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Selon les service secrets, l’Iran tente d’assembler un missile nucléaire

Selon les service secrets, l’Iran tente d’assembler un missile nucléaire  The Guardian, 4 janvier – Par Ian Cobain et Ian Trayno – Le gouvernement iranien a parcouru avec succès l’Europe à la recherche du matériel sophistiqué dont il a besoin pour mettre au point une bombe nucléaire, selon la dernière évaluation du programme d’armement du pays qui a été faite par les services de renseignement occidentaux.

Des scientifiques de Téhéran veulent également acheter des pièces pour un missile balistique capable d’atteindre l’Europe, par le biais « de demandes d’importations et d’acquisitions… qui sont enregistrées presque chaque jour », a conclu le rapport consulté par le Guardian
L’avertissement est apparu au moment où l’Iran a fait monté la barre hier dans la discussion qui l’oppose aux Etats-Unis et à l’Union Européenne en informant l’Agence internationale de l’énergie atomique qu’elle avait l’intention de reprendre les recherches sur le combustible nucléaire la semaine prochaine. Téhéran a refusé d’exclure un retour aux essais d’enrichissement d’uranium, clef du développement d’un armement nucléaire.
Daté du 1er juillet 2005, le document d’évaluation de 55 pages, repose sur des informations recueillies par les agences de renseignements britannique, française, allemande et belge. Il a servi à informer les ministres des gouvernements européens et prévenir les patrons d’industries de pointes de la nécessité d’être vigilants lors des exportations d’équipement et d’expertise vers les Etats dits voyous.
Ce rapport conclut que la Syrie et le Pakistan ont également acheté la technologie et les produits chimiques nécessaires au développement d’un programme de fabrication de fusées et d’enrichissement d’uranium. Ce rapport souligne le rôle joué par la Russie dans la course aux armements au Moyen Orient, et se penche sur le rôle joué par des dizaines de sociétés écrans chinoises dans le programme d’armement nucléaire en Corée du Nord.
Mais c’est l’estimation détaillée du programme d’achat nucléaire iranien qui alarmera le plus les dirigeants européens. Ces derniers ont longtemps refusé de croire aux assurances répétées de Téhéran comme quoi il n’est pas intéressé par le développement d’armes nucléaires et qu’il essaye seulement de développer l’énergie nucléaire pour produire de l’électricité. Les gouvernements occidentaux et d’ailleurs ont aussi été inquiétés par les récents propos tenus par le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, disant que le déni de l’Holocauste est un « débat scientifique » et que l’Etat d’Israël devrait être « rayé de la carte ».
Le fait que ce rapport de renseignement soit rendu publique peut être le signe d’une irritation grandissante provoquée par le refus de l’Iran de se plier aux exigences occidentales. Ces demandes portent sur l’abandon par Téhéran de son programme de production de carburant nucléaire afin d’alimenter un réacteur nucléaire de fabrication russe qui doit commencer sa production cette année.
Le rapport estimatif déclare que l’Iran développe un large réseau de compagnies, de corps officiels, d’instituts académiques et d’intermédiaires, tous de premier plan, dont le but est d’obtenir – en Europe occidentale et dans l’ancienne Union Soviétique – l’expertise, la formation et les équipements nécessaires  pour mener à bien un programme nucléaire, le développement de missiles et d’un arsenal d’armes chimiques et biologiques. 
« En plus de ces marchandises sensibles, l’Iran poursuit une recherche intensive sur la technologie et le savoir-faire en vue d’applications militaires de toutes sortes », dit le rapport.
Le document énumère un grand nombre de sociétés et d’institutions iraniennes impliquées dans la course aux armements. Il décrit également avec précision la détermination grandissante de Téhéran pour fabriquer un missile balistique capable de transporter des ogives à une très longue distance au delà de ses frontières.
Le rapport note que l’Iran ambitionne de développer un programme spatial, mais qu’il se concentre actuellement sur l’amélioration et l’extension de la portée de son missile Shahab –3, qui a une portée de 1207 km – capable de frapper Israël. 
Le rapport dit des scientifiques iraniens qu’ils construisent à l’heure actuelle des tunnels de vent pour les aider dans la conception des missiles, qu’ils développent une technologie de navigation, et qu’ils acquièrent une technologie de métrage et de calibrage, des simulateurs de mouvement et des machines à rayon x conçues pour analyser les composants d’une rocket. La prochaine génération du Shahab («étoile filante » en persan) devrait être capable d’atteindre l’Autriche et l’Italie.