lundi, juin 23, 2025
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Manifestations en Iran contre l’aggravation de la crise économiquecontre l’aggravation de la crise économique

Le 20 mai 2025, les villes iraniennes ont connu une série de protestations contre la détérioration des conditions de vie et à l’aggravation de la crise économique. De Mahshahr, au sud, à Tabriz, au nord, en passant par Qaemshahr, Shiraz, Khorramabad, Kermanshah et Téhéran, des citoyens – ouvriers, boulangers, retraités et familles de prisonniers – ont fait entendre leur voix, exigeant le respect de leurs droits fondamentaux et protestant contre ce qu’ils qualifient de politiques gouvernementales « catastrophiques ».

Les ouvriers de l’entreprise pétrochimique Thamin Salman Farsi à Mahshahr, dans le sud-ouest de l’Iran, se sont rassemblés pour protester contre l’absence d’augmentation de leurs salaires et avantages sociaux pour 2025. Face à la flambée des prix des produits de première nécessité et à l’augmentation du coût de la vie, leurs salaires sont restés stagnants, érodant leur pouvoir d’achat et provoquant de graves difficultés économiques.

Les boulangers de Qaemshahr, dans le nord de l’Iran, ont protesté contre deux principaux problèmes : les fréquentes coupures de courant, qui entraînent des pertes importantes en arrêtant les fours et en avariant la pâte, et le projet « Nanino », un nouveau système électronique de distribution du pain, qu’ils jugeaient complexe, peu pratique et source de lourdeurs administratives.

Les ouvriers et les industriels de la zone industrielle de Shiraz, dans le sud de l’Iran, ont bloqué une route principale pour protester contre les coupures de courant persistantes. Ces pénuries d’électricité ont paralysé les chaînes de production, infligeant de lourdes pertes à leurs usines et ateliers et menaçant leurs moyens de subsistance.

Des boulangers de plusieurs villes de la province du Lorestan, dans l’ouest de l’Iran, se sont rassemblés devant le gouvernorat de Khorramabad pour protester contre le faible prix du pain dans leur province par rapport aux provinces voisines, ainsi que contre l’absence de subventions gouvernementales, qui les empêche de couvrir la hausse des coûts de production.

Des retraités de la fonction publique, de la sécurité sociale, des télécommunications et de la santé se sont rassemblés devant le bâtiment de la Caisse nationale de retraite à Kermanshah, dans l’ouest de l’Iran. Ils ont exprimé leur colère face à la détérioration des conditions de vie et aux demandes non satisfaites, accusant les autorités de corruption et de mauvaise gestion, et scandant des slogans exprimant leur frustration face aux promesses non tenues.

De nombreuses boulangeries de Tabriz, dans le nord-ouest de l’Iran, ont fermé leurs portes pour protester contre le doublement du prix de la farine. Elles ont qualifié les politiques gouvernementales de « catastrophiques » et critiqué l’incompétence des autorités à gérer la crise, ce qui a eu un impact direct sur leur capacité à poursuivre leurs activités.

Ces manifestations continues et généralisées dressent un sombre tableau de la situation économique de l’Iran, confronté à d’immenses défis qui ont conduit le gouvernement et la population dans une impasse. Les causes profondes de ces crises peuvent être résumées comme suit :

  • Corruption gouvernementale généralisée : La corruption est un facteur majeur de fragilisation de l’économie iranienne. Le détournement et la mauvaise gestion des ressources par les responsables réduisent l’efficacité et privent des secteurs vitaux des investissements nécessaires, ce qui nuit aux moyens de subsistance des citoyens.
  • Puits de ressources dans les conflits régionaux : Au lieu d’orienter les ressources vers le développement interne et l’amélioration des conditions de vie des citoyens, le régime iranien dépense des sommes considérables pour soutenir ses alliés dans les conflits régionaux et exporter ce que l’on appelle le « terrorisme ». Ces politiques drainent le trésor public et fragilisent les infrastructures du pays.
  • Ambitions nucléaires : Les ambitions nucléaires du régime iranien ont donné lieu à de sévères sanctions internationales, isolant l’économie iranienne des marchés mondiaux, coupant les canaux d’investissement étrangers et restreignant le commerce international, exacerbant encore les crises économiques nationales.
  • Crises de l’énergie et de l’eau : L’Iran est confronté à une escalade des crises dans les secteurs de l’électricité et de l’eau. Les fréquentes coupures de courant, comme en témoignent les manifestations des boulangers et des ouvriers de l’industrie, affectent négativement la production, l’industrie et la vie quotidienne. De plus, une gestion non durable de l’eau a entraîné sécheresse et pénurie dans de nombreuses régions, menaçant la sécurité alimentaire et sociale.
  • Inflation et récession : Le pays souffre de taux d’inflation élevés qui érodent les salaires et réduisent le pouvoir d’achat des citoyens, tandis que l’économie traverse une récession qui limite les opportunités d’emploi et augmente le taux de chômage.

Ces manifestations constituent un avertissement brutal pour le régime iranien : la patience du public est à bout. Il est devenu clair pour la population que ce régime ne veut ni ne peut résoudre les problèmes accumulés. Les défis économiques, exacerbés par la corruption et des politiques étrangères coûteuses, ne peuvent être résolus que par la mise en place d’un gouvernement populaire qui s’attaque à ces crises de manière fondamentale et globale.