Une nouvelle vague de manifestations simultanées a déferlé sur l’Iran le 19 août 2025, révélant les défaillances profondes et systémiques de la théocratie au pouvoir. Des zones industrielles du sud à la capitale et aux villes kurdes, divers secteurs de la société iranienne, dont des travailleurs du pétrole, des retraités et des citoyens ordinaires, sont descendus dans la rue pour manifester leur opposition de manière unifiée.
August 19—Lamerd (Fars Province), southern Iran
Locals hold protest rally as electricity outages continue regime authorities refrain from addressing the problem.#IranProtests pic.twitter.com/KacoGT5BBU— People's Mojahedin Organization of Iran (PMOI/MEK) (@Mojahedineng) 19 août 2025
Ces manifestations ne sont pas des incidents isolés, mais plutôt l’expression interconnectée d’un tollé national contre un régime incapable de subvenir aux besoins fondamentaux, de payer ses travailleurs ou d’offrir à ses aînés une vie digne.
La colère populaire contre les pannes de courant : les coupures de courant attisent le feu
Le 19 août, dans la ville de Lamerd, au sud du pays, des citoyens se sont rassemblés devant le service local d’électricité pour protester contre des coupures de courant répétées et imprévues, sous une chaleur torride de 50 °C. Les habitants ont signalé que ces coupures constantes avaient endommagé leurs appareils électroménagers, aggravant ainsi leur situation économique.
La veille, le 18 août, des habitants des villes kurdes de Mahabad et Javanrud étaient descendus dans la rue pour manifester contre les graves pénuries d’électricité qui perturbaient leurs vies et leurs activités. Dans les deux régions, les manifestants ont averti que leurs actions se poursuivraient si les autorités ne parvenaient pas à apporter une solution immédiate et concrète, témoignant ainsi d’une volonté croissante de la population de s’engager dans la désobéissance civile.
August 19—Mahshahr, southwest Iran
10th day of strikes and protests by contract workers of the Razi Petrochemical company. The protesters demand fair wages and an end to discriminatory policies.#IranProtests pic.twitter.com/zmSnlv4Ryk— People's Mojahedin Organization of Iran (PMOI/MEK) (@Mojahedineng) 19 août 2025
Troubles sociaux dans le cœur économique de l’Iran : les travailleurs réclament leurs dûs
Simultanément, des secteurs économiques vitaux de l’Iran ont été secoués par des grèves et des manifestations. Le 19 août, dans le pôle pétrochimique de Mahshahr, les travailleurs de l’usine pétrochimique de Razi ont poursuivi une grève qui dure depuis plus d’une semaine, exigeant le respect des avantages salariaux promis. Ils ont été rejoints par les employés municipaux de la ville, qui ont également débrayé pour protester contre leurs conditions de travail.
Les troubles se sont étendus au secteur énergétique, essentiel au pays. À Kangan, 90 travailleurs du champ gazier de South Pars Phase 14 se sont rassemblés devant le bureau du gouverneur pour exprimer leurs revendications. Pendant ce temps, dans la capitale, des chauffeurs de camions importés ont organisé un rassemblement de protestation devant le ministère de l’Industrie, signe que le mécontentement économique a atteint le cœur même du pouvoir.
De la survie économique à la liberté politique
Le fait le plus marquant du 19 août s’est peut-être produit à Kermanshah, où des retraités de divers secteurs, dont des enseignants et d’anciens employés des télécommunications, ont organisé un grand rassemblement. Leurs griefs initiaux trouvaient leur origine dans de graves difficultés économiques. Ils protestaient contre des retraites de misère qui, selon leurs dires, « ne couvrent qu’une ou deux semaines par mois », les laissant sans ressources. Ils condamnaient également l’incapacité du régime à appliquer les lois d’égalisation des salaires et à fournir une assurance maladie adéquate.
Cependant, leur protestation a rapidement dépassé les revendications économiques. Dans une escalade courageuse, les retraités de Kermanshah ont commencé à scander des slogans exigeant la libération des prisonniers politiques et la révocation de leurs condamnations à mort. Ce changement radical témoigne d’une prise de conscience croissante au sein du peuple iranien que ses souffrances économiques sont inextricablement liées à la répression politique du régime. Ils ne réclament plus seulement du pain, ils réclament la liberté.
Une nation unie, un régime au bord du gouffre
Les manifestations des 18 et 19 août sont un aperçu clair de l’Iran contemporain : une nation bouillonnant de colère, unie dans son rejet de la théocratie au pouvoir. L’étendue géographique et la diversité sectorielle de ces manifestations – des travailleurs des industries stratégiques aux retraités et aux citoyens ordinaires – dressent le portrait d’un régime ayant perdu toute légitimité. Le fil conducteur de chaque manifestation est l’incapacité totale du régime à gouverner. Ces manifestations continues et croissantes envoient un message sans équivoque : le peuple iranien ne réclame pas de réformes mineures de la part d’un système corrompu et incompétent. Il exige d’une seule voix un changement de régime et la reconquête de sa souveraineté.