
Le Guide suprême du régime clérical, Ali Khamenei, a commémoré l’anniversaire de la prise de l’ambassade américaine à Téhéran le 4 novembre 1979 en insistant sur le fait que l’hostilité entre le régime et les États-Unis est « intrinsèque » et ne peut être résolue par la négociation. Lors d’une rare apparition publique le 3 novembre 2025, Khamenei a qualifié la prise d’otages de « jour de victoire et de fierté » et a réitéré que toute coopération future avec Washington ne serait « envisageable que dans un avenir lointain » et seulement si les États-Unis retirent complètement leur présence militaire du Moyen-Orient et cessent de soutenir Israël.
Ces déclarations interviennent alors que d’anciens hauts responsables du régime remettent ouvertement en question la valeur et l’héritage de la prise de l’ambassade, et à un moment où la visibilité de Khamenei a fortement diminué – il n’apparaît désormais principalement que pour rassurer une base politique et sécuritaire ébranlée par des revers stratégiques et des dissensions internes croissantes.
Une rare apparition pour renforcer les lignes idéologiques
Lors de son discours à Téhéran, Khamenei a déclaré à un public d’étudiants triés sur le volet : « Le conflit entre la République islamique et les États-Unis est intrinsèque. »
Il a rejeté les récentes déclarations américaines concernant une éventuelle diplomatie, présentant toutes les propositions comme des exigences déguisées de « capitulation » de l’Iran. Il a déclaré que Donald Trump n’avait fait qu’expliciter ce que les précédents présidents américains auraient soi-disant dissimulé : « Ce président l’a dit ouvertement et a révélé le vrai visage de l’Amérique. »
Khamenei a également défendu la prise d’otages elle-même, affirmant que les étudiants qui avaient pris d’assaut l’ambassade américaine avaient « des raisons et des arguments » et que cet acte révélait la « véritable identité » de la Révolution islamique. Il a insisté sur le fait que cet événement devait rester « dans notre mémoire nationale ».
L’ambassade a été prise d’assaut le 4 novembre 1979 et 52 diplomates et membres du personnel américains ont été retenus en otages pendant 444 jours, ce qui a conduit à la rupture des relations diplomatiques entre l’Iran et les États-Unis, une situation qui perdure encore aujourd’hui.
Tentative d’ancrer la politique actuelle dans le coup d’État de 1953
Khamenei a de nouveau fait remonter les racines de l’hostilité au renversement du Premier ministre iranien de l’époque, le Dr Mohammad Mossadegh, le 19 août 1953, qualifiant cet événement de moment où les Iraniens ont « reconnu la nature arrogante de l’Amérique ».
Cependant, ce récit occulte une contradiction historique fondamentale au sein même de la lignée idéologique du régime. Le fondateur du régime, Ruhollah Khomeini, n’avait aucune affinité pour le gouvernement nationaliste de Mossadegh. Khomeini était aligné sur Abol-Ghasem Kashani, l’une des figures religieuses qui ont soutenu le coup d’État contre Mossadegh. Khomeini lui-même avait exprimé des réserves quant à l’orientation politique de Mossadegh à l’époque.
Les conditions de Khamenei :
Khamenei a déclaré que l’Iran n’examinerait toute demande de coopération des États-Unis que si Washington :
- Met fin à tout soutien à Israël.
- Retire toutes les bases militaires américaines de la région.
- Cesse toute ingérence dans les affaires régionales.
Ces conditions, explicitement fixées pour l’avenir et non « à court terme », équivalent à un rejet catégorique de la diplomatie. Les responsables de Téhéran ont reconnu que les échanges de messages indirects se poursuivent. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a confirmé que « des messages sont échangés par l’intermédiaire d’intermédiaires », tout en niant l’existence de négociations formelles.
Dissidence interne ouverte
Le discours du régime concernant la prise d’assaut de l’ambassade n’est plus uniforme. D’anciens hauts responsables contestent désormais ouvertement la version mythifiée de l’événement. Le 2 novembre, l’ancien vice-président du Parlement, Ali Motahari, a écrit que la prise d’assaut

