
Le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies (CDH) a tenu une session le mardi 18 mars pour examiner les violations persistantes et systémiques des droits humains en Iran. Lors de la réunion à Genève, des représentants de l’Union européenne et de plusieurs pays ont fermement condamné la répression croissante, les exécutions massives et la discrimination systématique à l’égard des femmes et des minorités perpétrées par le régime iranien.
Dans sa déclaration officielle, l’Union européenne (UE) a souligné la gravité de la situation, affirmant que les rapports présentés au CDH font état de « violations généralisées et structurelles des droits humains » en Iran. L’UE a souligné la répression persistante contre les femmes et les filles, les arrestations arbitraires et le recours à la torture et aux traitements inhumains dans les centres de détention. « Le recours à la peine capitale en réponse à la dissidence intérieure, y compris contre des personnes appartenant à des minorités ethniques et religieuses, est inacceptable », peut-on lire dans la déclaration. L’UE a également exhorté le régime clérical iranien à imposer un moratoire immédiat sur les exécutions et, à terme, à abolir la peine de mort.
Sara Hossain, Chair of the UN Independent International Fact-Finding Mission on Iran, briefed the @UN Human Rights Council on human rights violations in #Iran following the 2022 protests sparked by the unlawful death of Jina Mahsa Amini.#HRC58 pic.twitter.com/bGZ3PdG1Q2
— UN Human Rights Council (@UN_HRC) 18 mars 2025
Le Royaume-Uni a fait écho à ces préoccupations, qualifiant la situation des droits humains en Iran d’« épouvantable », les exécutions atteignant un niveau critique. Les représentants britanniques ont souligné l’augmentation alarmante des exécutions de femmes, dont beaucoup ont été condamnées à mort à l’issue de procès inéquitables. Ils ont également critiqué l’application continue par le régime iranien des lois sur le port obligatoire du hijab, appelant à leur abrogation.
La délégation italienne a exprimé sa profonde préoccupation face à la répression continue du régime iranien, notamment les arrestations arbitraires, la torture et la répression de la dissidence. L’Italie a également tiré la sonnette d’alarme face à la discrimination systématique à l’égard des femmes et des filles, soulignant l’urgence d’une intervention internationale.
Le représentant espagnol a condamné la forte augmentation des exécutions en 2024 et a critiqué les violences infligées par les forces de sécurité iraniennes. L’Espagne a appelé à l’abolition de la peine de mort et a dénoncé les conditions désastreuses auxquelles sont confrontés les détenus, ainsi que la répression continue de la liberté d’expression et de réunion pacifique par l’État.
La délégation allemande a fermement condamné le recours à la peine capitale par l’Iran à l’issue de procès inéquitables et le recours systématique à la torture pour extorquer des aveux forcés. L’Allemagne a souligné la répression persistante des libertés civiles, notamment les restrictions à la liberté d’information, de religion et d’expression politique. La délégation a appelé à la prolongation du mandat du Rapporteur spécial des Nations Unies et de la Mission indépendante d’établissement des faits afin qu’ils enquêtent plus avant sur les violations commises par l’Iran.
#Iran News in Brief
At the 55th session of the Human Rights Council, @JavaidRehman's UN report exposes a concerning 43% spike in executions in Iran, urging global attention to the escalating #humanrights crisis. Calls for justice for 1980 and 1988 massacres.… pic.twitter.com/S2BnyM1Ysq— NCRI-FAC (@iran_policy) 18 mars 2024
Les représentants de la Suisse et de l’Autriche ont également exprimé de vives inquiétudes, la Suisse soulignant que le nombre d’exécutions en Iran avait dépassé 900 pour la seule année 2024. L’Autriche a déclaré son plein soutien à la prolongation des mandats du Rapporteur spécial et de la Mission d’établissement des faits, soulignant la gravité des violations des droits humains commises par les autorités iraniennes.
De même, l’Australie, l’Estonie et l’Irlande ont condamné la flambée des exécutions en Iran et critiqué le non-respect par le régime des normes internationales en matière de droits humains. Elles ont souligné les informations faisant état d’aveux forcés, de conditions de détention inhumaines et d’une impunité systémique pour les auteurs de violations des droits humains.
Le représentant albanais a souligné la forte détérioration de la situation des droits humains en Iran, notamment les arrestations arbitraires, la discrimination à l’égard des minorités et l’exécution de mineurs délinquants, un acte qui constitue une violation flagrante du droit international humanitaire.
La Belgique a exprimé sa profonde inquiétude quant au recours persistant de l’Iran à la peine de mort, tel que documenté par le Rapporteur spécial de l’ONU et la Mission d’établissement des faits. La France a déploré le nombre croissant de condamnations à mort prononcées contre des manifestants et des militants et a dénoncé la surveillance et le contrôle accrus exercés par le régime iranien sur les espaces numériques et les dissidents à l’étranger.
Les Pays-Bas ont signalé qu’au moins dix personnes ont été exécutées uniquement pour avoir exercé leur droit de manifester pacifiquement, tandis que 14 autres risquent actuellement une exécution imminente. La délégation néerlandaise a souligné que de nombreuses violations des droits humains commises par le régime iranien constituent des crimes contre l’humanité et a appelé à une action internationale immédiate.
The new UN Special Rapporteur on human rights in #Iran, @DrMaiSato, has warned the @UN Human Rights Council about a sharp rise in executions, persecution of marginalized groups, lack of transparency, and ongoing suppression of dissent by authorities.#HRC58 pic.twitter.com/XeK5j5vy1u
— UN Human Rights Council (@UN_HRC) 18 mars 2025
La Nouvelle-Zélande, le Luxembourg et le Costa Rica ont également condamné la persécution systématique des femmes, des minorités et des dissidents politiques par l’Iran. Le représentant du Costa Rica, s’exprimant au nom de 45 pays, a souligné le harcèlement continu du régime iranien envers les familles des personnes tuées ou exécutées lors des manifestations de 2022. La déclaration a demander la prolongation de la mission indépendante d’établissement des faits de l’ONU.
En réponse à ces rapports accablants et à la condamnation internationale généralisée, le représentant du régime clérical au CDH a rejeté les conclusions et déclaré que le régime refuserait toute coopération avec la mission indépendante d’établissement des faits. La délégation iranienne a averti que si la résolution proposée pour prolonger le mandat de la mission était adoptée, Téhéran réévaluerait son engagement envers les mécanismes des droits de l’homme de l’ONU.
Malgré la défiance du régime, la communauté internationale continue d’exiger des comptes. Face aux preuves accablantes présentées par la Rapporteuse spéciale des Nations Unies et la Mission d’établissement des faits, la pression s’accentue pour que des mesures décisives soient prises afin de mettre un terme aux violations des droits humains commises par Téhéran et de protéger les citoyens iraniens contre de nouvelles répressions.