mercredi, décembre 11, 2024
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Iran : sur les déclarations récentes de Khamenei

Récemment, Ali Khamenei, le guide suprême des mollahs, a mis en garde les factions contre les récents conflits internes et les menaces proférées contre Hassan Rohani, le président du régime. Que signifient les avertissements de Khamenei, en tant que plus haute autorité du régime ?

Après huit mois d’absence et de mise en quarantaine, Khamenei a rencontré samedi le groupe de travail national sur le Covid-19 en Iran. Celui qui n’a pas dépensé un seul dollar de son empire financier pour aider la population au milieu de la pandémie, avait d’autre soucis en tête.

Khamenei a appelé les députés au parlement des mollahs de cesser d’appeler à la destitution de Rohani ou de l’insulter. « Pour lui permettre, dans la délicate dernière année du gouvernement, de pouvoir gérer la situation et les problèmes du pays ». En d’autres termes, il a averti les responsables de ne pas élargir la fracture au sommet de l’Etat, ce qui pourrait conduire à des troubles et mettre en danger le pouvoir.

Le nombre croissant de morts dû à COVID-19 a ajouté à l’agitation de la société. Après un mois d’inaction et de réouverture de l’économie, des écoles et de la tenue de rassemblements, la population est désormais conscients de la politique criminelle du régime consistant à utiliser ce virus mortel et ses nombreuses victimes comme obstacle à des manifestations.

Khamenei a refusé de promettre de l’aide au peuple. Tout en ayant un empire financier avec au moins 90 milliards de dollars d’actifs, Khamenei a attribué aux «philanthropes» la responsabilité d’aider la population. « Dans ce cas, les gens se retrouvent au chômage et n’ont pas d’assurance-chômage… les philanthropes peuvent les aider.»

Bien que la réunion de samedi se soit déroulée sous le prétexte du «groupe de travail contre le Covid-19», mais un coup d’œil à ses participants montre qu’il s’agissait d’une réunion du anti-soulèvement du régime.

Certains des participants à cette réunion étaient: le général de brigade des gardiens de la révolution (CGRI) Mohammad Bagheri, chef d’état-major des forces armées du régime; Amir Hatami, ministre de la Défense; Hossein Ashtari, chef des forces de sécurité de l’État; Mahmoud Alavi, ministre du renseignement et de la sécurité; et Mohammad Jafar Montazeri, procureur général du régime.

En quelques jours à peine, les forces de sécurité du régime ont tué deux jeunes hommes dans la rue. Mehrdad Sepeheri, 30 ans, a été aspergé de poivre et étouffé à Mashhad, dans le nord-est de l’Iran, le 18 octobre. Les forces de police ont tiré et tué Mohsen Minbashi, un homme de 37 ans, le 25 octobre, de nouveau en nord-est de l’Iran. Aussi, sous prétexte de combattre des «voyous», les mollahs ont intensifié les arrestations de jeunes.

Le régime a tenté d’intimider la population. Pourtant, les réactions des gens et la situation actuelle de la société iranienne ont forcé les responsables du régime à cesser ces actions. Par exemple, Mojtaba Zareh, procureur militaire de la province du Khorasan du Nord, a déclaré que le département médico-légal et la justice enquêtaient sur le meurtre de Mohsen Minbashi.

Deux facteurs ont inquiété Khamenei et son régime. Le premier facteur est la colère croissantes la population face au rôle du régime dans la propagation du virus à travers l’Iran et l’envoi de personnes dans le champ de mines COVID-19, ce qui a ajouté à l’agitation de la société.
Le deuxième facteur est la crise associée à la pauvreté et à la pression économique qu’ils subissent. Plus important encore, le régime a refusé d’aider la population pendant la pandémie.

Khamenei s’est présenté personnellement pour faire face aux crises du régime. Mais ses propos ont mis à jour l’impasse de son régime. Il ne pouvait ni étouffer entièrement les luttes intestines de son régime ni proposer une solution spécifique pour le COVID-19 et les crises économiques.

Les luttes intestines croissantes au sommet du pouvoir sont dues aux crises dans lesquelles le régime est englouti. En d’autres termes, bien que tragiquement, les mollahs se soient servis du coronavirus et de ses victimes pour empêcher les grandes manifestations en Iran de se reproduire, la situation est hors du contrôle pour les autorités.

En un mot, la situation actuelle montre que les mollahs ne sont plus en mesure d’utiliser la pandémie de coronavirus, et la vague qui reviendra inéluctablement risque de les emporter pour toujours.