vendredi, mars 29, 2024
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Washington et Paris appellent le Conseil de sécurité à agir face à l’Iran

Washington et Paris appellent le Conseil de sécurité à agir face à l'Iran Agence France Presse – Washington et Paris, deux membres permanents, ont appelé jeudi à Sofia le Conseil de sécurité de l’Onu à agir rapidement et avec fermeté face au refus de l’Iran de se plier à ses exigences sur son programme nucléaire, à la veille de la date-butoir fixée par l’Onu à Téhéran.

"Les Etats-Unis sont de l’avis que pour être crédible le Conseil de sécurité doit évidemment agir", a déclaré la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice, en marge d’une réunion avec ses homologues de l’Otan.

Mme Rice a souligné que le Conseil de sécurité "ne peut pas voir sa parole et sa volonté tout simplement ignorées par un Etat membre".

Intervenant peu après, son homologue français Philippe Douste-Blazy a dit que "face à l’attitude de Téhéran et à l’accélération de ses programmes (nucléaires), nous devons envoyer un signal rapide et ferme du Conseil de sécurité".

"La situation est grave et préoccupante", a-t-il estimé, en ajoutant que "le rapport que (le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique Mohamed) ElBaradei présentera demain (vendredi) sera déterminant".

M. ElBaradei doit remettre vendredi au Conseil de sécurité et à l’exécutif de l’AIEA un rapport indiquant que Téhéran n’a pas obtempéré aux injonctions de l’Onu, lançant ainsi un compte à rebours avant d’éventuelles sanctions.

Mme Rice et M. Douste-Blazy ont tous deux dit qu’il était désormais clair que l’Iran n’allait pas accéder aux demandes de la communauté internationale pour qu’il suspende l’enrichissement d’uranium.

Le chef de la diplomatie française a dit ainsi qu’"aucun élément dont nous disposons à ce jour ne laisse penser que l’Iran s’est conformé aux demandes".

La réunion sous haute sécurité se déroulait alors que le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a une nouvelle fois affirmé jeudi qu’il "ne se soumettrait pas à l’injustice et à la pression" internationales.

L’Organisation du traité de l’Atlantique Nord, qui n’est pas directement impliquée dans la crise du nucléaire iranien, a exprimé elle-même son "inquiétude" face au danger que représente le programme de Téhéran par la voix de son secrétaire général, Jaap de Hoop Scheffer.

"Les pays membres de l’Otan sont aussi inquiets que vous et moi pouvons l’être à propos de la prolifération nucléaire", a déclaré M. de Hoop Scheffer peu avant le début de la réunion.

Le secrétaire général de l’Otan a expliqué que "l’UE-3 (France, Grande-Bretagne, Allemagne) et les Etats-Unis faisaient ce qu’ils pouvaient pour éviter certains développements en Iran que ni vous, ni moi, ni l’Otan, ne souhaitons voir se produire".

Jeudi, l’Iran est à nouveau resté inflexible dans son refus de suspendre ses activités d’enrichissement d’uranium, alors que le délai fixé par les Nations unies expire vendredi. Téhéran est soupçonné de vouloir, sous couvert d’un programme civil, se doter de la bombe atomique, ce que les dirigeants iraniens démentent.

Les ministres des Affaires étrangères de l’Otan, ainsi que le Haut représentant pour la politique extérieure de l’UE, Javier Solana, devaient aborder dans la soirée le dossier nucléaire iranien au cours d’un "dîner transatlantique".

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, qui doit les rejoindre vendredi, a déclaré pour sa part que la remise au Conseil de sécurité d’un rapport sur le nucléaire iranien n’était pas un "ultimatum" à l’égard de Téhéran.

L’affaire iranienne a complètement éclipsé d’autres dossiers pressants comme le Darfour, province de l’ouest du Soudan déchirée par une guerre civile, ou l’Afghanistan, où l’alliance militaire occidentale prendra cet été en charge la sécurité dans le sud du pays, thétre de violences.

Les ministres avaient consacré leur première session de travail aux préparatifs du sommet des chefs d’Etat de l’Otan à Riga, les 28 et 29 novembre, en lançant le débat sur la prochaine vague d’élargissement.