lundi, avril 21, 2025
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Année perse 1403 : Une année de troubles pour le régime et de transformation pour l’Iran

Année perse 1403 : Une année de troubles pour le régime et de transformation pour l’Iran

L’année iranienne 1403 est arrivé à sa fin, une année (du 20 mars 2024 au 20 mars 2025) durant laquelle le régime iranien a été secoué par une série de crises et de revers politiques, militaires, économiques et internationaux qui ont révélé les fissures internes du régime. Alors que l’emprise autrefois inébranlable du régime s’affaiblit, une population autrefois opprimée réclame désormais le changement, faisant écho à l’esprit révolutionnaire des décennies passées.

Fractures internes et querelles factionnelles
L’année a commencé avec de profondes fissures qui se formaient déjà dans la façade du régime. Deux simulacres d’élections parlementaires – en mars et en mai 2024 – ont vu les chiffres officiels annoncer une participation de 30 % à l’échelle nationale et de seulement 15 % à Téhéran, tandis que des estimations indépendantes la situaient à seulement 8,2 %. Ces résultats manipulés ont non seulement aggravé la désillusion de l’opinion publique, mais ont également ouvert la voie à une crise de leadership sans précédent. Le 19 mai 2024, la mort brutale du président du régime, Ebrahim Raïssi, et du ministre des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, dans un accident d’hélicoptère, a créé un vide soudain aux plus hautes sphères du pouvoir. L’élection présidentielle qui a suivi, le 28 juin 2024, a vu Massoud Pezeshkian proclamé vainqueur, malgré de nombreuses allégations de fraude et un taux de participation de près de 60 % par procuration, a accentué le déclin du régime. Ce malheureux « gouvernement d’unité » n’était guère plus qu’une façade, sa brève existence étant entachée par d’incessantes querelles intestines. Des factions rivales, se disputant sur tous les points, de la double nationalité à la corruption endémique en passant par l’application du hijab obligatoire, se livraient une guerre ouverte pour les sièges ministériels et le contrôle parlementaire. Même les tentatives d’assouplissement de la censure sur Internet, destinées à apaiser les troubles civils croissants et à stimuler la reprise économique, se sont heurtées à une résistance farouche de la part des factions extrémistes. Les limogeages de personnalités clés telles que le ministre de l’Économie Abdolnaser Hemmati et le vice-président Mohammad-Javad Zarif ont souligné que tout semblant d’unité était voué à l’échec sous le poids de luttes de pouvoir tenaces et de politiques budgétaires divergentes.

Manifestations et bouleversements politiques
Le mécontentement qui couvait sous la surface a rapidement éclaté en un torrent de protestations. Tout au long de l’année 1403, un concert de voix – étudiants, retraités, travailleurs et une multitude de groupes sociaux – sont descendus dans la rue pour protester contre un régime qui avait perdu sa légitimité. Fin 2024, la brutalité de l’État est devenue flagrante lorsqu’il a organisé un exercice militaire de grande envergure à Téhéran pour intimider les dissidents. La situation s’est aggravée en janvier 2025, lorsque le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI), soutenu par 110 000 soldats du Basij, a lancé une manœuvre militaire encore plus importante – une tentative manifeste et désespérée de dissuader un soulèvement qui devenait rapidement inévitable.

La brutalité du régime a atteint de nouveaux sommets après le meurtre d’un étudiant lors de manifestations sur le campus de Téhéran, un incident qui a déclenché une vague d’indignation. Le point culminant des troubles s’est produit lors de la fête annuelle du feu de Chaharshanbe Suri, le 18 mars 2025. Dans plus de 130 villes, les citoyens ont défié les forces de sécurité, incendié des portraits du Guide suprême du régime, Ali Khamenei, et exigé la fin de la tyrannie cléricale.

Revers stratégiques et régionaux
Entre avril et septembre 2024, la position stratégique extérieure de l’Iran a subi des revers considérables, ses principaux réseaux mandataires étant systématiquement ciblés. Le 1er avril 2024, une attaque israélienne contre le consulat iranien en Syrie a tué le général de brigade Zahedi, son adjoint Mohammad Hadi Haji-Rahimi et sept autres hauts responsables de la Force Al-Qods, portant gravement atteinte à la présence militaire de Téhéran.

Au Liban, les frappes coordonnées de septembre 2024 ont frappé le Hezbollah au cœur : le 20 septembre, une attaque israélienne a tué Ibrahim Akil, commandant de la force d’élite Radwan, et le 27 septembre, l’assassinat du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a contraint le guide suprême Khamenei à décréter cinq jours de deuil national.

L’effondrement du régime syrien en décembre 2024 s’est avéré tout aussi catastrophique. L’éviction de Bachar el-Assad a non seulement entraîné la perte de milliards d’investissements et la coupure d’un corridor militaire crucial vers le Liban, mais a également anéanti des centres de commandement clés de la force Al-Qods du CGRI.

La détérioration ultérieure de la puissance de l’Iran par procuration a été aggravée par de violents affrontements près de Beyrouth, la saisie de cargaisons du Hezbollah à l’aéroport de Beyrouth et les révélations surprenantes sur l’ingérence désespérée de Téhéran dans les provinces côtières syriennes. Parallèlement, la position de plus en plus affirmée de la Turquie face à l’ingérence iranienne et les réajustements stratégiques de l’Azerbaïdjan dans la région ont encore réduit l’influence de Téhéran. Au Liban, la formation d’un nouveau gouvernement, les divisions internes et les pressions extérieures ont aggravé des fractures de longue date.

Laissant Téhéran isolé, même de ses alliés traditionnels.

Chute économique et défaillances structurelles
Parallèlement aux crises politique et militaire, l’économie iranienne a sombré dans le chaos. Des décennies de mauvaise gestion, de sanctions internationales et de corruption endémique ont conduit à une catastrophe économique. Au début de l’année, le dollar américain s’échangeait à environ 60 000 tomans ; à la fin de l’année, le taux du marché libre avait plus que doublé pour dépasser les 100 000 tomans. Une inflation galopante, l’effondrement des marchés financiers et un indice boursier en chute libre de 34 000 points ont souligné le désespoir budgétaire du pays. Les analystes de Donyaye Eghtesad ont averti que le pays se dirigeait vers la désindustrialisation, avec des fermetures d’usines massives et une flambée du chômage à l’horizon.

La crise économique a été exacerbée par une grave pénurie d’eau. Alors que 57 % des barrages étaient presque vides et que Téhéran souffrait d’importants affaissements de terrain, la crise de l’eau menaçait de dégénérer en catastrophe.

Le budget 1404, désespéré et destiné à assurer la survie du régime, a introduit une série de hausses d’impôts et de nouvelles taxes oppressives visant à spolier jusqu’à la dernière goutte de revenus d’une population en difficulté. Ces mesures, notamment la flambée des impôts sur les sociétés et les particuliers, n’ont fait qu’exacerber le ressentiment de la population et aviver les craintes d’un effondrement économique.

Abus des droits humains et condamnation mondiale
La condamnation la plus accablante du régime est peut-être venue de la communauté internationale des droits humains. Un rapport exhaustif de 252 pages, rédigé par une mission d’établissement des faits des Nations Unies et publié le 18 mars 2025, a révélé une litanie de violations systématiques des droits humains. S’appuyant sur plus de 38 000 éléments de preuve et des centaines de témoignages de victimes, le rapport détaille comment la répression étatique s’est transformée en une campagne incessante de torture, d’exécutions publiques et de répression brutale contre les minorités ethniques et religieuses. En 2024, le régime a enregistré son plus grand nombre d’exécutions depuis 2015, avec plus de 1 000 exécutions, dont un nombre extrêmement inquiétant concernait des femmes et même des mineurs délinquants. Ce rapport, combiné à la 71e résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies adoptée le 21 décembre 2024, condamnant le recours illégal à la peine de mort, les détentions arbitraires et autres pratiques répressives en Iran, a suscité une vive condamnation internationale.

Sur la scène internationale, l’isolement de l’Iran s’est accentué. De début 2024 à début 2025, une série de mesures internationales ont fragilisé la position déjà fragile de Téhéran. Les pays occidentaux, de concert avec leurs alliés du monde entier, ont ciblé des personnalités et des institutions clés du régime. Dans une série de mesures décisives, le Canada a expulsé de hauts fonctionnaires et désigné le CGRI comme organisation terroriste ; l’Allemagne a perquisitionné des propriétés liées au régime et fermé des centres culturels clés ; et l’UE et le Royaume-Uni ont mis en œuvre des sanctions radicales qui ont encore davantage enserré les réseaux financiers et militaires iraniens.

Début 2025, les États-Unis ont relancé leur campagne de « pression maximale » contre le régime iranien. Le Congrès américain a présenté une résolution bipartite exhortant l’UE à désigner le CGRI comme organisation terroriste. En imposant de nouvelles sanctions aux individus, aux entreprises et aux navires liés aux secteurs aérien et maritime iraniens, l’administration Trump a combiné ses efforts diplomatiques et de renseignement pour cibler les complots soutenus par l’Iran et a souligné l’engagement de Washington à limiter l’influence régionale de Téhéran et à perturber son financement du terrorisme.

Force de la Résistance iranienne en 1403
En 1403, la Résistance iranienne s’est imposée comme un symbole de défiance, transformant les espaces publics en scènes de protestations puissantes. Les unités de résistance dirigées par l’OMPI ont porté le flambeau de l’espoir à Téhéran, Zahedan, Chiraz et Kermanshah. Elles ont rejeté avec audace les élections truquées et la propagande d’État, transformant chaque rassemblement et chaque banderole en une déclaration de liberté, arborant des slogans tels que « Femme, Résistance, Liberté » et « Mort à l’oppresseur ».

Chaque acte de protestation, de la commémoration des martyrs à la contestation des mesures répressives lors des dates clés du pays, a mis en lumière l’esprit inflexible d’un peuple déterminé à reconquérir son avenir. Par le biais de graffitis créatifs et de rassemblements spontanés, les unités de résistance ont uni divers groupes – étudiants, travailleurs et familles de martyrs – dans un mouvement national qui a frappé au cœur de la tyrannie.

À l’échelle mondiale, le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) a amplifié ces efforts par une série d’actions internationales et de succès diplomatiques marquants. Grâce à des sommets mondiaux, à des actions de plaidoyer coordonnées et à des campagnes de solidarité, le CNRI a mobilisé des soutiens du monde entier. Leur travail acharné pour forger des alliances et mobiliser l’opinion internationale a non seulement souligné la légitimité de la résistance, mais a également contribué à ouvrir la voie à un avenir où la liberté en Iran est reconnue et célébrée sur la scène internationale.

Iran libre 2025
Alors que le tumulte de 1403 atteignait son apogée, même le Guide suprême Ali Khamenei fut contraint de reconnaître le quasi-effondrement du régime – un constat qui rappelait la ferveur révolutionnaire des années 1980. Dans son discours de l’Aïd du 20 mars 2025, Khamenei déclara : « Les événements de 1403 sont similaires à ceux de 1360 et s’accompagnent de difficultés et d’épreuves. »

Cet aveu brutal révélait sa peur profonde et soulignait les échecs en cascade qui avaient laissé le régime au bord du gouffre. Pour le peuple iranien, la convergence des luttes politiques intestines, de la répression brutale, de la chute libre économique et de l’isolement international a ouvert une fenêtre d’opportunité – un tournant potentiel vers un changement radical.

Face à des crises sans précédent, le récit de 1403 n’est pas seulement celui du désespoir. C’est aussi celui d’une nation qui se soulève contre l’oppression, d’un peuple qui s’unit dans l’espoir d’une transformation, et de l’inéluctable élan vers un avenir où la liberté et la responsabilité pourraient enfin prévaloir. Les événements de cette année poignante témoignent avec force de la résilience de l’esprit humain, même aux heures les plus sombres de la tyrannie.