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Une réorientation stratégique de la politique de l’UE envers le régime en Iran est impérative – Vidal-Quadras

Une réorientation stratégique de la politique de l'UE envers le régime en Iran est impérative - Vidal-Quadras

Les Gardiens de la révolution (pasdaran) ont dirigé l’invasion secrète de régime iranien dans plusieurs pays du Moyen-Orient depuis plusieurs années. La décision récente de l’administration américaine d’inscrire les pasdaran sur la liste des entités terroristes rend plus que nécessaire l’éviction du régime islamiste de la région, a écrit Alejo Vidal-Quadras, président du Comité international pour la recherche de la justice (ISJ),»

L’ancien vice-président du Parlement européen a expliqué dans un article publié le 8 novembre dans Euro Active :

« La République islamique d’Iran – premier État parrain du terrorisme au monde – a vu le jour depuis l’arrivée au pouvoir de l’Ayatollah Khomeini en 1979. Le terrorisme sous la bannière de l’Islam existait bien avant, mais à travers des groupes dispersés et isolés.

Cela signifiait que le fondamentalisme islamique avait pris le pouvoir dans un pays puissant comme l’Iran, avec de vastes ressources financières et avec une histoire qui a influencé la pensée politique de la région. Pour la première fois, un État doté de toutes les ressources, utilisait le terrorisme comme moyen pour faire avancer ses objectifs sur une base idéologique dogmatique et fanatique.

Les pasdaran – l’armée idéologique créée pour protéger la théocratie au pouvoir et son Guide Suprême – est également la force chargée de réprimer la population en Iran.

A travers une étude approfondie sur les pasdaran, réalisé cette année par notre organisation (ISJ), il s’est avéré que les pasdaran se sont ingérés dans les affaires de 14 pays à prédominance musulmane dans la région.

Au cours de l’été 2016, il y avait près de 70 000 forces alliées iraniennes en Syrie, dont de nombreux mercenaires, y compris des jeunes réfugiés afghans qui ont accepté de se rendre en Syrie pour de courtes périodes, en contrepartie de l’argent ou de l’obtention de cartes d’identité et de statuts en Iran.

Les pasdaran possèdent de nombreux centres en Iran où ils forment des combattants et des milices étrangers. Chaque mois, des centaines de forces iraquiennes, syriennes, yéménites, afghanes et libanaises reçoivent une formation militaire et sont ensuite envoyées pour mener des opérations terroristes et de guerre.

L’ingérence des pasdaran ne se limite pas à la sphère militaire et jouent un rôle déterminant dans la politique étrangère de Téhéran. Dans de nombreux pays de la région, les pasdaran ont effectivement pris le contrôle de la politique étrangère iranienne à travers les ambassades où ils usent de l’immunité diplomatique.

Les pasdaran sont la puissance économique la plus importante en Iran et ont consacré leurs moyens financiers et militaires dans l’ingérence dans d’autres pays. Cela a imposé un très lourd fardeau sur l’économie iranienne.

Au cours des cinq dernières années, Téhéran a dépensé plus de 100 milliards de dollars uniquement pour les opérations des pasdaran en Syrie. L’argent est dépensé pour se procurer des armes et payer les dépenses de l’armée syrienne. Ils dépensent environ 1 milliard de dollars par an pour payer les salaires de leurs forces affiliées.

En Europe, ils ont été impliqués dans des cyber-attaques. Il y a deux semaines, les médias britanniques ont confirmé que la cyber-armée des pasdaran avait attaqué des comptes de courrier électronique de députés britanniques, y compris ceux du Premier ministre Theresa May. L’agence anti-espionnage allemande a rapporté récemment avoir observé des cyber-attaques sophistiquées perpétrées par les pasdaran sur des entreprises et des compagnies allemandes.

Il est très évident que l’ingérence du régime des mollahs dans d’autres pays ne reflète pas sa force. Au contraire, c’est un signe de ses profondes crises sur le plan national et de sa faiblesse à l’étranger. Depuis sa fondation, il s’est appuyé sur deux piliers pour se maintenir au pouvoir : la répression nationale et l’exportation du fondamentalisme et du terrorisme. Malheureusement, la politique Occidentale de complaisance et l’incapacité des pays de la région à résister à ce phénomène, ont permis son expansion.

Dans notre étude, publiée au mois de mars de cette année, nous avions recommandé que les pasdaran soit inscrits sur les listes internationales de terrorisme. Il y a deux semaines, les États-Unis ont finalement inscrit les pasdaran sur leur liste des entités terroristes, ce qui a été très bien accueilli par la population iranienne qui déteste le régime.

En Europe, en raison des énormes intérêts commerciaux de certains grands pays et des relations étroites de l’UE avec le régime des mollahs, les gouvernements européens ne veulent pas contrarier les mollahs et ont pratiquement fermé les yeux sur les violations des droits de l’homme. C’est une attitude très répréhensible moralement et stratégiquement dangereuse.

Puisque que les pasdaran gèrent la majeure partie de l’économie iranienne, les sociétés européennes entretenant des rapports commerciaux avec l’Iran courent un risque sérieux d’être sanctionnées par les États-Unis. Les gouvernements en Europe devraient être avertis des conséquences de leurs relations commerciales avec l’Iran.

Il est nécessaire d’opérer une profonde réorientation stratégique de la politique de l’Union Européenne vis-à-vis du régime des mollahs et de formuler une nouvelle politique basée sur les droits de l’homme, d’évincer les pasdaran et leurs affiliés de la Syrie, de l’Irak, de la Libye et du Yémen et de respecter strictement l’esprit et le texte de l’accord nucléaire.

Le recours à la faiblesse, à l’opportunisme et à la priorisation des intérêts économiques au détriment des principes moraux qui définissent l’UE nous conduira inévitablement à l’échec.

Alejo Vidal-Quadras a été vice-président espagnol du Parlement européen pendant quinze ans (1999 à 2014). Il a été président d’honneur de l’intergroupe des ” Amis d’un l’Iran libre ” au Parlement européen. Un groupe qui a été le centre européen de la campagne en faveur de la démocratie et des droits humaines en Iran. Il a également été professeur de physique nucléaire et atomique à Barcelone. Il dirige actuellement le Comité international pour l’application de la justice (International Committee In Search of Justice – ISJ ) à Bruxelles.