences de renseignement européennes ont observé une augmentation du nombre de scientifiques nord-coréens et iraniens voyageant entre les deux pays.
 
Cette coopération nucléaire accrue a débuté en novembre dernier lorsqu’une équipe de scientifiques nucléaires iraniens a rencontré des homologues nord-coréens pour étudier l’impact technique et politique de l’essai nucléaire de Pyongyang.
 
Les Iraniens auraient été encouragés par l’absence de mesures punitives contre la Corée du Nord, malgré le tollé général qu’a suscité cet essai secret.
 
Cet événement a fini de persuader le régime iranien de poursuivre son propre programme nucléaire dans le but de tester un engin de moindre puissance que les inspecteurs internationaux auraient du mal à détecter.