mercredi, septembre 11, 2024
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Le Sénat de Hambourg met en garde contre l’espionnage iranien et les menaces contre l’OMPI

Le Sénat de Hambourg met en garde contre l’espionnage iranien et les menaces contre l’OMPI

Dans une récente déclaration, le Sénat de Hambourg a sonné l’alarme sur les vastes activités des services de renseignement du régime iranien en Allemagne, soulignant notamment leur concentration contre l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI/MEK) et le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI). Selon le Sénat, le régime « utilise ses services de renseignement comme un outil clé pour assurer le contrôle des dirigeants religieux et politiques ».

« Les activités d’espionnage de l’appareil de renseignement iranien sont principalement coordonnées par le ministère iranien du Renseignement (VEVAK). Le principal objectif du VEVAK dans ses opérations de renseignement à l’étranger est l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI/MEK) et son bras politique, le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) », peut-on lire en partie dans la déclaration.

L’avertissement du Sénat de Hambourg fait écho aux années d’inquiétude des autorités allemandes. En juin, les bureaux de protection de la Constitution des États allemands de Hambourg et de Rhénanie-du-Nord-Westphalie ont publié leurs rapports pour 2023, soulignant une recrudescence des activités d’espionnage et de terrorisme orchestrées par le régime iranien en Allemagne.

En 2020, le Département allemand pour la protection de la Constitution (Bundesamt für Verfassungsschutz, BfV) a signalé que les services de renseignement de Téhéran étaient activement engagés dans l’espionnage et la répression des opposants iraniens, en particulier ceux affiliés à l’OMPI, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Iran. Ces activités se sont poursuivies sans relâche, le VEVAK étant la principale agence derrière ces opérations.

En réponse à ces menaces persistantes, les autorités allemandes ont récemment mené une répression majeure contre les intérêts du régime iranien dans le pays. Le 24 juillet 2024, la police allemande a lancé des raids coordonnés dans plus de 50 localités réparties dans huit États fédéraux, ciblant des entités liées au régime de Téhéran, notamment des mosquées extrémistes comme la mosquée Imam-Ali de Hambourg. Ces raids, qui ont révélé des preuves importantes d’espionnage et de soutien financier à des activités extrémistes, soulignent la menace permanente et omniprésente que représente l’influence iranienne en Allemagne.

Les médias d’État iraniens ont indirectement admis l’implication du régime dans des activités terroristes contre des dissidents à l’étranger, notamment en Europe. Dans un article du journal d’État Setareh Sobh, publié le 10 août, qui visait à plaider contre une action militaire en réponse à l’assassinat du chef du Hamas Ismail Haniyeh, l’auteur a par inadvertance reconnu le rôle du régime dans les assassinats de dissidents iraniens sur le sol européen.

L’article indique : « Shapour Bakhtiar, le dernier Premier ministre iranien avant la révolution, âgé de 86 ans, a été assassiné à Paris par l’agent libanais Anis Nacache après avoir cherché refuge en France après la révolution. Le gouvernement français a arrêté Nacache et l’a emprisonné. Au lieu de lancer une réponse militaire contre l’Iran, la France a choisi la diplomatie plutôt que les missiles et les bombes. »

De même, Abdul Rahman Ghassemlou, le leader du Parti démocratique kurde, a été assassiné en Autriche, l’Iran étant largement tenu pour responsable de l’acte. Pourtant, l’Autriche, comme la France, a poursuivi l’affaire par la voie diplomatique, évitant toute confrontation militaire.

En 1992, Sadiq Sharafkandi, secrétaire général du Parti démocratique kurde, a été assassiné au restaurant « Mikonos » à Berlin. Une fois encore, l’Iran était le principal suspect. Cette fois, les pays européens ont choisi d’isoler l’Iran par la voie diplomatique, en rappelant leurs ambassadeurs plutôt que de s’engager dans une action militaire. Ils auraient pu opter pour une réponse militaire, mais ils ont choisi la voie diplomatique, moins coûteuse. »

Ce passage souligne non seulement l’implication du régime iranien dans ces actes brutaux, mais aussi le fait que Téhéran compte sur l’inaction et la passivité constantes de l’Occident.

En outre, le régime iranien a organisé des procès fictifs contre des membres de l’OMPI et du CNRI, qui visent à ouvrir la voie à une pression accrue sur les pays européens pour expulser ces dissidents. Au cours de l’un de ces procès, un juge a explicitement averti les pays occidentaux que l’accueil de ces figures de l’opposition était « un crime selon les conventions internationales antiterroristes » et a demandé leur extradition.

À la lumière de ces développements, l’Union européenne doit réévaluer son approche à l’égard de Téhéran. L’UE doit adopter une politique plus décisive qui lie toute négociation à des actions concrètes de l’Iran, notamment l’arrêt des exécutions. Les membres de l’UE devraient fermer les ambassades qui servent de façade à l’espionnage et expulser les diplomates impliqués dans des activités terroristes. Sans de telles mesures, l’Europe risque de renforcer encore davantage l’influence dangereuse de Téhéran et de compromettre la sécurité des dissidents politiques ainsi que de ses citoyens à l’intérieur de ses frontières.