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Iran : Une situation «inquiétante» à Téhéran

le 17.05.12 – elwatan – En Iran, ces dernières semaines, on fait plus attention au problème de l’alcool qu’à celui du diabète ou cardio-vasculaire. La consommation d’alcool, interdite depuis la révolution islamique, est devenue «inquiétante» à Téhéran, selon un adjoint du ministre de la Santé, Bagher Larijani, cité mardi par les médias iraniens. «Nous recevons quelquefois des rapports des hôpitaux et des médecins sur la consommation de l’alcool dans les quartiers (populaires) du sud de Téhéran qui sont inquiétants», a déclaré M. Larijani, ajoutant que la consommation d’alcool était également «élevée» dans «certaines régions» du pays. Il a souligné qu’il fallait désormais «faire davantage attention» au problème de l’alcool qu’à celui de maladies comme «le diabète et les problèmes cardiaques et vasculaires».

Depuis la révolution islamique de 1979, la vente et la consommation d’alcool sont interdites en Iran, sauf pour les minorités chrétiennes. La consommation semble toutefois en hausse ces dernières années, malgré les peines sévères prévues contre la production, la consommation et le trafic d’alcool. Mais selon les chiffres officiels, de 60 à 80 millions litres d’alcool de contrebande entrent chaque année dans le pays et la police en saisit seulement 20 millions de litres. Un responsable de la lutte contre la contrebande estimait, début 2011, le marché à 730 millions de dollars par an. Le chef de la police, le général Esmaïl Ahmadi Moghadam, a récemment affirmé que le pays comptait quelque «200 000 alcooliques», et que 80% de l’alcool de contrebande entrait en Iran depuis le Kurdistan irakien.

Outre l’alcool importé illégalement, on peut trouver en Iran de l’alcool artisanal fabriqué clandestinement, moins cher mais parfois toxique et qui fait chaque année des dizaines de victimes en Iran. La police iranienne s’est dotée cette année d’alcootests pour dépister les automobilistes conduisant en état d’ivresse. Les contrevenants sont passibles d’une amende de 2 millions de rials (120 dollars), d’une confiscation du permis de conduire et de poursuites judiciaires.