Une explosion massive suivie d’un important incendie s’est déclarée aujourd’hui au complexe portuaire de Rajaee à Bandar Abbas, l’un des ports commerciaux stratégiques d’Iran, situé dans le sud du pays. Selon les médias officiels iraniens, l’explosion s’est produite vers midi et a projeté une épaisse fumée noire dans le ciel, visible depuis la ville et ses environs.
Student News Network (SNN) a cité les services d’urgence locaux, indiquant que l’explosion s’était produite à moins de deux kilomètres du bâtiment de l’administration des douanes. « Les opérations visant à évaluer et à contenir l’incident sont en cours », ont déclaré des responsables au média.
Suite à l’explosion au port de Rajaee, l’administration des douanes du régime a publié un communiqué annonçant l’évacuation de tous les camions dont les formalités douanières avaient été effectuées. Selon ce communiqué, l’explosion proviendrait probablement du stockage de marchandises dangereuses et de produits chimiques dans la zone portuaire.
Les autorités ont confirmé que l’explosion s’est produite dans le parc à conteneurs de Sina, dans un rayon de deux kilomètres autour du bâtiment de l’administration des douanes.
Selon le dernier rapport de l’ISNA, le nombre de blessés suite à l’explosion au port de Rajaee s’élève à 406, et les autorités préviennent que ce chiffre pourrait encore augmenter avec la poursuite de l’enquête. L’explosion, qui s’est produite vers 12 h 30, heure locale, a été suffisamment puissante pour secouer les villes voisines et briser des vitres dans un large rayon. Bien que la cause exacte reste indéterminée, les témoignages et les premières observations suggèrent la possibilité d’une explosion de produits chimiques.
L’agence de presse Tasnim, affiliée au Corps des gardiens de la révolution islamique, a rapporté que les premières évaluations suggéraient l’explosion d’un réservoir de carburant, bien que la cause reste officiellement non confirmée. Tasnim a également noté que l’intensité de l’explosion avait brisé des vitres sur plusieurs kilomètres, et que des secousses avaient été ressenties jusqu’à l’île de Qeshm.
L’Asr-e-Iran a rapporté que le ministère iranien du Pétrole avait publié un communiqué précisant que l’explosion n’avait pas touché d’oléoducs, de raffineries ou d’installations de stockage de carburant, et que les opérations portuaires liées aux exportations de pétrole se poursuivaient sans interruption.
Des témoins cités par l’IRNA ont décrit un incendie initial de faible ampleur qui s’est rapidement aggravé en raison des températures élevées (supérieures à 40 °C) et de la présence de matières inflammables. Les secours ont été rapidement dépêchés sur place, mais des rapports indiquent qu’« une épaisse fumée continue de s’élever au-dessus de la zone portuaire », la situation restant tendue.
Le régime iranien a pour habitude de traiter les incidents survenant sur des sites stratégiques avec une extrême opacité, considérant chaque incident principalement sous l’angle de la sécurité. Qu’il s’agisse d’installations militaires, de ports ou d’infrastructures critiques, les responsables tardent souvent à fournir des informations, présentent des versions contradictoires et empêchent les enquêtes indépendantes. Cette approche, ancrée dans l’obsession du régime à maintenir le contrôle et à éviter toute perception de vulnérabilité, a historiquement alimenté le scepticisme de l’opinion publique sans nécessairement clarifier les véritables causes de ces événements.