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Iran : Les saisies d’armes et le procès soulignent la nécessité de combattre le terrorisme iranien à sa source

Le 9 février 2020, les autorités américaines ont saisi trois missiles sol-air de type "358" (ci-dessus) et 150 missiles guidés antichars "Dehlavieh"
Le 9 février 2020, les autorités américaines ont saisi trois missiles sol-air de type « 358 » (ci-dessus) et 150 missiles guidés antichars « Dehlavieh ».

Le Département américain de la Justice a révélé que deux importantes caches d’armes iraniennes avaient été saisies fin 2019 et début 2020 alors qu’elles étaient en route vers le Yémen via la mer d’Arabie. Leur contenu comprend 171 missiles sol-air et huit missiles antichars et constitue collectivement la plus grande confiscation légale d’armes iraniennes à ce jour. Plus d’un million de barils de pétrole iranien ont également été saisis au cours de la même période, et il a été déterminé qu’ils étaient destinés au Venezuela.

Dans la plainte qui a conduit à la confiscation de ce pétrole, le Département américain de la Justice a noté que sa vente aurait profité au Corps des gardiens de la révolution islamique, une entité désignée comme organisation terroriste étrangère. Après avoir été confisqué et revendu, le produit de la vente de ce pétrole aurait été ajouté à un fonds qui sert à dédommager les victimes du terrorisme, y compris le terrorisme d’État du régime iranien.

La liste des victimes de cette catégorie est longue, en raison d’incidents tels que l’attentat à la bombe de 1983 contre la caserne des Marines américains au Liban et l’attentat à la bombe de 1996 contre les tours Khobar en Arabie saoudite. Elle s’est allongée en 2020 lorsqu’un juge fédéral américain de New York a tenu l’Iran pour responsable des dommages liés à l’attaque terroriste du 11 septembre 2001, pour avoir hébergé des agents d’Al-Qaïda et leur avoir fourni « une formation et un soutien essentiels ». Mais la liste a bien failli s’allonger encore en 2018 en raison d’un tout nouveau complot terroriste, plus précisément un complot qui aurait coûté la vie à des législateurs du monde entier, sans parler d’un grand nombre d’expatriés iraniens et de militants pro-démocratie.

Le complot en question visait un rassemblement international organisé près de Paris par le Conseil national de la Résistance iranienne. Trois agents iraniens, sous le commandement d’un diplomate de haut rang nommé Assadollah Assadi, ont tenté d’infiltrer l’événement avec 500 grammes de TATP, un explosif puissant qu’Assadi avait personnellement transporté d’Iran en Europe. Heureusement, l’engin a été identifié puis désamorcé en toute sécurité par les autorités belges, même si un agent se trouvant à l’extérieur de la zone sécurisée a néanmoins été légèrement blessé. Ce fait témoigne de la puissance destructrice des explosifs, qui, selon les experts, auraient tué des centaines, voire des milliers de personnes parmi les quelque 100 000 personnes présentes à la manifestation « Iran Libre ».

Les témoignages concernant le nombre potentiel de victimes ont contribué à obtenir la peine maximale de 20 ans pour le cerveau du complot lors de la conclusion de son procès à Anvers au début de cette année. Ses co-conspirateurs ont été condamnés à des peines comprises entre 15 et 18 ans, et ont été déchus de la citoyenneté belge. Mais bien qu’Assadi ait refusé de faire appel après avoir construit sa défense uniquement autour de l’affirmation de l’immunité diplomatique, les trois autres accusés cherchent actuellement à obtenir une réduction de leur peine.

La révélation par le DOJ de la contrebande d’armes iraniennes est parvenue aux médias internationaux deux jours seulement avant que le tribunal belge ne doive entendre les experts en bombe sur l’impact de la bombe utilisée dans le complot. Coïncidence ou non, la nouvelle de cette contrebande souligne la gravité et la persistance de la menace terroriste iranienne, et met donc en évidence la nécessité de mesures fortes pour y faire face. L’engagement à punir les agents terroristes connus est l’une de ces mesures, et l’entrave au soutien logistique apporté par les pasdaran aux groupes terroristes sur terre et en mer en est une autre. Mais aucune de ces mesures n’est suffisante en soi, car elles ne s’attaquent pas à la racine du problème.

Les ordres d’attaquer le rassemblement provenaient de hauts responsables du régime des mollahs. C’est ce qu’ont affirmé les procureurs belges, dans des déclarations qui semblaient faire allusion à la nécessité de rendre des comptes au-delà du procès en cours. Le CNRI a spécifiquement identifié le guide suprême du régime, Ali Khamenei, et le président de l’époque, Hassan Rohani, comme des personnalités jouant un rôle important au sein du Conseil suprême de sécurité nationale, une entité qui supervise toutes les activités étrangères de l’Iran, y compris les opérations terroristes.

Depuis la condamnation d’Assadi, le CNRI a vivement critiqué les décideurs occidentaux pour avoir apparemment traité le complot terroriste de 2018 comme une question réglée. Le CNRI a averti à juste titre que tant que cette attitude persistera, le régime des mollahs sera enhardi à ordonner d’autres attaques de ce type, qui pourraient s’appuyer sur un réseau d’agents développés par Assadi et pas encore déracinés à travers l’Europe.

La confiscation d’armes de l’année dernière doit être célébrée. Mais il était exagéré de la part d’un avocat du Département américain de la Justice de la qualifier de « coup retentissant porté au gouvernement iranien et aux réseaux criminels qui soutiennent le Corps des gardiens de la révolution islamique ». Pour porter un tel coup, les responsables politiques occidentaux devront en fin de compte viser la tête et utiliser tous les outils disponibles pour faire pression sur les dirigeants criminels de Téhéran pour qu’ils soutiennent le terrorisme.