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L’avion de Téhéran cloué au sol en Argentine dévoile son sinistre programme pour l’Amérique latine

L'avion de Téhéran cloué au sol en Argentine dévoile son sinistre programme pour l'Amérique latine
Quelques jours après que l’Argentine a cloué au sol un avion iranien et saisi les passeports des membres de son équipage, les autorités paraguayennes ont annoncé que le pilote était un membre de la force Qods affiliée aux Gardiens de la Révolution (pasdaran). Cette information a, une fois de plus, souligné la présence inquiétante de Téhéran en Amérique latine.

Alors que Téhéran aime se projeter comme un pilier anti-américain dans le nouvel ordre mondial unipolaire, gagner de l’influence et renforcer son ancrage dans les Amériques est plus qu’une simple manœuvre politique.

L’individu, identifié comme Gholamreza Ghasemi, serait un membre de la force Qods extraterritoriale et un parent de l’actuel ministre iranien de l’Intérieur, Ahmad Vahidi, recherché par Interpol pour son rôle dans l’attentat à la bombe de l’AMIA en 1994.

Jusqu’à présent, les autorités argentines ont refusé d’aborder cette question, ce qui suscite des inquiétudes quant à l’impunité dont jouit le régime des mollahs pour le terrorisme et d’autres activités malveillantes en Amérique latine.

Le 8 juin, les autorités argentines ont forcé un vol de Mahan Air à atterrir à Buenos Aires. Les autorités ont saisi cet avion cargo 747. Selon Reuters, cet avion cargo Emtrasur a été « vendu au Venezuela par la compagnie iranienne Mahan Air il y a un an, selon la compagnie iranienne. »

Alors que le gouvernement argentin n’a pas officiellement confirmé la saisie, Téhéran a rapidement reconnu l’incident, mais a tenté de s’en distancier.

Lundi, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Saeed Khatibzadeh, a affirmé que l’avion immobilisé au sol opérait pour la division cargo de la compagnie nationale vénézuélienne Conviasa et n’appartenait pas à la compagnie iranienne Mahan Airlines. Il a toutefois reconnu que certains membres d’équipage étaient iraniens.

Mahan Air appartient aux pasdaran. Les États-Unis ont sanctionné la compagnie aérienne en 2011 pour son rôle dans la propagation du terrorisme et du chaos à travers le monde et pour avoir « fourni un soutien financier, matériel et technologique aux pasdaran. »

Selon une étude approfondie de la Résistance iranienne en 2011, « les personnages clés de cette compagnie font partie des officiers supérieurs des Gardiens de la révolution et plus précisément des commandants de la force Qods. »

« En plus d’assurer le transport de passagers, les compagnies aériennes iraniennes jouent un rôle important dans l’ingérence de l’Iran dans les pays de la région. L’utilisation du terme « privé » pour ces compagnies est essentiellement une couverture pour donner au régime iranien le droit de les utiliser à ses propres fins, y compris le transfert d’équipement, de soutien logistique, de personnel, etc.« , ajoute le rapport.

Avoir un membre de la force Qods comme pilote d’un vol de Mahan Air n’est pas nouveau. En juin 2020, Amir Assadolahi, un autre soi-disant « pilote« , a reconnu avoir transféré Qassem Soleimani, le commandant éliminé de la force Qods affiliée aux pasdaran, avec « sept tonnes » de « cargaison interdite », c’est-à-dire des armes, ainsi que 200 passagers à bord vers la Syrie en juin 2013. Il s’est fièrement déclaré membre des pasdaran et disciple de Soleimani.

« Alors que nous survolions Bagdad, les forces américaines nous ont forcés à atterrir à l’aéroport de Bagdad. Pendant les inspections irakiennes et américaines, j’ai demandé à Haji Qassem de porter l’uniforme de notre ingénieur de vol [pour que personne ne le reconnaisse]. Ils étaient à sa recherche », a-t-il déclaré, cité par l’agence de presse semi-officielle Young Journalists Club. « Lorsque les Américains ne l’ont pas trouvé et sont partis, les Irakiens ont demandé à vérifier notre cargaison. C’était un moment très difficile. Nous sommes allés voir la cargaison ; j’ai ouvert mon portefeuille et montré les dollars à l’inspecteur irakien ; il m’a fait un clin d’œil, a pris les dollars et est parti. »

La menace de l’Iran en Amérique du Sud doit être prise au sérieux. Comme le régime de Téhéran est davantage confronté à des crises intérieures, il a tendance à les exporter à l’extérieur, et l’Amérique latine est une destination parfaite. Ces dernières années, l’Amérique latine est devenue la « zone d’opération » du régime.

L’explosion mortelle d’une voiture en 1994 devant l’Association mutuelle israélite argentine (AMIA) ne s’est pas produite du jour au lendemain. Le régime a ouvert la voie en envoyant son agent, Mohsen Rabbani, à Buenos Aires le 27 août 1983, près de onze ans avant l’attentat de l’AMIA.

Selon un rapport exclusif de la Résistance iranienne de février 2022, « en tant que chef de la mosquée at-Tauhid, Rabbani a commencé à rechercher des cibles potentielles pour des attaques terroristes soutenues par l’Iran. Lors d’un témoignage ultérieur, trois des étudiants de Rabbani à la mosquée at-Tauhid ont fait remarquer qu’il leur avait dit en 1990 d' »exporter la révolution » et que « nous sommes tous du Hezbollah ».

Ce plan a finalement abouti à l’attentat meurtrier de 1994, qui a fait 85 morts.

Malheureusement, les autorités argentines ont décidé de balayer les preuves de cette attaque terroriste sous le tapis, principalement en évitant tout conflit avec Téhéran concernant l’assassinat du Dr Alberto Nisman, le procureur des attentats de l’AMIA, qui, selon le Wall Street Journal, « avait enquêté sur une prétendue dissimulation par l’Argentine du rôle de l’Iran dans l’attentat de l’AMIA. »

L’immobilisation au sol de l’avion du régime transportant ses terroristes et le fait de les tenir pour responsables offrent à l’Argentine l’occasion d’envoyer un message clair de résilience à Téhéran. Toute « considération politique » et toute soumission à la politique de chantage du régime enhardiront le plus grand État parrain du terrorisme et, à terme, des innocents devront payer de leur vie et de leur trésor.