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Le dirigeant libanais exige le désarmement du Hezbollah et accuse l’Iran d’avoir porté atteinte à la souveraineté du Liban

Le dirigeant libanais exige le désarmement du Hezbollah et accuse l’Iran d'avoir porté atteinte à la souveraineté du Liban
Le chef du parti Kataeb, Sami Gemayel, prononce un discours lors de la séance de confiance au Parlement libanais – 26 février 2025

Le paysage politique libanais se trouve à nouveau à un tournant critique, alors que les appels au désarmement du Hezbollah se multiplient. Lors d’une interview accordée à LBC le 4 avril 2025, Sami Gemayel, chef du parti Kataeb, a déclaré sans équivoque que la question des armes du Hezbollah n’était « plus d’actualité ». Il a dénoncé la présence continue d’armes échappant au contrôle de l’État, la qualifiant de violation flagrante de la Constitution libanaise, des lois nationales et du principe d’égalité entre les citoyens.

Selon Gemayel, la réconciliation entre les factions libanaises ne doit pas servir de prétexte au maintien des armes illégales du Hezbollah. Il a accusé le régime iranien, ainsi que le Hezbollah, d’entraver délibérément l’unité nationale au Liban depuis des années. « Aujourd’hui, après cinq décennies, nous avons une réelle opportunité de dialoguer et de construire un avenir ensemble », a affirmé Gemayel.

Gemayel a souligné qu’une véritable réconciliation doit être fondée sur la vérité et le respect mutuel entre les diverses communautés du Liban. « Tant que certains croiront pouvoir imposer leur volonté par la force des armes, nous ne parviendrons jamais à un consensus national », a-t-il déclaré.

Par ailleurs, Morgan Ortagus, envoyé spécial adjoint des États-Unis pour les affaires du Moyen-Orient, est arrivé à Beyrouth pour s’entretenir avec des responsables libanais, dont le président Michel Aoun. Selon les médias libanais, les discussions ont porté sur la situation au sud et à l’est du Liban, les réformes économiques, les mesures anti-corruption et, notamment, le désarmement du Hezbollah. Cette visite fait suite à la précédente déclaration d’Ortagus, le 8 février 2025, selon laquelle le Hezbollah devait être exclu du futur gouvernement libanais, qualifiant de révolue l’ère de « terrorisme ».

Par ailleurs, les deux principaux sénateurs de la commission des relations étrangères du Sénat américain, Jim Risch (Républicain-Idaho) et Jeanne Shaheen (Démocrate-New Hampshire), ont averti que l’aide militaire américaine à Beyrouth pourrait être réévaluée si l’armée libanaise ne relevait pas les « défis sécuritaires dans le sud ». Dans une déclaration citée par Al-Arabiya, les sénateurs ont déclaré : « Les États-Unis doivent être prêts à renforcer leur aide à l’armée libanaise afin de soutenir la mise en œuvre rapide des obligations du cessez-le-feu. Cependant, toute hésitation de l’armée libanaise à relever les défis sécuritaires dans le sud serait profondément préoccupante et obligerait les États-Unis à réévaluer leur approche. » Ils ont également souligné l’importance de couper les réseaux financiers du Hezbollah et de donner à l’armée libanaise les moyens d’agir comme « garant légitime de la sécurité du peuple libanais ».

Les propos de Gemayel ont fait écho à ces préoccupations, affirmant que la présence continue des armes du Hezbollah porte atteinte à la souveraineté nationale et compromet la capacité du Liban à rechercher la paix et la stabilité. Il a soutenu que les armes du Hezbollah, soutenues par Téhéran, constituent un outil de coercition qui perpétue les divisions du Liban.

Alors que le Liban est confronté à de graves crises économiques et politiques, la question des armes du Hezbollah demeure un obstacle majeur à la stabilité. Les États-Unis conditionnant désormais leur aide financière à des progrès tangibles en matière de désarmement, la pression s’accentue sur les responsables libanais pour qu’ils s’attaquent à l’influence du Hezbollah et de ses soutiens iraniens.