Par Hussein Shobokshi
Asharq Alawsat, (quotidien arabe) à 16 janvier Lampleur de lintervention iranienne dans les affaires internes de lIrak nest plus un secret et il est de notoriété publique que les bureaux diplomatiques iraniens actuellement en Irak sont affiliés aux Gardiens de la Révolution dIran, corps militaire de la révolution iranienne. Comme si lIrak navait pas suffisamment de difficultés entre les mains de loccupation américaine et la naïveté du gouvernement irakien, il souffre également de linterférence sectaire et politisée de lIran dans le pays qui vient ajouter à ses blessures bains de sang et agonie.
Cette ingérence se manifeste sous diverses formes, de la présence de certaines personnes à des positions élevées, à ladoption de politiques fondamentales et influentes. Par le passé, un certain nombre de personnalités, considérées comme des membres du parti irakien Dawa, ont bénéficié du soutien et de la protection des autorités iraniennes sous le règne de Saddam Hussein. Parmi les plus éminentes de ces personnes, on peut citer Abdul Aziz al Hakim, Nuri al Maliki et Ibrahim al Jaafari.
Néanmoins, les surprises iraniennes en Irak continuent les unes après les autres. Récemment, Sadeq al Musawi, haut responsable des medias au gouvernement irakien, a reconnu que son vrai nom était Tariq Hisham Matar et quil avait demandé la nationalité irakienne en 2004. Par ailleurs, si lon en croit certaines rumeurs, il y aurait un autre dirigeant politique actuellement au gouvernement irakien, dont le nom réel est Karim Shahburi ; de plus, un des hauts responsables présents à lexécution de Saddam Hussein se nommait Ali Yazdi.
La politique dintervention en Irak en particulier, mais aussi dans plusieurs autres pays de la région en général, profite du statut actuel de lIran obtenu grâce aux revenus croissants du pétrole. Cependant, son prix est en baisse constante et le désastre économique imminent ne se limite pas à ce seul facteur. Un certain nombre déléments essentiels et importants vont jouer un rôle central dans le futur économique de lIran. Le plus important de ces éléments est la diminution brusque des taux de production de pétrole, la majorité de la production provenant de puits de pétrole en service depuis plus de cinquante ans. Les principaux puits verront leur exploitation réduite de 13% par an ; par ailleurs, lIran na su développer son infrastructure dans le secteur pétrolier et ce qui a été investi dans le pays est insignifiant en comparaison de ce qui est nécessaire. Cest ainsi que la pression augmente sur les dirigeants politiques iraniens ainsi que sur ceux qui exportent leur idéologie et qui ressentent le besoin de renforcer leur présence dans des régions dinfluence.
Les nouvelles opportunités économiques, qui permettent à lIran de jouir de plus dinfluence et dasseoir son autorité face à ses alliés, sont devenues limitées et dépendantes du prix du pétrole. LIran a un projet dans la région. Son principal plan est de transformer le Moyen Orient en un endroit où son projet idéologique et culturel puisse se développer, que ce soit avec un gouvernement irakien complètement soumis à lIran, sa principale référence religieuse, ou avec des organisations actives dans dautres parties du monde qui jouent le rôle de « partenaires dissidents » afin de renforcer linfluence de Téhéran dans leur zone.
Les images et les informations qui nous arrivent les unes après les autres viennent souligner la magnitude des ambitions iraniennes dans la région, lampleur du soutien à la résistance et lavancée du programme nucléaire. Cependant, les signes distincts que lon ne peut ignorer sont les séditions
en Palestine et au Liban, le sectarisme en Irak, lingérence au Bahreïn et au Soudan et loccupation aux Emirats Arabes Unis.