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Le maire adjoint de Téhéran : Les tombes de milliers d’exécutés politiques des années 1980 transformées en parking avec l’aval des « responsables »

Le maire adjoint de Téhéran : Les tombes de milliers d’exécutés politiques des années 1980 transformées en parking avec l’aval des « responsables »

Effacer les traces de crimes contre l’humanité et de génocide signifie les continuer.
Il faut traduire en justice Khamenei et les autres dirigeants du régime.

Le 11 aout 2025, le Secrétariat du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) a révélé la destruction et le nivellement de la parcelle 41 du cimetière de Behesht Zahra à Téhéran, où reposent des milliers de martyrs des Moudjahidine du peuple, exécutés en 1981 par les bourreaux de Khomeiny. Le CNRI a souligné que l’effacement des traces du génocide et des crimes contre l’humanité constitue une participation à ces atrocités.

Huit jours plus tard, le19 août 2025, Davoud Goudarzi, maire adjoint de Téhéran, a tenu des propos qui tiennent à la fois de la justification et de l’aveu cynique :
« La parcelle 41 était restée telle quelle et nous avions besoin d’un parking. Nous avons obtenu l’autorisation des responsables et l’avons transformée en parking » (site Dideban Iran, 19 août 2025).

Cet aveu scandaleux illustre l’implication directe des plus hautes autorités du régime dans l’effacement des traces de crimes contre l’humanité. Dans le lexique du fascisme religieux au pouvoir, le terme « responsables » renvoie explicitement à Khamenei ou à ses proches collaborateurs.

La Résistance iranienne a déjà, à de multiples reprises, dénoncé les destructions systématiques des tombes des victimes des exécutions politiques massives des années 1980.

Ainsi, dans un communiqué du 27 juin 2017, le Secrétariat du CNRI écrivait :
« Le régime des mollahs a entrepris la destruction des tombes de Moudjahidine du peuple exécutés dans les années 1980, en particulier celles des martyrs du massacre de 1988, au cimetière Vadi-e Rahmat de Tabriz. Jusqu’ici, les tombes de 75 martyrs, dont celles d’Akbar Tchoupani et de Soraya Abolfathi — exécutée alors qu’elle était enceinte — ont été rasées. »

Le communiqué précisait également : « Le mois dernier, à Machhad, les fosses communes des martyrs des Moudjahidine du peuple au cimetière de Behesht Reza ont été détruites. À Ahvaz, les bourreaux, sous prétexte d’élargir une route, ont entrepris de raser les tombes des martyrs. Lors du terrassement à l’extrémité de la phase 2 de Padadshahr et du boulevard Bonakdar, les restes de corps entassés dans une fosse commune recouverte de ciment sont apparus. Les agents du régime ont aussitôt recouvert ces fosses de terre et poursuivi les travaux d’élargissement. »

De même, dans un communiqué du 24 avril 2021, le CNRI avertissait : « Le fascisme religieux au pouvoir en Iran, par un crime inhumain, cherche à détruire les tombes des martyrs du massacre de 1988 au cimetière de Khavaran, afin d’effacer les traces de ce grand crime contre l’humanité. »

Dans son rapport du 17 juillet 2024, le professeur Javaid Rehman, alors rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits humains en Iran, a qualifié les exécutions de 1981 de « crime contre l’humanité et de génocide ». Il a exhorté les États membres de l’ONU à utiliser la compétence universelle pour enquêter, émettre des mandats d’arrêt et poursuivre les responsables de ces crimes, soulignant que ceux qui ont ordonné ou poursuivi ces atrocités occupent toujours des postes au sein du régime.

La Résistance iranienne réaffirme que la destruction des tombes des martyrs s’effectue sur ordre de Khamenei et des autres dirigeants du régime. Conformément au droit international, l’effacement des traces d’un génocide ou d’un crime contre l’humanité constitue la continuation de ce crime et une complicité dans sa perpétration. Le CNRI appelle donc les Nations unies et les instances concernées à agir de toute urgence pour mettre un terme à la destruction des tombes des victimes des exécutions politiques et traduire en justice les responsables de ces atrocités.

Secrétariat du Conseil national de la Résistance iranienne
Le 20 aout 2025