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Economie : Manger du poulet, le nouveau sujet tabou en Iran

24/07/2012 / IRAN – france24 – La volaille fraîche est devenue tellement chère en Iran que la population est désormais contrainte de faire la queue pendant des heures pour acheter les poulets surgelés subventionnés par le gouvernement – et même ceux-là sont plus chers que les poulets frais vendus il y a quelques mois. Une situation qui a poussé des centaines d’Iraniens à descendre dans la rue pour exiger du gouvernement qu’il contienne cette inflation galopante.
 
Le prix du poulet en Iran a plus que doublé en deux mois et plus que triplé depuis le début de l’année. En réaction, les autorités ont ouvert des centres dans lesquels la volaille est vendue à un prix inférieur à celui du marché. Mais les prix de ces produits subventionnés étant eux-mêmes en constante augmentation, la colère des consommateurs ne s’est pas pour autant calmée. Le poulet est devenu un sujet tellement sensible que, la semaine dernière, le chef de la police nationale demandait aux chaînes de télévision iraniennes de ne plus diffuser de programmes montrant des personnes en train de manger du poulet. Une chaîne iranienne a récemment fait disparaître le prix d’une mandarine qui apparaissait dans un film datant des années 1990. Des centaines de personnes manifestent dimanche 22 juillet dans les rues de Nishapur, au nord-est du pays.

Les autorités ont justifié cette montée en flèche du prix de la volaille par une augmentation de la demande. Témoignant anonymement, un employé du secteur alimentaire a expliqué quant à lui que cette augmentation des prix est la conséquence directe des sanctions économiques imposées par l’Occident, des restrictions qui rendent très difficile l’importation de nourriture pour les bêtes.
 
Les sanctions économiques qui visent à forcer le gouvernement iranien à mettre un terme à ses activités nucléaires ont provoqué l’effondrement de la monnaie iranienne et une forte inflation des prix à la consommation.