jeudi, mars 28, 2024
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Ahmadinejad rejette implicitement la demande de suspendre l’enrichissement d’uranium

Ahmadinejad rejette implicitement la demande de suspendre l'enrichissement d'uranium Agence France Presse – Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a rejeté implicitement jeudi la demande des grandes puissances que l’Iran suspende son enrichissement d’uranium.

"Nous négocierons sur les préoccupations communes et pour éclaircir les incompréhensions dans la sphère internationale, mais nous ne négocierons jamais sur le genre de technologie (nucléaire, ndlr) que nous voulons utiliser", a dit le président dans ce discours, tenu dans la ville de Qazvin (nord-ouest), et diffusé par la télévision publique.

Les grandes puissances (Allemagne, Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie) ont présenté mardi à l’Iran une offre contenant des mesures incitatives et des menaces de sanctions, pour qu’il suspende son enrichissement d’uranium.

"Vous devriez savoir que la nation iranienne ne négociera jamais sur ses droits définitifs avec quiconque", a ajouté le président à l’adresse des Occidentaux.

L’Iran considère que son enrichissement d’uranium est un "droit" dans le cadre du Traité de non-prolifération nucléaire.
Avant M. Ahmadinejad, le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale, Ali Larijani, avait jugé mardi que l’offre des grandes puissances contenait des "pas positifs" mais aussi des "ambiguïtés".

Le président iranien a adopté un ton de défi en estimant que les grandes puissances sont confrontées à "un choix historique".

"Il est temps pour elles d’être justes et équitables, en abandonnant leur attitude arrogante et en faisant des pas positifs (…) car sinon elles doivent savoir qu’elles recevront une gifle solide des nations qui s’opposent à elles", a dit le président.

La plus haute autorité de l’Etat, l’ayatollah Ali Khamenei, ne s’est pas encore prononcé publiquement sur l’offre des grandes puissances.

Mais dimanche, il avait affirmé que l’Iran avait "accompli de nombreuses avancées scientifiques (…) et nous ne devrions pas céder cette ressource précieuse face aux menaces des ennemis et ne devrions pas être dupés par les pots-de-vin de l’ennemi".

Des députés conservateurs influents, qui soutiennent M. Ahmadinejad, se sont prononcés contre une suspension de l’enrichissement, dans des propos rapportés jeudi par l’agence Isna.

"Nous ne pouvons pas suspendre nos activités nucléaires pacifiques", a dit Ali Abaspour, président de la commission pour l’Education et la recherche.

"Nous sommes prêts à fournir des garanties sur le caractère pacifique de nos activités mais nous ne pouvons accepter de nous priver des activités de recherche scientifique", a-t-il ajouté.

L’Iran considère avoir le droit de mener l’enrichissement d’uranium à petite échelle, dans un cadre de "recherche", mais les Occidentaux craignent que la République islamique détourne ultérieurement ce procédé pour obtenir la bombe atomique.

Pour sa part, le président de la commission de la sécurité nationale et des affaires étrangères, Allaeddin Boroudjerdi, a jugé que "si nous ne maîtrisons pas la technologie nucléaire, les générations futures (de l’Iran) dépendront de l’extérieur".

"En conséquence, et en accord avec les principes d’indépendance et d’intérêt national de l’Iran, nous ne devrions signer aucun accord nous rendant dépendant pour l’avenir", a-t-il conclu.

Alors que la presse réformatrice restait silencieuse sur le sujet jeudi, celle des conservateurs a adopté un ton assez dur à l’égard de l’offre présentée mardi par le Haut représentant de l’UE pour la politique extérieure Javier Solana.

"Il est absolument inacceptable qu’il soit dit (par les grandes puissances, ndlr) que +l’Iran doit suspendre son enrichissement d’uranium+", a clamé le quotidien Jomhouri Eslami.

"La condition préalable à une suspension de l’enrichissement n’est pas raisonnable et est susceptible de détruire l’interaction sur le sujet nucléaire entre Téhéran et ce groupe" des grandes puissances, a assuré pour sa part le journal ultraconservateur Kayhan.