vendredi, mars 31, 2023
AccueilActualitésActualités: NucléaireBush met en garde contre un Iran nucléaire

Bush met en garde contre un Iran nucléaire

ImageCNRI – Le 14 janvier le Washington Post publiait un article sur la position de George Bush et d’Angela Merkel sur l’Iran : Le président Bush a déclaré hier qu’un Iran armé de bombes atomiques poserait « une menace sérieuse à la sécurité dans le monde » alors qu’il tentait de se rallier le soutien des autres grandes puissances pour un renvoi devant le Conseil de Sécurité de l’ONU à moins que Téhéran n’abandonne ses aspirations nucléaires.

En utilisant l’expression « menace sérieuse », Bush a fait appel au même vocabulaire qu’avant de lancer l’invasion de Irak en 2003, et s’est particulièrement attardé sur le danger pour Israël. Mais lors d’une apparition à la Maison Blanche aux côtés de la chancelière allemande Angela Merkel venue en visite, Bush a insisté sur le fait qu’il espérait former un « consensus commun » avec d’autres chefs d’État du monde autour d’une résolution diplomatique pour la confrontation de plus en plus importante avec l’Iran.

Le front commun présenté par Bush et Merkel fait contraste avec le schisme entre les États-Unis et les principaux alliés européens dans les mois ayant précédé la guerre en Irak et met en évidence une stratégie multilatérale poursuivie par la Maison Blanche afin de tenter d’empêcher l’Iran de produire des armes nucléaires. Non seulement l’Allemagne, la France et la Grande-Bretagne soutiennent désormais une action aux Nations Unies pour l’Iran, mais la Russie a également fait savoir à Washington qu’elle ne s’opposerait pas au renvoi du dossier devant le Conseil de Sécurité.

La Chine, le cinquième membre du conseil disposant d’un droit de veto, a déconseillé hier un renvoi du dossier, mais n’a pas dit si elle s’opposerait malgré tout à une telle mesure. Et quelques jours seulement après avoir levé les scellés des Nations Unies à son usine nucléaire de Natanz afin de reprendre la recherche sur l’enrichissement de l’uranium, l’Iran a menacé de mettre fin à sa collaboration volontaire avec les inspecteurs nucléaires de l’ONU dans le cas où le pays devait comparaître devant le Conseil de Sécurité.

On ne sait pas encore vraiment ce que le conseil aurait l’intention de faire pour mettre la pression sur l’Iran. Les diplomates américains et européens ont affirmé en privé qu’ils mettaient en place une série de mesures possibles, commençant avec une déclaration sévère prononcée par le président du conseil (…)

Hier, Merkel s’est exprimée au sujet de la frustration de l’Europe face à la position de l’Iran. « L’Iran a refusé chacune de nos offres, même l’offre russe », a-t-elle dit, en référence à une proposition faite par Moscou d’enrichir de l’uranium pour les réacteurs nucléaires de l’Iran. « Nous ne nous laisserons certainement pas intimider par un pays tel que l’Iran », a affirmé Merkel.

Lors de leur première rencontre depuis que Merkel est à la tête du gouvernement allemand en tant que leader de la coalition chrétienne-démocrate, Merkel et Bush ont entrepris de restaurer les relations qui s’étaient endommagées avec son prédécesseur social-démocrate, Gerhard Schröder, qui était si violemment opposé à la guerre en Irak que Bush avait refusé de lui parler pendant un certain temps. Les positions conservatrices de Merkel reflètent plus fidèlement celles de Bush. Elle a qualifié leur discussion hier de « bon début ».

Bush a fait l’effort de remercier l’Allemagne pour sa coopération au sujet de l’Afghanistan et de l’Iran, de saluer leurs « valeurs communes » et de faire l’éloge de Merkel. « Elle a un esprit bien à elle, qui est attachant », a-t-il dit. Lorsqu’un journaliste allemand lui a demandé si la visite s’était mieux déroulée qu’avec Schröder, Bush a souri et a répondu « Ouais ».

Mais ils se sont divisés sur la question de l’avenir du centre de détention américain à Guantanamo Bay (Cuba), Merkel ayant dit que celui-ci devra fermer un jour. « Guantanamo est nécessaire à la protection de la population américaine », a avancé Bush, « et tant que la guerre contre la terreur continuera, et tant qu’il y aura une menace, nous devrons inévitablement détenir les personnes qui pourraient nous nuire ».

Au sujet de l’Iran, Bush a répété sa formule habituelle selon laquelle il est « inacceptable » que la République Islamique détienne des bombes nucléaires. Il a ajouté que « la raison pour laquelle ceci est inacceptable est que l’Iran, armé de bombes nucléaires, pose une menace sérieuse pour la sécurité dans le monde ».

Le président a continué d’appuyer son argument en citant des remarques récentes du nouveau président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, qui a déclaré qu’Israël devait être « rayé de la carte ». Bush a affirmé : « Le développement d’une arme nucléaire, il me semble, les rapprocherait encore plus de cet objectif là ».

L’expression « menace sérieuse » n’a été préparée pour aucun sujet de discussion hier, ni n’a été distribuée au gouvernement américain; elle a surpris des diplomates et même certains conseillers de Bush. Dans son discours sur l’état de l’Union en 2002, Bush avait qualifié l’Irak, l’Iran et la Corée du Nord d’ « axe du mal » et avait déclaré que ces trois États représentaient « un danger sérieux et croissant ». Puis il avait réutilisé l’expression « menace sérieuse » pour décrire l’Irak de Saddam Hussein. Mais globalement, il s’était détourné de ces mots concernant l’Iran.

La langage de Bush évoquait le Chapitre 7 de la Charte des Nations Unies, qui autorise la force pour combattre les menaces à « la paix et la sécurité internationales ». Un conseiller à la Maison Blanche a affirmé qu’il ne s’agissait pas d’un signe. « Il n’y avait aucune intention d’imitation de langage », a affirmé le conseiller qui a désiré rester anonyme.

Lors d’un briefing, le porte-parole de la Maison Blanche, Scott McClellan, a souligné que Bush ne considérait pas l’Iran comme un autre Irak. « L’Iran et l’Irak ne présentent pas la même situation », a-t-il dit.