La commission mixte des droits de l’homme du Parlement britannique a publié l’enregistrement de sa dernière séance d’audition sur la répression transnationale, mettant en lumière les menaces croissantes auxquelles sont confrontés les militants résidant au Royaume-Uni, en particulier ceux ciblés par le régime iranien. La séance, qui s’est tenue le 11 mars, a réuni les témoignages de la militante pro-démocratie Chloe Cheung et de Hossein Abedini, directeur adjoint du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), ainsi que d’experts juridiques spécialisés dans les abus d’Interpol. Les témoins ont mis en lumière le fonctionnement des réseaux de renseignement iraniens et des organisations affiliées au Royaume-Uni, se livrant à des activités de surveillance, d’intimidation et de menaces contre les dissidents.
Lors de l’audition, Hossein Abedini a souligné la campagne systématique menée par le régime iranien contre les opposants à l’étranger. Il a averti que les « centres culturels » liés à l’Iran servent de plateformes de surveillance secrète, surveillant les opposants iraniens au Royaume-Uni et facilitant les tactiques d’intimidation.
Abedini a appelé le gouvernement britannique à prendre des mesures décisives contre le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) du régime iranien, qu’il a identifié comme un acteur clé de la répression transnationale. Il a exhorté les autorités britanniques à proscrire formellement le CGRI et à renforcer la protection des militants ciblés par les opérations de renseignement iraniennes.
Profoundly disturbing evidence of how the long arm of dictatorship reaches into the UK Incredibly courageous witnesses @Chloe_chc_25 & @HoAbedini: @David_Lammy @CatherineWest1 @HFalconerMP @HelenaKennedyKC @alexsobel @thecfhk @hk_watch @ipacglobal @Stand_with_HK @CommonsSpeaker https://t.co/m4PCkYaqzd
— Lord (David) Alton (@DavidAltonHL) 13 mars 2025
Outre les témoignages de militants, la commission a entendu les avocats Rhys Davies et Ben Keith, qui ont tous deux représenté des clients visés par les notices rouges d’Interpol – des alertes internationales destinées à identifier les criminels, mais fréquemment détournées par les régimes autoritaires. Ils ont averti que certains gouvernements exploitent le système Interpol pour poursuivre les dissidents politiques plutôt que les véritables criminels, ce qui porte atteinte à la crédibilité des forces de l’ordre internationales.
Les experts juridiques ont recommandé un examen plus approfondi des notices Interpol et l’amélioration des mécanismes de contestation des alertes à motivation politique afin d’empêcher leur utilisation abusive.
Lord Alton, président de la commission des affaires intérieures, a salué le courage des témoins et souligné l’urgence d’agir : « Il est profondément préoccupant d’entendre parler des graves menaces auxquelles sont confrontés les militants au Royaume-Uni du fait des actions hostiles de gouvernements étrangers. Nous devrions être fiers de notre tradition de refuge contre les personnes menacées de persécution politique, mais celle-ci est gravement menacée. Nous devons examiner attentivement si des mesures suffisantes sont prises pour garantir que les voix ne soient pas réduites au silence, ou pire, que leur sécurité même ne soit pas menacée.»
L’audition souligne les inquiétudes croissantes quant à la capacité du Royaume-Uni à protéger les militants politiques des menaces posées par des régimes étrangers. La commission devrait désormais examiner d’éventuelles mesures législatives et politiques visant à renforcer la protection des dissidents ciblés, à lutter contre les abus d’Interpol et à renforcer les actions diplomatiques contre les pays impliqués dans la répression transnationale.