
Les récents événements en Iran révèlent un régime engagé dans une guerre coordonnée et multi-fronts contre ses propres citoyens, encore sous le choc des 12 jours de conflit. Il ne s’agit pas d’une série d’incidents isolés, mais d’une stratégie délibérée de répression totale, combinant violence physique brutale, menaces idéologiques médiévales et une campagne désespérée visant à couper l’accès du public à l’information. Les actions du régime, des rues de Hamedan aux cellules de la prison de Ghezel Hesar, révèlent un gouvernement qui en est venu à gouverner par la seule terreur.
Brutalité en prison et dans la rue
Le recours à la violence physique par le régime comme outil de politique d’État est à la fois systémique et de plus en plus flagrant. Le 30 juin 2025, des gardes spéciaux de la prison de Ghezel Hesar ont lancé une attaque sauvage contre des prisonniers politiques dans le hall 3 du quartier 1. Les détenus ont été frappés à coups de matraque et de taser, en particulier trois accusés de la très médiatisée affaire Ekbatan : Navid Najjaran, Alireza Barmarzpournak et Amirmohammad Khosh-Eqbal. Les rapports indiquent que l’attaque a été si violente qu’Alireza Barmarzpournak a eu la tête fracturée. Cette agression s’inscrit dans la politique du régime consistant à loger intentionnellement des prisonniers politiques aux côtés de criminels violents, une violation flagrante du droit international visant à briser leur moral.
Cette violence cautionnée par l’État s’étend au-delà des murs des prisons. Le 1er juillet 2025, dans le quartier de Tarik Darreh à Hamedan, les forces de sécurité de l’État ont abattu deux jeunes hommes, Omid Rasouli et Behrouz Fathi, lors d’une course-poursuite. Un troisième individu a été blessé. Ces exécutions extrajudiciaires démontrent que la force meurtrière est une procédure courante pour imposer un contrôle et instiller la peur au sein de la population.
Réduire la pensée et l’information au silence
Cette guerre physique se double d’une guerre idéologique visant à criminaliser la dissidence. Le 1er juillet 2025, Mojtaba Fazel, un religieux proche du régime, a publiquement annoncé le châtiment réservé à ceux qui insultent le Guide suprême du régime, Ali Khamenei. Il a déclaré que la peine était « la mort, la crucifixion et l’amputation des mains et des pieds ». Une menace aussi barbare n’est pas une simple rhétorique ; c’est un message clair : la liberté d’expression sera réprimée par les formes de violence les plus extrêmes.
Alors que le régime cherche à contrôler la pensée des citoyens, il intensifie également ses efforts pour contrôler ce qu’ils voient et disent. Suite à l’annonce de l’interdiction du service internet par satellite Starlink, les prix du matériel sur le marché noir iranien ont grimpé en flèche, atteignant entre 700 et 2 000 dollars. Dans un aveu saisissant, le site d’information public Eghtesad 24 a souligné l’inutilité de cette stratégie, citant les échecs passés du régime en matière de répression technologique. Le média a rappelé l’échec de l’interdiction des magnétoscopes dans les années 1980, l’interdiction non appliquée des antennes paraboliques dans les années 1990, et le filtrage persistant et largement inefficace d’Internet, que les Iraniens contournent grâce aux VPN. « Toutes ces expériences montrent que la technologie est insaisissable », a conclu le média d’État.
Une stratégie de faiblesse
Pris ensemble, les brutalités de Ghezel Hesar, les fusillades meurtrières de Hamadan, les menaces médiévales du clergé et la guerre vaine contre la technologie ne sont pas les actes d’un gouvernement sûr. Ces attaques s’inscrivent dans une stratégie délibérée menée par un régime faible et illégitime, qui craint son propre peuple. Cette attaque sur plusieurs fronts révèle un gouvernement qui a renoncé à toute prétention au consentement populaire et qui s’appuie désormais uniquement sur le terrorisme pour maintenir son emprise au pouvoir.