Le régime iranien est aux prises avec une confluence sans précédent de cerises interne, d’effondrement économique et de défaites régionales et les initiés du régime s’inquiètent.
Perte d’influence régionale
Hossein Marashi, secrétaire général du parti Kargozaran, a souligné la diminution de l’influence régionale du régime dans un aveu surprenant : « Nous n’avons plus le Liban, la Syrie ou l’Irak. Même les Houthis subissent une pression énorme, et je ne pense pas que nous puissions encore compter sur eux. » Comparant l’état actuel du régime à sa position affaiblie après la chute de Faw en 1987, Marashi a mis en garde contre une nouvelle phase de vulnérabilité.
En 1987, le nom de Faw fait référence à la reconquête de la péninsule de Faw par l’Irak pendant la guerre Iran-Irak. Cet événement a marqué un tournant, inversant les acquis du régime iranien et portant un coup à ses ambitions stratégiques.
De même, Mahmoud Rajabi, membre de la Société des professeurs de séminaire de Qom, a exprimé de graves inquiétudes quant à la perte de la Syrie : « Si notre puissance militaire diminue, l’effondrement du régime, similaire à celui de la Syrie, s’ensuivra. » Il a critiqué ceux qui prônent la désescalade, affirmant que « ceux qui parlent d’un monde sans missiles sont soit des agents étrangers, soit des idiots ignorants trompés par l’ennemi. »
Effondrement économique et social
Sur le plan économique, Mohammad-Kazem Anbarlouee, un membre du régime, a déploré : « Le pays est en proie à des pénuries d’énergie, à une inflation galopante, au chômage et à une mauvaise gestion. Le système économique est gangrené par la corruption et l’inefficacité. » Il a imputé la crise actuelle à la fois à l’incompétence interne et aux adversaires extérieurs. Son évaluation souligne le décalage entre les affirmations du régime sur l’abondance des ressources et son incapacité à répondre aux besoins fondamentaux de sa population.
Ajoutant à ce sombre tableau, l’analyste du régime Mohammad-Ali Janatkhah a reconnu le désespoir généralisé de la population : « De nombreuses personnes n’ont pas la motivation de rentrer chez elles le soir. Chaque personne est devenue une bombe à retardement, prête à exploser à tout moment. » Il a également critiqué les deux factions qui se disent « réformistes » et « principistes » : « Aucun des deux camps n’offre de solution ; la partie est terminée pour eux. »
Fissures au sein de l’appareil de sécurité
Des inquiétudes concernant le déclin du moral au sein des forces de sécurité du régime ont également fait surface. Dans un discours, le commandant des forces de sécurité de l’État Ahmad-Reza Radan a tenté de rallier des soutiens : « Les soldats du Guide suprême s’engagent à affronter les perturbateurs de manière décisive et à créer un environnement sûr. » Cependant, son insistance sur l’unité et les menaces extérieures trahit l’inquiétude croissante du régime face aux dissensions internes. La récente mise en place de deux exercices militaires majeurs « visant à garantir la sécurité » souligne encore davantage ce malaise.
Parallèlement, un éditorial du journal d’État Kayhan mettait en garde contre « l’infiltration ennemie au sein des institutions politiques, culturelles et économiques ». L’article exhortait le ministère du Renseignement et l’organisation du renseignement du CGRI à intensifier la surveillance des responsables gouvernementaux, signalant la méfiance croissante du régime, même au sein de ses rangs.
Un régime en sursis
La peur du régime est aggravée par le sentiment public. Janatkhah a résumé succinctement l’état d’esprit : « Tout le monde attend que quelque chose se produise. Ils ne savent pas quoi, mais ils attendent une étincelle pour agir. » Cette anticipation généralisée du changement, associée aux protestations en cours et au désespoir économique, pose un défi important à la survie du régime.
Avec son influence régionale en déclin, son économie en chute libre et son appareil de sécurité sous tension, le régime iranien se trouve à son point le plus faible depuis des décennies. Ces aveux de membres du régime et de ses fidèles révèlent un État profondément conscient de ses vulnérabilités mais incapable d’inverser sa trajectoire.
Comme l’a dit Janatkhah, « les erreurs historiques que nous avons répétées nous ont coûté cher. L’issue n’est pas claire, mais le système est en train de s’effondrer ».