
Alors que l’Iran est confronté à des crises internes croissantes dues à la corruption systémique et à l’inefficacité de son régime autoritaire, les prisonniers politiques de tout le pays ont intensifié leur campagne de protestation hebdomadaire, « les Mardis contre les exécutions en Iran », qui en est à sa 69e semaine consécutive.
Dans une déclaration publiée aujourd’hui, des militants incarcérés ont condamné la hausse alarmante des exécutions en Iran, soulignant que plus de 129 personnes, dont quatre femmes et deux mineurs délinquants, ont été exécutées depuis début mai seulement. La semaine dernière, 25 prisonniers ont été pendus, parmi lesquels des mineurs délinquants exécutés dans les prisons de Malayer et d’Adelabad. Ces actes, perpétrés au mépris flagrant des normes internationales relatives aux droits humains, ont suscité une vive condamnation, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des prisons.
Le régime continue de dissimuler des chiffres précises sur les exécutions, mais les observateurs des droits humains et les rapports parvenus à la campagne dressent un tableau alarmant : une accélération délibérée de la peine capitale comme outil de répression.
Face à cette violence systémique, la campagne prend de l’ampleur dans la rue. Les familles des condamnés à mort, ainsi qu’un nombre croissant de jeunes Iraniens, organisent des manifestations, organisent des actions créatives de résistance civile et font entendre la voix des personnes emprisonnées.
« Nous appelons tout le monde, et en particulier les jeunes Iraniens, à s’élever contre ce châtiment inhumain », peut-on lire dans la déclaration des prisonniers. « Soyons solidaires des familles qui réclament justice et rejoignons les rassemblements de protestation. Ne les abandonnons pas.»
La semaine dernière, une vague de solidarité sans précédent a été suscitée, alimentée par le soutien de militants en Iran et dans la diaspora. La campagne a exprimé ses sincères remerciements à tous les groupes politiques, civils et de défense des droits humains qui ont soutenu le mouvement.
Trois prisons supplémentaires – Mahabad, Bukan et Yasuj – ont désormais rejoint la grève de la faim hebdomadaire, portant le nombre total d’établissements participants à 44. Ce 69e mardi, des prisonniers à travers l’Iran – d’Evine et Ghezel Hesar à Ourmia et Sanandaj – refusent de s’alimenter dans un puissant acte de résistance non violente.
Ce mouvement croissant, ancré dans le sacrifice, la solidarité et le droit fondamental à la vie, devient un symbole national de défiance contre un régime qui cherche à museler la dissidence par la mort.

