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Qui dit la vérité au sujet du statut des résidents du camp d’Achraf et de leur détresse?

HUFF POST – Par David Amess – 12 mars 2012 – Le camp d’Achraf est le lieu de résidence de 3400 opposants iraniens en Irak depuis ces 25 dernières années. Les résidents, des hommes et des femmes, sont membres de l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran (OMPI/MEK), le principal mouvement d’opposition iranien.
Après la guerre de 2003 menée par les États-Unis, chacun des résidents, en échange de leur désarmement volontaire, a signé un accord avec les États-Unis garantissant leur protection jusqu’à leur établissement final. La détresse des Iraniens a commencé en 2009 lorsque les États-Unis sont revenus sur leur engagement et remis la sécurité du camp au gouvernement de l’Irak. Lors de deux massacres des résidents sans défense par les forces armées irakiennes, presque 50 résidents ont été tués et environ un millier gravement blessés.
Par la suite, le gouvernement irakien du premier ministre Nouri al-Maliki s’est juré de fermer le camp d’Achraf comme une faveur envers ses alliés et maître politiques à Téhéran.

 

 En raison d’un Protocole d’Entente (MoU) signé entre les Nations Unies et le gouvernement de l’Irak ainsi que des assurances données par la Secrétaire d’État américaine aux résidents d’Achraf et à la dirigeante charismatique de l’opposition iranienne, Madame Maryam Rajavi, fin décembre 2011, les résidents d’Achraf ont accepté d’aller au camp Liberty, une ancienne base militaire américaine près de Bagdad pour être interrogés par l’organisme aux réfugiés de l’ONU comme étape préalable à leur transfert vers des pays tiers.
Les membres majoritaires de la Chambre des représentants américaine ainsi que des dizaines d’anciens responsables de la sécurité nationale américaine parmi les plus éminents défendent les droits des résidents d’Achraf et critiquent les États-Unis pour être revenus sur leurs obligations légales, politiques et morales vis-à-vis des résidents.
En fait, le 7 février, un groupe impressionnant d’anciens hauts responsables et commandants militaires se sont déclarés volontaires pour aller en Irak à leur propres frais pour surveiller le transfert des 400 premiers résidents vers le camp Liberty en tant qu’observateurs impartiaux ; un appel qui n’a reçu l’attention ni des États-Unis ni de l’Irak.
Malgré toutes les assurances, lorsque le premier convoi de 400 des résidents est arrivé au camp Liberty, ils ont remarqué que la différence entre ce qu’on leur avait promis et la réalité était de même que la différence entre le paradis et l’enfer.
Étant donné l’absence d’eau courante et d’électricité pendant la nuit, les vipères errant librement, l’absence d’accès aux médecins et aux avocats, ainsi que les excréments s’écoulant tout autour des habitations tel un ruisseau en raison de l’installation d’évacuation des eaux usées cassée, toute comparaison entre le camp Liberty et l’enfer était complètement appropriée.
La zone résidentielle de Liberty est entourée de murs en béton de 4 mètres de haut et les forces armées irakiennes parcourent la zone entière jour et nuit. L’endroit répond parfaitement à la description d’une prison.
Malgré tout cela, afin de prouver leur bonne volonté au-dessus de tout soupçon, devant l’insistance de Madame Rajavi, le deuxième groupe de 400 résidents d’Achraf s’est rendu au camp Liberty le 8 mars.
Lorsque la communauté mondiale et les dignitaires américains ont commencé à protester et demandé que les engagements donnés aux opposants iraniens par les États-Unis soient observés, et ont continué à chercher des réponses à des tas de questions restées sans réponse concernant les conditions à Liberty, quelle a été la réaction ?
Au lieu de s’exprimer au sujet de la réalité et de critiquer le gouvernement de l’Irak en raison de ses violations du MoU, un responsable américain gardant l’anonymat a vilipendé le groupe de dignitaires américains, qui comprend trois Chefs d’état-major inter-armées des forces armées des États-Unis, un Ministre de la Justice, deux Directeurs de la CIA, un Secrétaire d’État à la Sécurité du Territoire et un Directeur du FBI, simplement pour nommer quelques uns des responsables américains qui ont appelé à observer les engagements et les principes américains.
Comme une nouvelle page de cette campagne de diffamation, le responsable qui n’a pas osé donner son nom a même qualifié ces dignitaires de « pires ennemis de l’OMPI ».
Le Département d’État américain a apparemment un squelette dans le placard qui l’incite à déverser une salve d’attaques contre les mêmes individus qui ont pris les décisions de sécurité nationale les plus graves ces 30 dernières années. Ce n’est pas une insulte pour ces individus. C’est une insulte au prestige collectif de l’institution de la sécurité nationale.
Si le Département d’État n’avait rien à cacher, pourquoi n’a-t-il pas toléré et facilité la visite du camp Liberty par les 21 hauts responsables et dignitaires américains qui avaient demandé à aller là-bas ?
Le Département d’État prétend-il que le camp Liberty répondait aux normes humanitaires et avait de l’eau courante, de l’électricité, un système d’évacuation des eaux usées convenable … lorsque les résidents sont arrivés là-bas ?
Le Département d’État réfute-t-il que les résidents de Liberty n’ont pas de liberté de mouvement et ne peuvent pas sortir du camp, qu’ils n’ont pas accès aux avocats, aux journalistes ni à leurs proches ?
Il est temps pour le Département d’État de cesser de ternir le prestige et la bravoure de quelques uns des plus distingués responsables américains dans le but d’apaiser le régime clérical à Téhéran et leurs marionnettes à Bagdad.
Peut-être devrait-on rappeler à certains à Foggy Bottom [quartier où se trouve le Département d’État à Washington DC] que le temps de duper le peuple américain est révolu.

David Amess, Membre du Parlement britannique pour le Southend West, Membre du Comité Parlementaire pour un Iran Libre.