De Aaron Klein
The New York Sun, Jérusalem Téhéran se sert de la confrontation entre le Hezbollah et lEtat juif pour tester sa capacité de combat et observer les tactiques militaires israéliennes, a affirmé hier le leader druze libanais,Walid Jumblatt.
M. Jumblatt a affirmé quil craignait que la Syrie tire avantage de la crise grandissante au Liban pour réaffirmer son influence dans le pays et convaincre la communauté internationale que la domination du Liban par la Syrie est cruciale à la stabilité au Moyen-Orient.
Il a prévenu que Damas pourrait initier une vague de terreur au Liban à la suite de la campagne militaire dIsraël visant à déstabiliser un peu plus le pays, probablement en assassinant le Premier ministre libanais.
« LIran apporte [au Liban] ses armes les plus sophistiquées. Les Iraniens expérimentent en fait différentes sortes de missiles au Liban en les tirant sur les Israéliens. LIran se sert de ces violences pour tester les capacités [dIsraël] », a affirmé M. Jumblatt, chef du parti Socialiste Progressif du Liban généralement considéré comme lhomme politique libanais anti-syrien le plus influent.
Les leaders internationaux accusent lIran de fournir au Hezbollah des milliers de roquettes, que le groupe terroriste a lancé ces trois dernières semaines contre des zones densément peuplées situées dans le nord dIsraël. Le Hezbollah a utilisé des missiles Katyusha qui, selon les dirigeants israéliens, ont été perfectionnés par lIran. Le Hezbollah détient également des missiles Zalzel, qui ont une portée denviron 200 kilomètres, plaçant Tel Aviv à portée de tir.
Plus tôt dans le mois, un missile de croisière iranien Silkworm C-802 anti-navire à guidage radar a frappé un vaisseau de guerre israélien, tuant quatre soldats. Cest la première fois que ce missile a été utilisé dans la guerre contre Israël. Ici, les hauts officiers militaires affirment que le système radar du navire israélien nétait pas calibré pour détecter le Silkworm, qui est équipé dun système anti-repérage sophistiqué.
M. Jumblatt a affirmé quil craignait que la Syrie tente de regagner le contrôle du Liban suite à la campagne militaire dIsraël. « La Syrie va certainement essayer de dire au monde regardez, observez la situation depuis que nous avons quitté le Liban, la Révolution du cèdre et les forces libanaises qui ont expulsé notre armée avec le soutien du peuple, ces forces ne sont pas capables de diriger le Liban. Lorsque nous avions le contrôle, le Liban était un endroit sûr. Plus maintenant. Nous devons y revenir », a-t-il dit.
« Je ne serais pas surpris sils tentaient même dobtenir un accord en persuadant les Américains que linfluence syrienne au Liban allait stabiliser la région », a affirmé M. Jumblatt.
La Syrie avait à lorigine envoyé des forces au Liban en 1976 pendant la guerre civile libanaise. Elle a occupé le pays militairement jusquen 2005, lorsque ses troupes se sont retirées dans un contexte de pression internationale intense à la suite du meurtre de lancien Premier ministre libanais Rafik Hariri, dont Damas est généralement accusé.
Des centaines de milliers de Libanais, menés par M. Jumblatt et dautres hommes politiques anti-syriens, ont organisé des manifestations en février 2005 connues sous le nom de « Révolution du cèdre » afin de demander leur liberté à Damas.
« Je ne serais pas surpris si les Syriens tentaient de renverser notre gouvernement et dassassiner [le Premier ministre] Siniora », M. Jumblatt a affirmé. « [Le Président] Assad a fait des commentaires le mois dernier à propos de linfiltration dal Qaïda au Liban. Désormais Assad peut envoyer dans notre pays les mêmes extrémistes quil a envoyés en Irak pour se faire exploser et causer des ravages et faire porter le chapeau à al Qaïda. Personne ne peut len empêcher. »
Lorsquon lui a demandé sil craignait une nouvelle occupation militaire totale du Liban par la Syrie, M. Jumblatt a répondu : « Une autre ? En vérité, les Syriens nont jamais quitté le Liban. Ils ont déclenché cette guerre par leur intermédiaire, le Hezbollah. Nous sommes toujours leurs otages ».