Editorial
The Washington Times Cest avec une transparence extraordinaire, que le président Bush a dit clairement dans une interview publiée ce week-end quil ne se faisait aucune illusion sur lattitude du président Mahmoud Ahmadinejad ou sur ce qui est en jeu dans la crise nucléaire avec lIran.
"Quand il dit vouloir détruire Israël, le monde doit le prendre au sérieux, a dit M. Bush dans une interview avec Bild am Sonntag, un hebdomadaire allemand. Selon une transcription non officielle de linterview de Bild, M. Bush aurait également dit : "cest une menace sérieuse, contre un allié des Etats-Unis et de lAllemagne. Ce que veut dire aussi Ahmadinejad, cest que sil est prêt à détruire un pays, alors il est aussi prêt à en détruire dautres. Cest une menace dont il faut soccuper. »
Linterview fait suite à une rencontre à la Maison Blanche avec la chancellière allemande Angela Merkel, dont le président dit quelle est le partenaire clé dans les efforts internationaux pour mettre un frein aux efforts darmement nucléaire de lIran. Alors que Mme Merkel est une amie des Etats-Unis qui a fait beaucoup pour changer le climat empoisonné des relations avec Washington que lui avait légué Gerhard Schroeder, lAllemagne et lUnion européenne semblent généralement encore paralysées par la peur et lindécision quand il sagit de lIran. Par exemple, le propre ministre de la justice de Mme Merkel, Franz Josef Jung, a été cité par le New York Times mercredi disant quil serait difficile dobtenir un succès diplomatique sans des négociations directes entre les Etats-Unis et lIran.
En termes de progrès concrets vers lélimination du programme darmes nucléaires de lIran, la voie diplomatique a apparemment abouti à peu de chose. Le sous-secrétaire dEtat Nicholas Burns a dit mardi à la presse à Paris (où les Etast-Unis tenaient des discussions préliminaires avec les représentants de la Grande-Bretagne, de la France, de lAllemagne, de la Russie et de la Chine pour trouver un terrain dentente sur la question iranienne) que le Conseil de Sécurité de lONU navait « aucune option » que celle dentreprendre une action contre lIran en vertu du Chapitre 7 une disposition de la Charte de lONU qui rend les résolutions obligatoires selon la loi internationale et peut être un précurseur à des sanctions ou une action militaire. » Les six nations devront reprendre les discussions à New York ce soir.
Cependant, toux ceux qui espèrent quune action significative pour forcer lIran (que ce soit des sanctions ou des actions militaires) sortent rapidement de ces négociations vont être déçus. La Russie et la Chine font tout pour affaiblir ou bloquer des sanctions. Qui plus est, M. Burns a dit que des sanctions en pétrole et en gaz (en dautres termes des sanctions douloureuses qui puissent vraiment gêner la capacité du régime à financer ses recherches sur larmement et le terrorisme) ninterviendront que plus tard, si les négociations échouent. Il a dit que cela pourrait prendre un mois ou deux de négociations et/ou de débat pour produire une résolution du Conseil de Sécurité. Cet emploi du temps offre à M. Ahmadinejad et à son régime plus de temps pour menacer et intimider les autres nations qui pourraient être tentées de soutenir des sanctions.
Effectivement, menacer cest précisément ce que fait lIran. Mardi, par exemple, un commandant supérieur des gardiens de la révolution iranien a laissé entendre que le régime répondrait à une action militaire américaine de la même manière que lavait fait Saddam Hussein il y a quinze ans quand le premier président Bush était entré en guerre pour libérer le Koweït, en attaquant Israël. Hier, M. Ahmadinejad a menacé de se retirer du Traité de Non-Prolifération nucléaire .
Les Européens ne peuvent pas écarter de telles menaces comme de simples bravaches. Comme lécrivait le 28 avril James Hackett, qui suit de près le programme darmement de lIran, le missile Shahab-3 de lIran, avec une portée de 800 miles, peut atteindre toutes les parties dIsraël. Sil est combiné au Shahab-2, la portée du missile sera de plus de 2000 miles, lui permettant de toucher Berlin. LIran possède entre 50 et 100 Shahab et on pense quil en produit un par mois. Cette combinaison de missiles balistiques, darmes nucléaires et didéologie révolutionnaire islamiste est ce qui rend le gouvernement iranien si dangereux.