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Relancer notre politique vis-à-vis de l’Iran en 2011 en supprimant l’étiquette américaine de terroriste de la Résistance iranienne

Par Brian Binley*

The Washington Times, 3 janvier – Quel sera donc le défi n ° 1 de la politique étrangère de l’administration Obama en 2011 ? La réponse a peut-être été donnée par la Représentante Ileana Ros-Lehtinen, républicain de Floride et future présidente de la commission des Affaires étrangères de la Chambre des Représentants, quand elle dit de l’Iran qu’il était le défi « numéro un, numéro deux et numéro trois ».

Comme les révélations de WikiLeaks l’ont clairement révélé, l’ensemble du Moyen-Orient, d’Israël à l’Arabie saoudite en passant par les pays du golfe Persique, est dans un état d’extrême anxiété sur la politique de l’Iran. L’inquiétude de ces pays ne se limite pas aux efforts déterminés du régime pour se doter d’armes nucléaires, mais concerne aussi ses violations brutales et systématiques des droits de l’homme, son appui persistant aux groupes intégristes extrémistes et islamistes et sa détermination à s’ingérer dans les affaires des autres nations, en particulier en Irak.

L’administration Obama doit se rendre compte que sa «double voie» politique vis-à-vis de l’Iran faite de rapprochement  diplomatique et de sanctions n’est pas seulement incompatible avec la situation, elle est directement contre-productive.

Les tentatives de l’administration de se rapprocher du régime iranien ont été à la fois stériles et complètement déconnectées de la réalité. Les colombes du département d’État ont constamment soutenu cette politique avortée d’une opinion erronée selon laquelle le régime de Téhéran est puissant et stable, et elles ont par conséquent fait valoir que la seule option plausible était de conclure un accord avec le régime des mollahs et d’ignorer ses adversaires. Les événements ont prouvé que les colombes se sont trompées.

Les manifestations anti-gouvernementales de 2009 ont toujours souligné la faiblesse de leur cause et prouvé la véracité du contraire. Elles ont dévoilé de façon répétée un régime fragmenté, sans base politique solide et auquel s’oppose farouchement une génération de jeunes hommes et femmes qui aspirent à la liberté et soutiennent massivement les revendications de la résistance organisée pour un changement de régime dans ce pays. Le régime impitoyable du président iranien Mahmoud Ahmadinejad non seulement n’a pas réussi à arrêter l’agitation, mais il a aussi exacerbé les schismes internes et accentué les faiblesses du régime. Ces nouvelles réalités appellent une nouvelle politique vis-à-vis de l’Iran.

Le temps est venu pour la politique américaine d’adopter un changement de régime pour l’Iran. Ce n’est pas un appel à l’intervention militaire américaine, c’est un appel à se tenir au côté du peuple iranien et de sa résistance organisée afin d’apporter un changement démocratique.

La semaine dernière, lors d’une conférence internationale à Paris, des dizaines de personnalités politiques et d’anciens hauts responsables des États-Unis, d’Europe et de pays arabes, avec notamment Rudolph W. Giuliani, ancien maire de New York, Frances Townsend, conseillère du président George W. Bush sur la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme, Michael Mukasey, ancien ministre de la justice, et Tom Ridge, ancien secrétaire à la Sécurité intérieure, ont exhorté la communauté internationale à adopter une nouvelle approche vis-à-vis du régime iranien et de la menace qu’il constitue.

Dans un premier temps, ils ont tous demandé au gouvernement américain de retirer les Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI), le principal mouvement d’opposition, de la liste du Département d’Etat des organisations terroristes étrangères.

L’OMPI, qui soutient le renversement du gouvernement iranien et la mise en place d’un gouvernement démocratique et laïque, est sur la liste depuis 1997, quand l’administration Clinton l’y avait inscrite dans le but d’assurer une coopération plus étroite avec Téhéran. Les résultats de cette approche sont clairs.

Qualifiant  la classification de «déshonneur», M. Giuliani a déclaré que les États-Unis devraient  agir avec enthousiasme aux côtés de l’OMPI et de ses objectifs.

Mme Townsend a rappelé que « la seule véritable mesure que le gouvernement des États-Unis peut prendre pour exercer une pression réelle sur le régime iranien et de rendre possible un changement est de retirer l’OMPI de la liste. Nous devrions le faire parce que la liste n’est pas justifiée par les documents qui sont publics, ni justifiée par tout ce qui est secret ».

En juillet, une cour d’appel fédérale américaine a contesté le fondement de cette classification et a ordonné au Département d’Etat de reconsidérer sa décision. Le Royaume-Uni et l’Union européenne ont retiré l’OMPI de leurs listes des organisations terroristes proscrites respectivement en 2008 et 2009.

Enlever l’étiquette terroriste obtiendrait un soutien considérable au Congrès. Un groupe bipartisan de plus de 110 membres a récemment parrainé une résolution de la Chambre demandant la radiation de l’OMPI.

L’inscription sur la liste noire de l’OMPI a non seulement limité la principale opposition iranienne, mais a indéniablement encouragé le régime des mollahs à réprimer plus vigoureusement  ses opposants, notamment les partisans de l’OMPI, en Iran. (Ali Saremi, 63 ans, a été exécuté le [28 décembre] après avoir passé 24 ans derrière les barreaux pour son soutien à l’OMPI.) Les agents des mollahs en Irak exploitent l’étiquette pour justifier les menaces contre le camp d’Achraf en Irak, où vivent 3.400 membres de l’organisation. En juillet 2009, le camp a été attaqué par les forces irakiennes à la demande de Téhéran. Onze personnes sont mortes, toutes sans armes et déclarées « personnes protégées » en vertu de la Quatrième Convention de Genève, et 500 ont été blessées. L’inscription sur la liste met donc la vie de ces personnes en danger.

Comme l’a dit Maryam Radjavi, présidente élue de la Résistance iranienne, « la bonne solution au problème iranien est un changement de régime, un changement démocratique par le peuple iranien et sa résistance. C’est le facteur déterminant de l’équation iranienne. Ainsi, toute politique qui bloque la résistance ignore le facteur le plus important pour le changement en Iran et protège le régime. « 

Alors que les Iraniens ont besoin de toutes les ressources à leur disposition pour faire changer les choses, cette classification injuste envoie un mauvais message aux Iraniens courageux qui descendent régulièrement dans la rue pour demander: « Obama, Obama, avec eux ou avec nous? »

Il est temps de répondre par un message clair:  « Nous sommes avec vous. »

* Brian Binley est député conservateur britannique et membre du Comité parlementaire britannique pour la liberté en Iran.