mercredi, mars 19, 2025
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Qui est Iman Afshari ? Profil du célèbre juge iranien

Qui est Iman Afshari ? Profil du célèbre juge iranien

Qui est le sinistre juge iranien Iman Afshari ?

Iman Afshari est l’un des juges les plus notoire en Iran, connu pour ses décisions cruelles contre les prisonniers politiques, les militants des droits de l’homme et les minorités ethniques et religieuses. En tant que juge président de la 26e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Afshari a joué un rôle central dans le maintien des politiques oppressives du régime iranien, prononçant des condamnations à mort et de longues peines de prison contre ceux qui défient le régime. Ses actions ont conduit à des sanctions de la part de plusieurs gouvernements occidentaux, mais il continue de servir d’instrument de répression étatique en Iran.

Contexte et carrière judiciaire
Iman Afshari est à la tête de la 26e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran depuis au moins 2017. À ce titre, il a présidé des procès largement condamnés pour manque de procédure régulière et d’impartialité. De nombreuses personnes poursuivies par Afshari ont été accusées de fausses accusations telles que moharebeh (guerre contre Dieu), efsad-e-fel-arz (corruption sur Terre) et espionnage, autant de chefs d’accusation fréquemment utilisés par le régime iranien pour faire taire la dissidence.

Les tribunaux révolutionnaires iraniens, y compris la 26e chambre d’Afshari, fonctionnent en dehors des normes d’un système judiciaire équitable. Ces tribunaux refusent systématiquement aux accusés l’accès à un avocat indépendant, organisent des procès à huis clos et s’appuient largement sur des aveux forcés extorqués sous la torture. Le rôle d’Afshari dans ce système judiciaire corrompu a fait de lui l’un des juges les plus redoutés parmi les prisonniers politiques iraniens.

Violations des droits de l’homme et affaires notables
Afshari a joué un rôle déterminant dans une vague de procès à motivation politique, qui ont abouti à des condamnations à mort et à des peines sévères pour des prisonniers d’opinion. Voici quelques-uns des exemples les plus flagrants de ses décisions :

Le juge Iman Afshari a condamné à mort six partisans de l’OMPI – Akbar Daneshvar Kar, Seyed Mohammad Taghavi-Sangdehi, Babak Alipour, Pouya Ghabadi-Biston, Vahid Bani-Amarian et Seyed Abolhassan Montazer – pour des accusations de baghi (rébellion armée). Ils ont également été condamnés à des peines de prison supplémentaires et à l’exil.
Il a également condamné à mort l’activiste kurde Pakhshan Azizi pour des accusations similaires, malgré des contradictions dans l’affaire, notamment des allégations de double appartenance à des groupes opposés. Azizi a enduré des mois d’isolement dans la prison d’Evin, et son appel a été rejeté. Les décisions d’Afshari, qui s’inscrivent dans le cadre de la répression menée par le régime contre la dissidence, ont suscité une condamnation internationale généralisée.

Exécution de quatre prisonniers politiques kurdes (2024) : Afshari a condamné à mort les prisonniers kurdes Pejman Fatahi, Mohsen Mazloum, Hajir Faramarzi et Vafa Azarbar, accusés de collaboration avec l’agence de renseignement israélienne Mossad. Le procès s’est déroulé à huis clos et le verdict s’est appuyé sur des aveux forcés obtenus sous la contrainte.

Exécution d’Habib Asyoud (mai 2023) : Le double ressortissant irano-suédois Asyoud a été condamné à mort pour des activités terroristes présumées. Sa condamnation était fondée sur des aveux extorqués sous la torture et il s’est vu refuser l’accès à une représentation juridique indépendante.

Condamnations à mort de Behrouz Ehsani et Mehdi Hasani (2024) : Ces deux prisonniers politiques ont été condamnés à mort pour avoir prétendument participé à des activités contre le régime. Les chefs d’accusation retenus contre elles comprenaient baghy (rébellion armée) et efsad-e-fel-arz (corruption sur Terre), des accusations vagues fréquemment utilisées pour justifier les exécutions.

Emprisonnement de militants des droits humains et de manifestants
Défenseurs des droits des femmes : En 2019, Afshari a condamné Saba Kord Afshari à 24 ans de prison pour avoir protesté contre les lois iraniennes sur le port obligatoire du hijab. Ses accusations comprenaient « l’incitation à la corruption et à la prostitution » en raison de son mépris public du code vestimentaire. De même, les militantes des droits des femmes Mahvash Sabet et Fariba Kamalabadi ont chacune été condamnées à 10 ans de prison lors d’un procès qui n’a duré qu’une heure.

Répression des minorités religieuses : Afshari a joué un rôle clé dans la persécution des membres de la foi bahaïe et des convertis au christianisme. En février 2024, il a condamné Hakop Gochumyan, un chrétien arménien, à 10 ans de prison pour des activités présumées de prosélytisme. De même, il a condamné Laleh Sa’ati, convertie au christianisme, à deux ans de prison pour ses liens présumés avec des « organisations chrétiennes sionistes ».
Manifestants et militants étudiants : lors du soulèvement de 2022 en Iran, Afshari a prononcé de lourdes peines contre les manifestants.

Sanctions et condamnations internationales
Le bilan d’Iman Afshari en matière de violations des droits de l’homme a suscité une condamnation internationale. Plusieurs pays lui ont imposé des sanctions :

Royaume-Uni (9 décembre 2022) : Sanctionné en vertu du Règlement de 2019 concernant l’Iran (sanctions) (droits de l’homme) (sortie de l’UE) pour de graves violations des droits de l’homme, notamment le refus de procès équitable et la suppression de la liberté d’expression.

Canada, le 7 décembre 2022 : Sanctionné en vertu du Règlement sur les mesures économiques spéciales (Iran) pour son rôle dans la répression systématique.
Appels à des sanctions américaines : Bien que les États-Unis n’aient pas encore sanctionné Afshari, des organisations de défense des droits de l’homme ont exhorté Washington à le faire, soulignant son rôle dans les exécutions de masse et les emprisonnements illégaux.

Un symbole de la répression de la dictature cléricale
Iman Afshari incarne la brutalité du système judiciaire du régime iranien, qui sert d’extension de l’appareil de sécurité du régime plutôt que d’institution judiciaire. Ses décisions reflètent la persécution systémique des dissidents, des minorités et des femmes en Iran. En prononçant de lourdes peines sur la base d’aveux obtenus sous la contrainte et d’accusations motivées par des raisons politiques, il a contribué à maintenir l’emprise du régime sur le pouvoir par la peur et l’intimidation.

Alors que la surveillance internationale s’intensifie, Afshari reste une figure clé de l’appareil de répression du régime iranien.