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Comment les élections en Irak ont affecté les plans de l’Iran pour dominer la région

 Par Shahriar Kia *

Familysecuritymatters.org – Les dernières élections législatives irakiennes ont été d'une importance capitale. Toutefois, le principal résultat devrait être recherché à travers le développement de la société politique en Irak et le renversement du rapport de force en Iran et en Irak.

Les récentes élections et le triomphe des forces démocratiques-nationalistes ont infligé un grave revers aux ambitions politiques du régime iranien en Irak.

Le 11 avril 2010, David Ignatius, citait dans le Washington Post le vice-président Biden et écrivait que : « La tentative secrète de l'Iran d’imposer son influence là-bas a été rabrouée et Bagdad semble se diriger vers un gouvernement de coalition « globale ». Quant à la tentative d’influence de l’Iran, Biden a été catégorique en affirmant qu'elle avait échoué. Il a révélé que Téhéran avait versé jusqu'à 100 millions de dollars pour soutenir les partis chiites religieux et renverser le bloc Irakiya, une alliance laïque de sunnites et chiites dirigée par Iyad Allaoui. »
 
Le régime des mollahs en Iran, dans le cadre du Velayat-e-Faqih (le système du guide suprême), a garanti sa survie ces trois dernières décennies avec une grave répression du peuple iranien, l'exportation du terrorisme et de l'intégrisme en Irak et d'autres pays musulmans de la région. En raison des caractéristiques culturelles et religieuses chiites de la société en Irak, et la présence de nombreux lieux saints chiites dans ce pays, l'évolution politique et les résultats des récentes élections – soit la coalition qui formera le futur gouvernement en Irak – revêtent une valeur stratégique pour le régime iranien. La défaite des partis soutenus par l'Iran dans les élections irakiennes pose une grave menace à l'existence même du régime de Téhéran. Le régime iranien, utilisant son expérience passée, a lancé un large éventail de tactiques pour changer les résultats des législatives en faveur des partis affiliés à sa politique. Une partie de ce plan a commencé par l'élimination et l'assassinat de personnalités nationalistes et de mouvements qui s’opposaient à son ingérence en Irak. Puis le régime iranien a poursuivi sa campagne malveillante par des fraudes successives, issues de trente années d'expérience en Iran.
 
L'Irak : le tremplin des mollahs pour dominer la région
     
A l’époque où Khomeiny a pris le pouvoir en Iran en 1979, l'ascendant sur l'Irak a été l'une des tâches principales pour lui-même et ses partisans. «Qods (Jérusalem) via Karbala», lancé par Khomeiny pendant la guerre Iran-Irak dans les années 1980, exposait clairement la stratégie des mollahs. De hauts responsables de Téhéran ont réitéré à maintes reprises que le régime iranien voyait sa ligne de front en Irak et que le Liban et la Palestine constituaient la «profondeur stratégique» de leur domination. C’est pour cette raison que l'Irak est le théâtre d'un affrontement stratégique entre Téhéran et la communauté internationale. Le président du régime iranien Mahmoud Ahmadinejad a déclaré le 28 août dernier que la puissance américaine en Irak diminuait rapidement et que l'Iran, avec l'aide de ses amis dans la région et la nation irakienne, était prêt à combler le vide.
     
L’occupation de l'Irak menée par les États-Unis en 2003, a fourni l’occasion unique aux mollahs de mener une occupation cachée de l'Irak. Après la chute du précédent gouvernement irakien, toutes institutions de sécurité, de renseignement, militaire et politique ont été démantelées et le terrain préparé pour l'infiltration du régime iranien en Irak. Le régime iranien a joué un rôle majeur pour diriger l'anéantissement de ces organismes gouvernementaux. Les partis affiliées au régime iranien, entrainés et alimentés par le Corps des gardiens de la révolution (CGR) en Iran, ont été infiltrés dans les institutions nouvellement formées en Irak comme des forces d'opposition politique. Profitant de l'inexpérience des forces menées par les États-Unis et leur manque de connaissances de l'histoire et de la culture irakienne, ils ont pris le contrôle du pouvoir politique dans ce pays. En 2005, la Résistance iranienne a révélé une liste de 32.000 agents terroristes de la Force Qods du régime iranien, qui occupaient des postes élevés dans le gouvernement et les ONG de l'Irak, jusque dans le bureau du Premier ministre. Cette liste confidentielle comportait les salaires mensuels des agents en Irak versés directement par le CGR et même leurs numéros de compte bancaire. En outre, des centaines d'organisations et de fondations écrans, sous couvert d’œuvres religieuses et culturelles pour la reconstruction de l'Irak, ont été mises en place en Irak par la Force Qods et le CGR. Des millions de dollars ont été investis dans ces plans dans le but de fournir des armes et un soutien logistique à des groupes terroristes, qui attisent les violences sectaires, assassinent les opposants au régime iranien en Irak et l'exportation d'armes et d'explosifs dans ce pays. Avec le passage du temps, le statut géopolitique de l'Irak dans le spectre politique général a été ressenti plus que jamais par tous les organes impliqués dans la guerre contre le terrorisme. Avec une date limite pour le retrait complet des forces américaines d'Irak à l'horizon, l'avenir de l'Irak est aussi devenu une question d'importance géopolitique cruciale pour le régime iranien.
 
La répression des Moudjahidine du Camp d’Achraf – seule condition pour soutenir les partis politiques en Irak
 
La demande principale du régime iranien dans les négociations avec les partis politiques irakiens a été et reste la répression, l'expulsion ou la déportation des membres des Moudjahidine du camp d'Achraf, en échange de leur prise en charge pour leur élection. Cette demande a été faite par tous les hauts responsables iraniens à leurs homologues irakiens au cours des nombreuses visites de l'année écoulée. Le 28 février 2009, Khamenei, le mollah le plus élevé, a ouvertement parlé d'un accord mutuel lors de sa rencontre avec le président irakien Jalal Talebani à Téhéran, pour le rappeler principalement à Maliki, et exiger la répression des résidents d'Achraf. Ainsi un comité sous le contrôle direct de Maliki a été créé pour répondre à cette demande. En collaboration avec l'ambassade d'Iran à Bagdad, il a mis Mowaffagh al-Ruba’i en charge du respect de l'accord mutuel afin de « rendre la vie insupportable aux résidents d'Achraf ». Un blocus complet, interdisant l’entrée de carburant, de médicaments et des rations alimentaires à Achraf a commencé, menant aux attaques d'Achraf et aux assassinats vicieux de résidents sans défense les 28 et 29 juillet sous les ordres directs de Maliki. Ces attaques odieuses qui ont fait 11 morts, plus de 1.000 blessés, et 36 résidents enlevés, faisaient partie de l'accord mutuel Khamenei-Maliki pour un deuxième mandat au poste de Premier ministre irakien. Malgré tout, en raison de la campagne internationale généralisée et des efforts sans fin contre les actes inhumains menés en commun par le régime iranien et Maliki contre Achraf, d'une part, et la persévérance des résidents d'autre part, ces complots ont jusqu'à présent échoué.
 
L’alternative irakienne et l'alternative iranienne dominante
 
Aujourd'hui en Irak, deux alternatives se font face : l'alternative nationaliste irakienne face à l'alternative iranienne visant à engloutir l'Irak. Le problème majeur qu’affronte la société irakienne est l'occupation cachée indéniable de ce pays par le régime iranien. La première priorité du peuple irakien et de ses forces nationalistes est de constituer une alternative irakienne pour s’opposer à la domination du régime des mollahs. La principale priorité dans la société de l'Irak sera de soutenir la création d'une alternative unissant les forces irakiennes nationalistes et démocratiques. Le grave échec du régime iranien dans les élections de l'Irak a donné un message fort à toute la région du Moyen-Orient. La victoire des forces nationalistes irakiennes, en s’opposant au régime iranien et à son ingérence dans leur pays changera le rapport de force politique non seulement en Irak, mais dans toute la région et le spectre de l'avenir politique conduira à la paix et la stabilité. Par conséquent, le régime iranien, avec une nouvelle vague d'explosions meurtrières en Irak, tente d'empêcher la formation d'une alliance démocratique et nationaliste dans ce pays.
 
La solution
 
La prise de conscience politique de l'Occident et en particulier des pays arabes de l'état chancelant actuel du régime iranien en raison de sa défaite aux élections irakiennes, du soulèvement national en Iran et des sanctions internationales, fourniront les motifs nécessaires à l’adoption d’une décision ferme d’appliquer de fortes sanctions internationales, dynamiser l'alliance nationaliste irakien et soutenir le soulèvement du peuple iranien et sa résistance, dans la voie d’un changement démocratique en Iran. Ces sept dernières années, tous les patriotes irakiens et tous ceux qui aspirent à la sécurité et la stabilité en Irak ont reconnu l'importance de la présence de l'OMPI dans ce pays comme l'antithèse des mollahs iraniens. Ayad Jamaloddine, député irakien et éminent dignitaire religieux chiite, a déclaré : « Si l'Iran ne met pas fin à son ingérence dans nos affaires, nous allons activer l'OMPI, mais sans leur opération militaire. Toutefois, nous devrons leur laisser exercer leur liberté politique et de presse, et ce n'est pas contraire à la constitution de l'Irak. » Il a ensuite souligné : « Toute force qui cherche à expulser l'OMPI de l'Irak, signale qu’elle a un lien organique avec l'Iran ». (TV Al-Baghdadia 8 mars 2009)
     
Parmi les obstacles à un changement en Iran et à la fin des ambitions de « l'Empire islamique » des mollahs dans la région, figurent la politique de complaisance de l'Occident avec ce régime et les restrictions imposées à Achraf, sous le prétexte injustifié de l’étiquette de terroriste collée à de l'OMPI. Les motifs pour légitimer le régime iranien et ne pas adopter de politique de fermeté à son encontre auront des conséquences irréversibles pour la paix mondiale.
 
FamilySecurityMatters.org, rédacteur associé, Shahriar Kia est un membre de l'OMPI à Achraf.