vendredi, mars 29, 2024
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Éditorial : Il faut maintenant se concentrer sur les droits de l’homme en Iran

Peu après l’accord nucléaire du 14 juillet, un certain nombre d’officiels européens ont commencé à faire le voyage à Téhéran dans l’espoir de rétablir des contrats économiques avec le régime des mollahs. Mais ces responsables négligent la détérioration catastrophique de la situation des droits de l’homme et l’augmentation rapide du taux d’exécutions en Iran. Immédiatement après que l’accord nucléaire ait été scellé, le régime des mollahs se lançait dans une nouvelle vague d’exécutions, y compris plusieurs cas de pendaisons de groupe.

L’on estime que les autorités iraniennes ont exécuté le nombre stupéfiant de 694 personnes entre le 1er janvier et le 15 juillet 2015, a affirmé la semaine dernière Amnesty International, un pic d’exécutions sans précédent dans le pays.

« Les exécutions en Iran n’ont même pas cessé pendant le mois sacré du ramadan. Dans un écart aux usages établis, au moins quatre personnes ont été exécutées le mois dernier », a affirmé le groupe de défense des droits de l’homme. « Le sidérant bilan iranien des exécutions pour la première moitié de l’année brosse un sinistre tableau de la machinerie d’état qui perpétue des tueries illégales et préméditées à grande échelle. »

Au moins 27 prisonniers ont été exécutés en Iran rien que la semaine dernière. Cela représente près de quatre exécutions par jour. Pourtant les officiels européens sont restés muets sur l’affligeant bilan des droits de l’homme du régime des mollahs.

Mme Federica Mogherini, la chef de la diplomatie européenne, qui était en visite à Téhéran le 28 juillet pour discuter de « questions bilatérales » et d’opportunités commerciales, est restée remarquablement silencieuse sur le comportement monstrueux des mollahs en matière de droits de l’homme.

Depuis le début du mandat de Mme Mogherini il y a neuf mois, quelque 1 000 prisonniers ont été exécutés en Iran, les femmes ont subi les pressions les plus lourdes, et les minorités religieuses et ethniques ont fait face à une répression et une discrimination importantes ; quoi qu’il en soit, Mme Mogherini a refusé de prononcer la moindre condamnation envers ces atrocités quotidiennes. C’est une honte pour l’Union Européenne, dont les fondements sont basés sur l’opposition au fascisme et le soutien à la démocratie et aux droits humains.

Mme Mogherini a rencontré ceux qui sont responsables de 120 000 exécutions politiques, y compris du massacre de 30 000 prisonniers politiques iraniens (membres de l’OMPI) durant l’été 1988, ainsi que les responsables de l’exportation de la terreur et du fondamentalisme dans la région.

Pour l’accueillir en Iran, le régime a pendu un groupe de 11 prisonniers lundi à Karaj. Pourtant, dans sa tribune mardi dans la section Comment is Free du Guardian, Mme Mogherini n’a pas daigné mentionner la nécessité pour Téhéran d’améliorer son dossier des droits de l’homme.

D’autres éminents officiels européens, qui se sont déjà rendus, ou prévoient de se rendre à Téhéran à la suite de l’accord nucléaire, ont été pareillement silencieux sur les violations des droits de l’homme en Iran.

Rendons-nous à l’évidence. Qualifier Hassan Rohani de « modéré », si ce n’est fait dans un sinistre but politique, est absolument aberrant. En moins de deux ans depuis le début de son mandat de Président, le régime a exécuté plus de 1 800 prisonniers, davantage que dans toute période similaire lors de ces 25 dernières années.

En décembre dernier, l’Assemblée Générale des Nations Unies a vivement critiqué les violations éhontées des droits de l’homme par l’Iran, et d’après M. Ahmad Shaheen, le rapporteur spécial de l’ONU sur les droits de l’homme en Iran, « la situation générale a empiré. »

M. Alejo Vidal-Quadras, ancien vice-président du Parlement Européen, a affirmé mardi : « C’est une illusion d’imaginer que l’accord nucléaire conduira à une amélioration de la situation des droits de l’homme en Iran. Tous les signes indiquent que l’accord encouragera les mollahs à continuer de maltraiter leurs citoyens et à empêcher le dégel de l’atmosphère politique, ce qui pourrait mener à une nouvelle montée en puissance des sentiments antigouvernementaux exprimés dans les soulèvements de 2009. »

Ainsi les voyages en Iran de Mme Mogherini et d’autres officiels européens sous le règne des mollahs vont à l’encontre de l’intérêt national du peuple iranien et de leur détermination à renverser ce régime, et à établir la démocratie et la souveraineté populaire en Iran.

Le bon sens politique voudrait que Mme Mogherini et ceux qui visitent l’Iran s’expriment publiquement sur les odieuses violations des droits de l’homme commises par Téhéran, son comportement malfaisant dans la région et défendent les droits élémentaires du peuple iranien. Ils devraient indiquer clairement que toute amélioration des relations avec Téhéran dépendra de l’amélioration de la situation des droits de l’homme, de la fin de la folie meurtrière et de l’exportation de la terreur et du fondamentalisme. Il doit être clairement spécifié aux autorités iraniennes qu’elles seront mises face à leurs responsabilités pour leurs crimes contre l’humanité à la fois en Iran et hors d’Iran.